Perl Gisela
Gisela Perl est née à Sighetu Marmației (Sighet) en Transylvanie comme Élie Wiesel. A l'époque de naissance la Transylvanie fait partie de l'Empire austro-hongrois avant de
devenir une province hongroise après la Première Guerre mondiale. La date exacte de la naissance de Gisela Perl est assez obscure: 1900, 1905 ou 1910. Bien que femme et juive, elle parvient à
faire des études de médecine et devient gynécologue. Pour obtenir de son père l'autorisation de faire des études, elle lui a promis qu'elle resterait une « vraie juive ». Elle exerce sa
profession à l'hôpital de Sighet jusqu'à l'invasion allemande en mars 1944. Les juifs de Sighet sont enfermés dans un ghetto. Gisela Perl est réquisitionnée pour organiser l'hôpital du ghetto.
Son mari devient le président du Conseil juif du ghetto. Les occupants du ghetto sont déportés à Auschwitz en deux semaines.
Elle est déportée à Auschwitz où elle est affectée à l'hôpital du camp. Elle est
témoin des expérimentation médicale des nazis. Un jour, elle voit sept cents jeunes femmes juives allongées par terre à qui les SS prélevaient du sang. Apparemment, les théories raciales n'ont pas gêné les SS quand il s'est agit de prélever du plasma juif pour sauver des Allemands. En tant que médecin, elle ne peut rien
faire pour aider les femmes qui arrivent au Revier. Sa principale aide consiste à leur parler pour les réconforter. S'occuper des femmes enceintes devient peu à peu sa principale raison de
lutter. Elle les fait avorter clandestinement pour les sauver. En effet, un des « jeux » des SS est de frapper
les femmes enceintes jusqu'à l'évanouissement avant de les envoyer vivantes dans les fours crématoires. Ces avortements ont donc sauvé la vie à des centaines de malheureuses. Elle aide aussi les
femmes, qui n'ont pas été détectées par les SS à accoucher mais elle doit tuer le bébé pour sauver l'accouchée.
Elle est témoin du sadisme de la garde Irma Grese. Sous la menace d'un révolver, Gisela Perl doit même procéder à l'avortement d'Irma Grese qui ne veut pas mener à terme sa grossesse.
En janvier 1945, elle passe quelque temps dans un camp de travail près de Hambourg avant d'être évacuée à Bergen-Belsen le 7 mars 1945. Elle découvre à l'effondrement de l'administration du camp face à
l'avancée des alliés. Les appels cessent, les détenus ne sont plus alimentés. Les cadavres pourrissent dans les baraquements où en dehors. Elle voit des rats s'attaquer à des prisonniers encore
vivants et même des déportés affamés se nourrissant de la maigre chair des morts. Le lendemain de son arrivée elle reconnaît son frère et sa belle-soeur parmi un amas de cadavres. A la
libération, elle se met à la recherche de sa famille. Elle apprend que son mari a été battu à mort et que son fils a été gazé. Désespérée, elle tente de se suicider. Après être resté quelque
temps en France, elle émigre aux États-Unis en 1947.
Elle commence toute de suite à témoigner au nom des « six millions ». Elle fait même l'objet d'un article dans le célèbre magazine américain Time en 1948.Son témoignage écrit, I was a doctor in
Auschwitz publié pour la première fois en 1948, raconte les expériences médicales auxquelles elle a été confrontée durant sa déportation. C'est le premier témoignage à décrire avec autant de
précisions la cruauté et le sadisme des SS, notamment dans les hôpitaux. Elle décrit le manque d'hygiène total dans lequel doivent tenter de survivre les déportées. Au début des années cinquante,
elle reprend son activité médicale à New-York. Elle devient l'une des pionnières du planning familial aux États-Unis. En 1979, elle choisit d'émiger en Israël où ellle meurt le 24 novembre 1988.
Son livre qui fait référence dans le monde anglo-saxon n'a toujours pas été traduit en français.