Administration Lyndon B. Johnson
La présidence de Lyndon B. Johnson, en cours de 1963 à 1969, voit Lyndon B. Johnson assumer le pouvoir en tant que 37e vice-président des États-Unis à la suite de l'assassinat de John F. Kennedy en 1963. Johnson est un démocrate du Texas, qui fut notamment chef de la majorité au Sénat. Après avoir succédé à Kennedy, il se présenta à l'élection présidentielle de 1964 pour effectuer un mandat complet et il remporta une victoire écrasante face à son adversaire républicain de l'Arizona, le sénateur fédéral Barry Goldwater. La présidence de Johnson fut marquée par l'entrée massive des États-Unis dans le libéralisme moderne avec son programme appelé Great Society qui est une extension considérable du New deal de Roosevelt.
Johnson, au travers de son programme, a notamment créé Medicare et Medicaid, défendu les droits civiques, promu les investissements fédéraux en matière d'éducation, d'art, de développement urbain et rural, de services publics et il mena une véritable « guerre contre la pauvreté ». Aidée en partie par une forte croissance de l'économie, la War on poverty a permis à des millions d'Américains de s'élever au-dessus du seuil de pauvreté sous la présidence de Johnson. Les décrets des droits civiques signés par Johnson interdisent la discrimination raciale lors du vote, dans les établissements publics, lors de la recherche d'un logement et sur le lieu de travail. Avec l'adoption de l'Immigration and Nationality Act of 1965, le système d'accueil des immigrés fut réformé et tous les quotas d'origine raciale furent supprimés et remplacés par des quotas d'origine nationale.
La popularité de Johnson a décliné lorsque d'autres sujets sont apparus au premier plan de la scène médiatique. Johnson a poursuivi la politique d'endiguement au Vietnam, dans l'espoir d'arrêter la propagation du communisme en Asie du Sud-Est durant la Guerre froide. Le nombre de militaires américains au Vietnam a ainsi augmenté de façon spectaculaire, de 16 000 conseillers occupant des postes de non-combat en 1963 à 550 000 au début de 1968, la plupart occupant des postes de combat. Le malaise s'est encore accru avec l'émergence d'un grand mouvement pacifiste opposé à la guerre du Vietnam notamment dans les campus universitaires américains mais aussi à l'étranger. Johnson a également dû faire face à d'autres problèmes lorsque des émeutes ont éclaté dans la plupart des grandes villes après 1965 et que les taux de criminalité se sont mis à remonter, ses adversaires demandant alors des politiques de « loi et d'ordre ». Alors qu'il avait débuté son mandat avec une large approbation, le soutien à Johnson s'est mis à décliner lorsque le peuple s'est senti concerné par les questions de guerre à l'étranger et de violences croissantes au niveau national.
Le parti démocrate s'est divisé lorsque des membres pacifistes se sont mis à dénoncer la politique de Johnson. Johnson tenta de se représenter pour sa propre succession mais il subit une défaite lors des primaires du Parti démocrate de 1968. Le 22 novembre 1963, le président John F. Kennedy, en fonction depuis 1961, est assassiné alors qu’il est en visite à Dallas au Texas. Deux heures et huit minutes après l’attentat, son vice-président Lyndon B. Johnson est investi comme président des États-Unis à bord d’Air Force One par le juge fédéral Sarah T. Hughes, une amie de la famille. Johnson n'a pas juré sur la Bible, car il n'y en avait aucune sur Air Force One et un missel catholique romain trouvé dans le tiroir du bureau de Kennedy fut utilisé pour le serment. La photographie de l’événement prise par Cecil Stoughton, avec Johnson prêtant serment sous les yeux de Jacqueline Kennedy, est devenue l’image la plus célèbre jamais prise à bord d’un avion présidentiel.
