Romsée Gérard

Publié le par Mémoires de Guerre

Gérard Lambert Marie Ghislain Romsée, né le 11 octobre 1901 à Guigoven et décédé le 14 avril 1975 à Woluwe-Saint-Pierre, était un homme politique belge et un militant flamand.

Romsée Gérard
Romsée Gérard
Romsée Gérard
Romsée Gérard
Romsée Gérard

Il devint gouverneur du Limbourg, après le début de la Seconde Guerre mondiale. En avril 1941, il fut nommé secrétaire général de l'Intérieur et de la Santé. Ainsi, et pendant l’occupation allemande, il appartint au comité de secrétaires généraux qui dirigeait de fait le pays en l'absence d’un gouvernement belge : une prise de position qui lui valut une condamnation pour collaboration après la guerre. Romsée naquit en 1901 dans une famille bien portante de « gentlemen-farmers » de Guigoven, au sud du Limbourg belge. Au début, Romsée était un belgicain et un francophile, sa famille du côté paternel étant originaire de Liège alors que sa mère venait d'une riche famille de propriétaires terriens. Comme ce fut le cas pour nombre de familles riches à l'époque, le français était la langue véhiculaire à la maison ; la famille se profilait aussi comme particulièrement belgicaine et monarchiste. Comme ses frères, il reçut sa formation d’enseignants privés jusqu’à l'âge de douze ans.

Au collège Notre-Dame de Tongres, Romsée fut un des co-fondateurs du club de garçons belgicains, De zwarte hand (la main noire). Ce n'est qu'à l'âge de quinze ans qu’il devint flamingant sous l'influence de prêtres enseignants favorables à la cause flamande. En 1920, il commença ses études de droit et de philosophie thomiste à l'université catholique de Louvain, où il était membre de plusieurs organisations estudiantines pro-flamandes, y compris celle des étudiants catholiques flamands, le Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, et où il se consacra au droit à l'enseignement en néerlandais. Les confrontations estudiantines avec les Wallons belgicains se terminant par des combats, Romsée fut éjecté de l'université. Cet événement marqua aussi la rupture avec sa famille. Grâce à l'existence d'un jury central, Romsée put encore obtenir son diplôme, mais non sans le soutien financier de membres du clergé partageant ses opinions et du syndicat de paysans, le Boerenbond. Il obtint un doctorat en droit et une licence en philosophie.

Le 26 mai 1929, il fut élu au parti catholique populaire flamand limbourgeois, le Katholieke Vlaamsche Volkspartij. Ce parti défendait un point de vue fortement empreint de la doctrine catholique, partisan d’une réforme fédéraliste de l'état, tout en rejetant le nationalisme thiois. Le KVVL se développa à partir de 1936 pour devenir le second parti politique de la province de Limbourg. Romsée devint l'une des figures de proue du mouvement nationaliste flamand. C’est Romsée qui conduisit le parti à une position à l'extrême droite du spectre politique. Il se prononcera en faveur de l'Ordre Nouveau et d’une société organisée sur le modèle corporatif. À la fin des années 1930, le parti catholique populaire flamand fut absorbé par le Vlaamsch Nationaal Verbond - la ligue nationale flamande ou VNV - de Staf de Clercq. Romsée devint alors le chef de groupe du VNV et membre du conseil de direction du parti. Dès lors, il fut considéré, par des observateurs extérieurs, comme appartenant aux tendances modérées au sein du VNV.

À l'été 1940, après la campagne de dix-huit jours, Gérard Romsée joua un rôle dans les tentatives de créer un nouveau modèle d'état autoritaire et un nouveau gouvernement, qu'il fût dirigé par le roi Léopold III ou par quelqu'un d’autre. En août 1940, il devint gouverneur du Limbourg et en avril 1941 secrétaire général de l'Intérieur et de la Santé. En tant que tel, il était un des acteurs majeurs de la prise de pouvoir de l'Ordre Nouveau en Belgique pendant l'occupation. Dès 1940, il se distancia formellement du VNV, bien qu'il ne démissionnât jamais du parti. Dès le début, sa politique visait pourtant à la création d'un Ordre Nouveau inspiré par le national-socialisme et, depuis sa nomination en 1941, il est regardé comme un représentant important du VNV.

Début septembre 1944, Romsée prit la fuite pour trouver refuge en Autriche. De retour en Belgique en mai 1945, il fut condamné à mort. Toutefois, cette peine fut commuée en réclusion à perpétuité. En 1948, il fut condamné à une peine de vingt ans. Six ans plus tard, il devint l'objet d’une libération anticipée et, le 22 juin 1966, il fut réhabilité. Sans procès ni jugement préalable, son frère Paul avait été amené devant un peloton d'exécution lors de la libération en septembre 1944, comme quatre autres collaborateurs, et fusillé dans la cour de la prison de Tongres. Après la guerre, Romsée ne joua plus aucun rôle dans la politique, ni dans le mouvement flamand. Il restera pourtant en contact avec d'autres anciens élus du VNV. Sa petite-fille, Marie-Pierre Moulin-Romsée (née en 1973), dentiste à Lommel, a été candidate du parti politique nationaliste flamand, la N-VA (Alliance Néo-Flamande), pour le Parlement flamand, en 2009, et pour le Sénat, en 2010. Elle déclara que, depuis plusieurs années, elle désirait s'engager dans la politique à l'instar de son grand-père : « Aujourd'hui encore, la Flandre doit acheter sa liberté et ses droits par voie de compensations financières. Les soins de santé dans notre pays ont besoin d'une réforme en profondeur. Je veux m'investir dans cette cause en particulier. »

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article