Yves de Daruvar

Publié le par Mémoires de Guerre

Yves de Daruvar, né le 31 mars 1921 à Istanbul (Turquie) et mort le 28 mai 2018 à Clamart (France), est un militaire et haut fonctionnaire français.

Yves de Daruvar
Yves de Daruvar
Yves de Daruvar

Il est compagnon de la Libération, dernier représentant vivant à la fin de sa vie issu de 2e Division blindée du général Leclerc. Yves Djemschid Imre de Daruvar est le fils d'un ancien officier de l'armée austro-hongroise, issu d'une vieille famille magyare, et d'une mère austro-française, secrétaire à l'ambassade d'Iran en France. Il dit avoir été, à 16 ans, « fasciné par l'Allemagne de Hitler »4. Il « vire sa cuti » après avoir lu Dieu est-il Français ? de Friedrich Sieburg. Il devient interne au lycée Janson-de-Sailly puis à Louis-le-Grand, puis se destine à tenter le concours de l'École coloniale lorsqu'éclate la guerre ; il n'y est finalement reçu qu'en octobre 1940 alors qu'il est déjà loin. En juin 1940, n'étant pas de nationalité française, il n'est pas admis à s'engager, on lui conseille de rejoindre plutôt Bordeaux. Il s'y rend alors à vélo, le trajet durant du 12 au 15 juin 1940. Une fois arrivé, Yves de Daruvar cherche à gagner le Maroc pour s'y engager. Il embarque clandestinement le 21 juin 1940 à Saint-Jean-de-Luz sur le Batory, convoyant des soldats polonais en Angleterre. C'est à Londres qu'il s'engage dans les Forces françaises libres le 1er juillet 1940.

D'abord affecté au bataillon de chasseurs de Camberley, il débarque à Pointe-Noire en juin 1941. Il rejoint le régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) à Largeau et participe entre février et mars 1942 à la première campagne du Fezzan sous les ordres du général Leclerc. Il se distingue lors de la 2e campagne du Fezzan en prenant Gatroun. En 1943, il est des campagnes de Tripolitaine et de Tunisie où il dirige des patrouilles nocturnes, afin de collecter des renseignements sur les mouvements ennemis. Le 21 avril, au Djebel Garci, il est blessé à la tête, puis plus gravement aux jambes quatre jours plus tard. Hospitalisé à Héliopolis (Égypte), Yves de Daruvar interrompt son traitement pour rejoindre comme aspirant le Régiment de Marche du Tchad (RMT) pour ne pas être absent de la prochaine campagne de France qui s'annonce proche. Il débarque en Normandie en août 1944, où à sa demande, il prend le commandement de la 1ere section de combat de la 10e compagnie du RMT. Sa section s'illustre notamment dans des combats à Ancelot. Le 24 août 1944, le lieutenant Yves de Daruvar est aux côtés du général Leclerc lorsque la 2e DB fait irruption dans Paris. Malheureusement, le 17 septembre, il est gravement blessé aux jambes, ce qui lui ne permet plus de poursuivre les combats.

Il est naturalisé français en novembre 1944. Après sa naturalisation, il suit des cours à l’École coloniale, où il en ressort major de sa promotion. Il profite d'une bourse pour étudier 6 mois aux États-Unis. Yves de Daruvar entame ensuite une carrière au sein de l’administration coloniale (Madagascar, Mauritanie, Côte d’Ivoire et Cameroun). En 1947, il prend part à la « répression sanglante » de l'insurrection malgache de 1947. Il est ensuite nommé directeur par intérim de l'office du tourisme de l'Afrique-Occidentale française (dont le siège est à Dakar) de 1958 à 1959 puis secrétaire général de la Côte française des Somalis de 1959 à 1962. Du 22 mai 1962 au 15 février 1963, il occupe les fonctions de haut-commissaire de la République aux Comores. Il intègre ensuite le Commissariat à l'énergie atomique en 1963, en tant qu'adjoint au chef des relations extérieures où il achève sa carrière professionnelle. Il prend sa retraite en 1981. Il est nommé membre du conseil de l'ordre de la Libération par décret du 7 janvier 2007. Il a appartenu au comité central de la Ligue internationale contre l'antisémitisme (LICA). À partir de 1945, il est membre de l’Association des écrivains combattants. Il meurt le 28 mai 2018 à Clamart, à l’âge de 97 ans, des suites d'un cancer de la prostate.

Publié dans Résistants

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