Johnson était convaincu de la nécessité d’effectuer une transition immédiate du pouvoir afin de garantir la stabilité à un pays profondément endeuillé par l’assassinat. Lui et le Secret Service craignaient qu’il soit lui-même l’objet d’une conspiration et ils décidèrent de retourner le plus vite possible à Washington. La précipitation du nouveau président fut accueillie par certains comme la preuve que Johnson était impatient d’assumer l’exercice du pouvoir. Dans les jours qui suivirent l’assassinat, Johnson s’adressa au Congrès et déclara qu’« aucune oraison funèbre, ni aucun éloge ne sauraient honorer de manière aussi éloquente la mémoire du président Kennedy que l’adoption dans les plus brefs délais de la loi sur les droits civiques pour laquelle il s’est tant battu ».
Le 29 novembre 1963, une semaine après l’assassinat de Kennedy, un ordre exécutif du président Johnson renommait le centre de lancement des missions Apollo géré par la NASA et la base de lancement de Cape Canaveral en « centre spatial Kennedy ». Johnson savait que le grand public était en attente de réponses sur la mort de Kennedy. Pour couper court à toute rumeur de conspiration, il créa immédiatement une commission spéciale présidée par le juge en chef Earl Warren (connue sous le nom de « commission Warren ») chargée d’enquêter sur l’assassinat. Les membres de la commission procédèrent à d’intenses recherches et entendirent de nombreux témoignages avant de conclure à l’unanimité que Lee Harvey Oswald, le principal suspect, avait agi seul. Les défenseurs de thèses conspirationnistes ne furent cependant pas convaincus par les conclusions de l’enquête et formulèrent de nombreuses théories qui continuent aujourd’hui de circuler.
Johnson garda dans son administration de nombreux membres du cabinet Kennedy dont certains restèrent à ses côtés jusqu'à la fin de sa présidence. Robert Kennedy, le frère du président assassiné, fut maintenu comme procureur général malgré ses relations difficiles avec Johnson. Il resta en poste quelques mois avant de quitter le gouvernement en 1964 et concourut avec succès aux élections sénatoriales de l'État de New York. Johnson n'eut jamais de véritable chef de cabinet mais certains assumèrent successivement des responsabilités équivalentes ; le plus important d'entre eux fut Walter Jenkins qui avait la gestion de l'agenda journalier de la Maison-Blanche.
Pierre Salinger, qui avait été nommé par Kennedy au poste de porte-parole de la Maison-Blanche, démissionna en mars 1964 et fut remplacé par George Reedy, un fidèle de Johnson. Horace Busby — l'« homme à la triple menace » comme l'appelait Johnson devant ses proches —, servit essentiellement comme rédacteur de discours et analyste politique. Bill Moyers était le plus jeune membre de l'administration Johnson et se vit confier à temps partiel la rédaction de discours et la planification de l'emploi du temps du président. Le vice-président est élu en même temps que le président des États-Unis sur le « ticket présidentiel ». Il n'est pas membre à proprement parler du cabinet mais a le droit de siéger à ces réunions. Il est également président du Sénat. Si le président change de vice-président en cours de mandature, celui-ci est confirmé par un vote du sénat comme les autres membres de l'administration.
