Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
À l'Ouest, rien de nouveau (All Quiet on the Western Front) est un film américain réalisé par Lewis Milestone, sorti le 21 avril 1930, d'après le roman éponyme (Im Westen nichts neues) d'Erich Maria Remarque publié en 1929 . En 1990, À l'Ouest, rien de nouveau est sélectionné pour le National Film Registry par le National Film Preservation Board en vue d'une conservation à la bibliothèque du Congrès aux États-Unis en raison de son « importance culturelle, historique ou esthétique ». Lors de la Première Guerre mondiale, Paul Bäumer et ses amis de classe d'un lycée allemand se décident à s'enrôler volontairement pour répondre aux harangues patriotiques de leur professeur qui les exhorte à défendre la patrie et à se couvrir de gloire. Les uns enthousiastes, les autres ne voulant pas se singulariser.
Bien vite, les adolescents se rendent compte qu'il n'y a pas que des bons côtés à la guerre : discipline absurde, désorganisation du front, sous-alimentation, attente insupportable sous les bombardements meurtriers, combats cruels, pertes énormes. Les médecins manquent et les blessés, s'ajoutant aux morts, finissent par mourir. Au retour de Paul, après trois années au front, le professeur qui a convaincu ces jeunes de partir pour la guerre est en train d'en motiver d'autres. Paul lui déclare qu'il n'y a pas de bons côtés à la guerre et dit aux jeunes présents de ne pas écouter le professeur. Puis il retourne au front, devenu sa seule raison d'être.
À l'Ouest, rien de nouveau de Lewis Milestone
Genre : film de guerre antiguerre.
Il faut passer outre le côté production de prestige, avec scénario littéraire et dialogues ampoulés. La force du sujet emporte tout. Il faut montrer ce film aux enfants pour qu'ils y découvrent le mensonge de l'embrigadement, l'atrocité des mutilations, en un mot l'insoutenable horreur de la guerre.
On a fait « mieux » depuis au cinéma en matière de réalisme rouge sang ; mais ce film garde sa force, peut-être parce qu'on sent confusément qu'il est presque contemporain du cauchemar qu'il décrit. Les scènes de combat sont frappantes — notamment par l'usage de la caméra qui se substitue à la mitrailleuse — , mais même les moments d'accalmie ont une intensité rare : ainsi, quand Albert découvre dans un miroir qu'il vient d'être amputé, ou lorsque Paul, de retour chez lui, est pris pour un lâche. Milestone a l'intelligence de montrer sans vouloir démontrer : si son film est un pamphlet, c'est seulement par la crudité des images... On n'oubliera pas la dernière scène, que le cinéaste tourna sans l'accord du studio. Conclusion inéluctable et dramatique de la tragédie... — Aurélien Ferenczi