Reynaud, Paul (1878-1966)
publié le 27/08/2013 à 06h39 sous la direction de Jules Bonnet
Né à Barcelonnette le 15 octobre 1878, ce brillant avocat, élu député, entre en 1930 comme ministre des Finances dans le gouvernement Tardieu. Brocardé pour sa petite taille, il s'impose néanmoins par son énergie et son autorité. Ministre de la Justice en
1938, il manifeste son opposition aux accords de Munich ; ministre des Finances en 1939, il critique
l'immobilisme des Alliés pendant les six premiers mois du conflit. La démission de Daladier, le 20 mars 1940,
lui ouvre enfin le chemin du pouvoir. Chef du gouvernement, il entend mener plus activement la guerre, en étroite coopération avec les Anglais. Priver l'Allemagne de ses approvisionnements en
minerai de fer et en pétrole lui semble prioritaire. Aussi envisage-t-il une double intervention militaire en Scandinavie et contre le Caucase. Mais, en avril 1940, Hitler prend les devants et l'expédition franco-britannique en Norvège est un fiasco. Le 10 mai, les Allemands attaquent à
l'ouest et, une semaine plus tard, la situation des armées françaises devient tragique. Pour continuer la lutte, Reynaud a rêvé d'un chimérique " réduit breton ", puis d'un repli sur l'Afrique du Nord. En fait, il abandonne le pouvoir
à Pétain.
Le 6 septembre 1940, Pétain, devenu chef de l'État, le fait arrêter, traduire devant la Cour suprême pour "
trahison des devoirs de sa charge ", interner sans jugement dans une enceinte fortifiée. Déporté au château d'Itter par les Allemands, libéré en 1945 par les Américains, Reynaud se replonge dans la vie politique. Réélu député en 1946, il est ministre des Finances de Robert Schuman en 1948, puis en 1953, vice-président du Conseil dans le gouvernement Laniel, qui tombe sur une autre défaite : Diên Bien Phu. En 1958, il fait campagne pour l'appel au général de Gaulle et en est récompensé par la présidence du Comité consultatif qui doit élaborer une nouvelle Constitution.
Mais il se proclame en désaccord sur l'évolution de la Ve République, vers un régime présidentiel. Il meurt le 21 septembre 1966.