Wieblitz Ernst
Ernst Wieblitz (1883-1973) est un officier de marine, capitaine de corvette pendant la Première Guerre mondiale. Il était officier de navigation sur le SMS Dresden le jour du sabordage. Ernst
Wieblitz naît le 2 août 1883, à Metz, en Lorraine, où son père est médecin militaire. Fils d’un médecin militaire, il se destine très tôt à la carrière des armes. Aussitôt sa scolarité terminée,
Wieblitz s’engage dans la marine impériale, comme cadet, en avril 1901. Il commence sa formation sur le navire-école « Charlotte » naviguant de la mer Baltique à la Méditerranée. Après avoir
fréquenté l'Académie navale de Kiel, Wieblitz sert en qualité d'Enseigne sur le SMS Bismarck, où il est promu Leutnant zu See le 29 septembre 1904. Promu Oberleutnant le 27 avril 1907, il sert
comme officier de navigation sur la canonnière SMS Luchs de 1910 à 1912. Le 19 septembre 1912, Ernst Wieblitz est promu Kapitänleutnant, avant d’être affecté sur le SMS Königsberg, puis sur le
SMS Moltke, un croiseur de bataille. Le 26 décembre 1913, Wieblitz est affecté sur le SMS Dresden, un croiseur léger1 commandé par le capitaine Köhler.
Wieblitz sert toujours à bord du SMS Dresden au début de la Première guerre mondiale, mais sous les ordres du capitaine Fritz Lüdecke. Son navire est engagé dans la Bataille de Coronel le 1er
novembre 1914. Pour sa conduite sous le feu de l’ennemi, Wieblitz reçoit la Croix de fer, 2e classe le 13 novembre 1914. Son navire est engagé ensuite dans la désastreuse Bataille des Falklands
le 8 décembre 1914. Grâce à sa vitesse, le SMS Dresden est le seul navire rescapé. La marine britannique lui donnant la chasse, le SMS Dresden retourne au Cap Horn, cherchant refuge dans les
chenaux du Chili. Il est ainsi recherché sans succès par la Royal Navy, jusqu'en mars 1915. Le 8 mars 1915, le SMS Dresden jette l'ancre au large de Mas-a-Tierra, l'Île Robinson Crusoe, à cause
d'une avarie moteur.
Six jours plus tard, il est découvert par les navires britanniques, qui engage aussitôt le combat, le 14 mars 1915. Au cours du combat naval, Ernst Wieblitz reçoit un éclat d'obus qui lui
fracasse la jambe droite. Après quelques tirs, le capitaine Lüdecke fait hisser le pavillon blanc et envoie parlementer Wilhelm Canaris, alors jeune lieutenant. Alors que le SMS Dresden se
saborde, les marins allemands sont recueillis par le croiseur auxiliaire « Orama » qui les ramène à l’hôpital de Valparaíso2. Ernst Wieblitz est amputé avant d’être conduit en captivité. Après la
défaite de novembre 1918, l’Allemagne lui décerne la croix de fer 1ère classe, le 23 septembre 1919.
Ernst Wieblitz ne rentre en Allemagne qu’en janvier 1920. Démobilisé en mars 1920 avec le grade de Korvettenkapitän, Ernst Wieblitz rentre dans la vie civile. Alors qu’il travaille pour le bureau
principal de l'Association pour les Allemands à l'étranger, il épouse une germano-chilienne, avec qui il aura cinq enfants. Dans la Deutschen Erdöl A.G, Wieblitz organise le service d'aide
sociale, qu'il dirige jusqu'à la prise du pouvoir par les nazis. Il prend en 1933 la direction de la division des véhicules automobiles de cette société, poste qu’il occupera pendant toute la
guerre. En 1947, Wieblitz est transféré à la Direction de l'industrie houillère en Saxe, où il travaille jusqu'en 1949. En tant que retraité, il s'installe à Kassel, où il restera jusqu’en
jusqu'à sa mort, le 3 janvier 1973.