Thorez, Maurice (1900-1964)

Publié le par Le Point

Le Pointpublié le 26/08/2013 à 06h50



Maurice Thorez

 

Celui qui devait être un des créateurs et un des grands chefs du parti communiste français naît à Noyelles, dans le Pas-de-Calais, le 28 avril 1900, dans une famille de mineurs. Il ne tarde pas à se rallier à la IIIe Internationale lors du congrès de Tours. Délégué au deuxième congrès du parti en 1922, il devient " permanent " l'année suivante et secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais. Le congrès de Lyon de 1924 l'élit enfin au comité directeur. Thorez a alors le privilège d'être envoyé en URSS, où il rencontre Staline, pour qui il nourrira toujours une admiration proche de la vénération.

Revenu en France, devenu membre du bureau politique en 1925, il joue un rôle déterminant dans l'élimination de Jacques Doriot, qui a le tort de recommander une union de la gauche jugée encore prématurée en 1934. Mais un an plus tard, sur l'ordre de Staline, inquiet du danger que l'Allemagne de Hitler représente pour l'URSS, Thorez va être en grande partie à l'origine du Front populaire, qui réunit les radicaux socialistes, les socialistes et les communistes. Au cours de la campagne électorale de 1936, celui qui est devenu le n° 1 du parti, en tant que secrétaire général, pratique la politique de la " main tendue " à l'égard des catholiques et même des Croix-de-Feu. Simultanément, après les accords de Matignon, il invite les travailleurs à " savoir cesser une grève " par crainte de voir le mouvement récupéré par les éléments libertaires. Il se fait, en même temps, le défenseur des vertus patriotiques.

En octobre 1939, sur l'injonction du Kremlin, Thorez doit accepter le pacte germano-soviétique. Mobilisé, il déserte et rejoint Moscou. À la Libération, après l'entrevue de Gaulle-Staline, il bénéficie de la grâce amnistiante et rentre en France. Dans la politique des deux blocs définie à Yalta, il fait du parti communiste un parti de gouvernement et participe à la reconstruction du pays. Il reste ensuite fidèle à la formule du " tripartisme " jusqu'à l'exclusion des communistes par Ramadier, en mai 1947. Frappé de congestion cérébrale en 1950, Thorez reprend la direction nominale du P.C. en 1953 et reste dans la ligne stalinienne. Il meurt subitement le 11 juillet 1964, au large d'Odessa, à bord du paquebot qui le conduisait en Union Soviétique.

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