Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Dédée d'Anvers est un film français d'Yves Allégret sorti en 1948. Dédée, prostituée, travaille dans un bar à marins d'Anvers tenu par Monsieur René. Elle vit soumise à Marco, accessoirement proxénète, pseudo caïd et portier de l'établissement. Au cours d'une escapade solitaire, elle croise Francesco, capitaine sur un navire marchand. De son côté, Marco a de gros besoins d'argent. Yves Allégret s'est fortement inspiré du Quai des brumes de Marcel Carné pour retranscrire l'atmosphère nocturne du port. Il était le mari de Simone Signoret à l'époque du tournage et c'est avec ce film que la carrière de l'actrice a véritablement pu décoller. Dédée d'Anvers possède une trame assez classique dans son registre. On y retrouve une joyeuse compagnie de filles à matelots, un tenancier paternaliste, des clients saouls qui cherchent à être consolés, un petit truand d'une grande lâcheté et, bien sûr, un drame qui se met en place : amour, promesses, jalousie, tragédie, vengeance.
C'est sans doute parce que cette histoire a été mille fois écrite que le film fonctionne malgré quelques faiblesses. On peut regretter par exemple que la soumission de Dédée à son « mari » Marco manque un peu de crédibilité, le talent des acteurs n'est pas en cause mais c'est sans doute l'écriture des personnages qui sur ce point, manque de profondeur. L'histoire d'amour entre Dédée et Francesco est elle aussi un peu téléphonée. La ville d'Anvers est ici évoquée sans la moindre tentative de vraisemblance, ce qui peut tout à fait être considéré comme une qualité, ce n'est pas Anvers, mais un « cliché » de port international du nord, ça aurait pu aussi bien être Le Havre, Dunkerque, Rotterdam ou Hambourg.
Quelques audaces de réalisation doivent être notées : une course de Dédée en vue subjective dans un escalier, une rixe de marins plutôt onirique (après une bagarre à la fois extrêmement violente et plutôt molle, les marins battus se retrouvent pour ainsi dire crucifiés sur une grille) et, enfin, une conclusion sèche dans laquelle Dédée et Monsieur René, presque sans échanger un mot, accomplissent une vengeance qui ne les consolera de rien. Le roman dont est inspiré le scénario, est de Henri La Barthe, auteur également de Pépé le Moko, film dans lequel jouait déjà Marcel Dalio.
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