Hubert Humphrey - Dean Rusk - Henry H Fowler - Joseph W Barr - Clark Clifford - Nicholas Katzenbach - Stewart Lee Udall - Orville Freeman - Ramsey Clark - Luther H Hodges - John T. Connor - Alexander Trowbridge - Cyrus Rowlett Smith - William Willard Wirtz - Anthony Joseph Celebrezze - John William Gardner - Wilbur Joseph Cohen - Robert Clifton Weaver - Robert Coldwell Wood - Alan Stephenson Boyd - William Marvin Watson - Kermit Gordon - Charles Schultze - Charles Zwick - William Matson Roth - Arthur Goldberg - George Wildman Ball - James Russell Wiggins - Walter Heller - Gardner Ackley - Arthur Melvin Okun
- Dean Rusk Démocrate 21 janvier 1961 - 20 janvier 1969 (7 ans 11 mois et 30 jours)
- Secrétaire du Trésor Clarence Douglas Dillon Républicain 21 janvier 1961 - 1er avril 1965 (4 ans et 3 mois)
- Henry H. Fowler Démocrate 1er avril 1965 - 20 décembre 1968 (3 ans 8 mois et 19 jours)
- Joseph W. Barr Démocrate 21 décembre 1968 - 20 janvier 1969 (30 jours)
- Clark Clifford Démocrate 29 février 1968 - 20 janvier 1969 (10 mois et 22 jours)
- (Attorney General) Robert F. Kennedy Démocrate 21 janvier 1961 - 3 septembre 1964 (3 ans 7 mois et 13 jours)
- Nicholas Katzenbach Démocrate 4 septembre 1964 - 2 octobre 1966 (2 ans et 28 jours)
- Ramsey Clark Démocrate 28 novembre 1966 - 20 janvier 1969 (2 ans 1 mois et 23 jours)
- Secrétaire à l'Intérieur Stewart Lee Udall Démocrate 21 janvier 1961 - 20 janvier 1969 (8 ans)
- Secrétaire à l'Agriculture Orville Freeman Démocrate 20 janvier 1961 - 21 janvier 1969 (8 ans et 1 jour)
- Secrétaire au Commerce Luther Hartwell Hodges Démocrate 21 janvier 1961 - 15 janvier 1965 (3 ans 11 mois et 25 jours)
- John Thomas Connor Démocrate 18 janvier 1965 - 31 janvier 1967 (2 ans et 13 jours)
- Alexander Trowbridge Démocrate 14 juin 1967 - 1er mars 1968 (8 mois et 16 jours)
- Cyrus Rowlett Smith Démocrate 6 mars 1968 - 19 janvier 1969 (10 mois et 13 jours)
- Secrétaire au Travail William Willard Wirtz Démocrate 25 septembre 1962 - 20 janvier 1969 (6 ans 3 mois et 26 jours)
- Secrétaire à la Santé, à l'Éducation et aux Services sociaux Anthony Joseph Celebrezze Démocrate 31 juillet 1962 - 17 août 1965 (3 ans et 17 jours)
- John William Gardner Républicain 18 août 1965 - 1er mars 1968 (2 ans 6 mois et 12 jours)
- Wilbur Joseph Cohen Démocrate 16 mai 1968 - 20 janvier 1969 (8 mois et 4 jours)
- Secrétaire au Logement et au Développement urbain Robert Clinton Weaver Démocrate 18 janvier 1966 - 18 décembre 1968 (2 ans et 11 mois)
- Robert Coldwell Wood Démocrate 7 janvier 1969 - 20 janvier 1969 (13 jours)
- Secrétaire aux Transports Alan Stephenson Boyd
- Chef de cabinet de la Maison-Blanche William Marvin Watson Démocrate 22 novembre 1963 - 26 avril 1968 (4 ans 5 mois et 4 jours)
- Directeur du Bureau de la gestion et du budget Kermit Gordon Démocrate 28 décembre 1962 - 1er juin 1965 (2 ans 5 mois et 4 jours)
- Charles Schultze Démocrate 1er juin 1965 - 28 janvier 1968 (2 ans 7 mois et 27 jours)
- Charles Zwick Démocrate 29 janvier 1968 - 21 janvier 1969 (11 mois et 23 jours)
- Représentant au commerce William Matson Roth Démocrate 3 janvier 1967 - 20 janvier 1969 (2 ans et 17 jours)
- Ambassadeur américain aux Nations unies Arthur Goldberg Démocrate 28 juillet 1965 - 24 juin 1968 (2 ans 10 mois et 27 jours)
- George Wildman Ball Démocrate 26 juin 1968 - 25 septembre 1968 (2 mois et 30 jours)
- James Russell Wiggins Démocrate 7 octobre 1968 - 20 janvier 1969 (3 mois et 13 jours)
- Président du Council of Economic Advisers Walter Heller Démocrate 29 janvier 1961 - 15 novembre 1964 (3 ans 9 mois et 17 jours)
- Gardner Ackley Démocrate 16 novembre 1964 - 15 février 1968 (3 ans 2 mois et 30 jours)
- Arthur Okun