Le Troquer André

Au printemps 1945, avant même l'ouverture du procès du Maréchal Pétain (le 23 juillet 1945), il suggère que la condamnation à mort soit suivie d'une cérémonie solennelle à l'Arc de Triomphe au cours de laquelle un simple troupier dégraderait le Maréchal et briserait son bâton. L'idée n'est pas retenue. En 1946, il devient ministre de l’Intérieur du 23 janvier 1946 au 2 juin 1946 dans le gouvernement Félix Gouin et ministre de la Défense nationale dans le 3e gouvernement de Léon Blum du 13 décembre 1946 au 13 janvier 1947. Vice-président de l'Assemblée nationale, il est président par intérim du Congrès à Versailles lors de l'élection de René Coty à la présidence de la République en décembre 1953.
En tant que président de l'Assemblée nationale, il joue un rôle important lors des événements de mai-juin 1958 qui marquent le retour du général de Gaulle au pouvoir - auquel il tente en vain de s'opposer. Il se rend avec Gaston Monnerville, président du Conseil de la République, à Saint-Cloud pour un entretien décisif avec de Gaulle et s'assure que son retour s'effectuera conformément aux pratiques constitutionnelles. Il lit aux députés le message de René Coty - qu'il désapprouve - annonçant qu'il a fait appel au plus illustre des Français et préside les séances du 1er au 3 juin 1958 (investiture de De Gaulle et pouvoirs pour élaborer une nouvelle Constitution). Battu aux élections législatives de novembre 1958, il quitte la vie politique en 1960 non sans avoir appelé les électeurs à dire « non » lors du référendum du 8 janvier 1961 sur l'Algérie.
Il fut sanctionné d'une condamnation d'un an d'emprisonnement avec sursis et d'une modeste amende (3 000 francs) en relation avec l'affaire dite des « Ballets roses ». André Le Troquer a été président du conseil municipal de Paris. Il a été décoré de la Croix de guerre pour sa participation à la Première Guerre mondiale d’où il était revenu mutilé (amputation du bras droit). Il faut rendre cette justice aux caricaturistes et aux journalistes qu'ils semblent être toujours restés extrêmement discrets sur cette infirmité, même lors de l'affaire des « Ballets roses ». À l'époque, se moquer d'un ancien combattant aurait fait scandale.