Ramona, née à Saragosse, tuée à Oradour-sur-Glane

Publié le par Le Parisien par Jean-Pierre Gourvest

Un historien espagnol a pu prouver que cette femme de 73 ans qui avait rejoint ses proches en France fait partie des victimes du massacre perpétré par les soldats SS.

Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). La photo de Ramona Dominguez Gil va rejoindre celles des 642 victimes identifiées du massacre perpétré par la division SS Das Reich. PHOTOPQR/OUEST FRANCE/Marc Ollivier

Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). La photo de Ramona Dominguez Gil va rejoindre celles des 642 victimes identifiées du massacre perpétré par la division SS Das Reich. PHOTOPQR/OUEST FRANCE/Marc Ollivier

La découverte de l'existence d'une victime jusque-là ignorée du massacre du 10 juin 1944, révélée par « Ouest-France », interpelle les gardiens de la mémoire de l'événement qui fit ce jour-là 642 disparus. Toute une population, abattue, fusillée ou brûlée par les SS de la panzer division Das Reich en route vers le front de Normandie. Les recherches d'un historien espagnol ont permis d'apporter la preuve qu'à cet instant, Ramona Dominguez Gil (73 ans à l'époque), native de Saragosse en Espagne, était bel et bien sur place, venue retrouver sa famille, et qu'elle termina vraisemblablement ses jours dans l'incendie de l'église dans laquelle avaient été regroupés les femmes et les enfants.

« Seulement deux corps ont pu être formellement identifiés, dévoile Claude Milord, président de l'Association des familles de Victimes. Les autres étaient réduits en cendre, en os, en morceaux impossibles à reconnaître. On les a classés, identifiés, mais avec les moyens d'alors, en sachant que l'on pouvait en oublier. »

Une inscription sur le mémorial

Complétée par des études des Archives de la Haute-Vienne, validée par le TGI de Limoges en janvier dernier, la découverte aura pour conséquence l'inscription sur le mémorial du nom de cette héroïne, venue mourir en Limousin, auprès des siens, fils, belle-fille et trois petits enfants. Pour le moment, pour cause de Covid-19, on ne prévoit pas de cérémonie officielle mais rien n'est exclu.

« En 1944, il y avait chez nous beaucoup de réfugiés, venus du STO, d'Alsace, mais aussi des enfants juifs, des évadés, des gens qui fuyaient les nazis. On identifiera peut-être d'autres inconnus », conclut Claude Milord. La photo de Ramona, récupérée auprès de sa famille, ira également rejoindre au Centre de la Mémoire d'Oradour les 642 clichés des victimes de la barbarie nazie.

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