Nationalkomitee Freies Deutschland (NKFD)

Publié le par Roger Cousin

Le Comité national pour une Allemagne libre (Nationalkomitee Freies Deutschland, ou NKFD) était une organisation d’Allemands antinazis active en Union Soviétique durant la seconde guerre mondiale. L’arrivée au pouvoir des nazis en 1933 conduit à l’interdiction du Parti Communiste et à la persécution de ses membres dont certains se réfugient en Union Soviétique. Lors de l’invasion de celle-ci par le Troisième Reich, de nombreux soldats allemands sont faits prisonniers par les Russes. Plusieurs tentatives de créer une organisation antinazie parmi les prisonniers de guerre n’ont que peu de succès, la majorité d’entre eux croyant à une future victoire de la Wehrmacht.

Avec la défaite allemande à Stalingrad, le nombre de prisonniers augmente et leur confiance en la victoire est ébranlée ; nombre d’entre eux sont donc plus ouverts à l’idée d’adhérer à une organisation antinazie. Le Comité national pour une Allemagne libre (NKFD) est fondé à Moscou le 12 juillet 1943 ; il est présidé parr Erich Weinert, écrivain exilé, qui a comme adjoints le lieutenant Heinrich Graf von Einsiedel et le major Karl Hetz. Sa direction comprend 38 membres dont 28 prisonniers de la Wehrmacht et 10 communistes réfugiés en URSS.

Après que plusieurs tentatives pour faire adhérer des officiers au NKFD aient échoué, le lieutenant-colonel Alfred Brette suggère de créer une organisation réservée aux officiers, leur évitant de se mêler aux communistes et aux hommes du rang. Deux mois après la création du NKFD, la ligue des officiers allemands (allemand : Bund Deutscher Offiziere, ou BDO) es créée sous la direction du général Walther von Seydlitz-Kurzbach. Sa tâche principale est de mener des opérations de propagande visant les forces armées allemandes. De nombreux officiers de haut grade rejoignent l’organisation, dont le plus éminent est le Maréchal Friedrich Paulus, commandant de la sixième armée défaite à Stalingrad..

Même si le NKFD est basé en Union soviétique et que es communistes en sont membres, il utilise des symboles et une idéologie conservatrices ; il prend comme couleurs celles de l’ancien empire (Noir-Blanc-Rouge) et non celles de la République de Weimar (Noir-Rouge-Jaune), en pensant que les couleurs impériales sont plus populaires au sein de la troupe et des officiers.

L’objectif du NKFD est de revenir aux frontières de 1937, d’entamer des négociations de paix et de démettre et poursuivre les dirigeants nazis ; il appelle également à préserver le rôle de l’armée. Pour le NKFD, l’intérêt des soldats et civils allemands doit prendre le pas sur celui des dirigeants nazis. Avec la poursuite du conflit et l’absence de perspective de renversement de Adolf Hitler, l’idéologie du comité se radicalise et finit par s’aligner sur celle du Parti Communiste allemand.

Le NKFD et la BDO se concentrent sur la propagande. Ils disposent de leur propre périodique et d’une station de radio ; ils distribuent des tracts aux soldats allemands sur le front de l’Est et aux prisonniers de guerre. Cette guerre psychologique fait notamment l’objet d’une réunion entre le Major Lev Kopelev de l’Armée Rouge et des membres du NKFD à Grudziądz en Mars 1945.Le Général Walther von Seydlitz-Kurzbach y propose de constituer une armée antinazie formé de membres du NKFD et BDO, proposition refusée par les Russes.

Certains membres du NKFD sont rattachés aux unités de première ligne de l’Armée rouge pour interroger les prisonniers et diffuser de la propagande ; d’autres combattent derrière la ligne de front aux côtés des partisans. Dans la dernière phase de la guerre, les"troupes de Seydlitz" sont envoyées , en uniforme allemand, vers les lignes de font afin de se mêler aux défenseurs et de semer la confusion. Certains d’entre eux rejoignent leurs anciens compagnons d’arme, d’autres suivent les ordres ; un grand nombre capturé et exécuté.

Lorsque l’Armée rogue entre en Allemagne, des membres du NKFD sont désignés dans les pouvoirs locaux, pour remplacer les responsables nazis. Le NKFD publie l'hebdommadaire Freies Deutschland, de1943 à 1945. Après la défaite régime nazi, la plupart des membres du NKFD rejoint la zone d’occupation soviétique et joue un rôle clé dans la fondation de la RDA. Certains membres de la BDO ont une action importante dans la création de la nouvelle armée de la RDA, tandis que d’autres, comme Seydlitz), sont à nouveau prisonniers de guerre.


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