Mort de Michel Fourniret : "les enquêteurs ont été promenés par lui", dénonce Eric Mouzin

Publié le par Orange avec Media Services

Le père d'Estelle Mouzin, disparue en 2003, a dénoncé sur Europe 1, la légèreté de la justice française "qui a été la règle vis-à-vis de ce couple", Monique Olivier et Michel Fourniret

Eric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin, le 9 janvier 2021 à Guermantes. ©GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Eric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin, le 9 janvier 2021 à Guermantes. ©GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le tueur en série Michel Fourniret, surnommé "l'ogre des Ardennes" est décédé lundi 10 mai à 79 ans. Après avoir semé la terreur entre la France et la Belgique, il avait été condamné deux fois à la perpétuité pour les meurtres de sept jeunes femmes et adolescentes.

Sa mort réduit à néant les espoirs de plusieurs familles de disparues de le voir comparaître devant la justice. 

Plusieurs meurtres avoués dès 2003 

"Sa mort est anecdotique - il était malade, c'était normal, a déclaré le père d'Estelle Mouzin Eric Mouzin, sur Europe 1 mardi 11 mai. Mais le problème, c'est qu'elle est la manifestation de toutes les erreurs commises, dans le dossier d'Estelle et dans d'autres dossiers puisqu'on sait qu'aujourd'hui que le juge Khéris est en train de rechercher des éléments matériels pour les autres familles qui sont également dans la recherche de leur enfant", a regretté Eric Mouzin.

 Mort de Michel Fourniret : "les enquêteurs ont été promenés par lui", dénonce Eric Mouzin

Il s'agit également selon lui, de "la manifestation du défaut de la justice française d'instruire ce genre d'affaires et d'une de légèreté qui a été la règle vis à vis de ce couple. Parce qu'à partir du moment où ils ont été arrêtés en 2003 et que les enquêteurs les livrent à la police française en 2004, on s'étonne qu'il n'y ait pas eu une tentative de suivi du parcours de ce couple !". Il dénonce : "ce n'est pas possible alors qu'ils ont avoué une série de meurtres en 87, 88, 89, 90 et 2001 qu'on puisse penser qu'il n'y en avait pas d'autres" 

Sur BFMTV, le père d'Estelle Mouzin avait évoqué lundi soir "un véritable fiasco", notamment après l'envoi d'une lettre écrite par le tueur en série au tribunal de Charleville-Mézières "pour être jugé dans l'affaire Mouzin, mais aucune suite n'a été donnée. Les enquêteurs ont été promenés par lui, c'est incroyable de lire les PV d'audition, on accorde du crédit à cet individu dont la perversité et la complexité n'ont jamais été cernés".

La mort du tueur en série, atteint de troubles cognitifs et cardiaques, survient avant la fin des investigations sur les disparitions d'Estelle Mouzin et de trois jeunes femmes entre 1988 et 2003. Mais ces enquêtes vont se poursuivre, avant un éventuel procès de son ex-femme et complice Monique Olivier.  

Quatre dossiers toujours en cours d'instruction 

La juge d'instruction parisienne Sabine Khéris reste chargée de l'information judiciaire qui regroupe ces quatre dossiers : l'enlèvement en 2003 d'Estelle Mouzin, 9 ans, la disparition en 1988 de Marie-Angèle Domece, le viol et le meurtre de Joanna Parrish en 1990 et la disparition de Lydie Logé en 1993.

Eric Mouzin a salué sur Europe 1, le travail de la magistrate : "le dossier d'Estelle a beaucoup avancé mais nous savons aussi que par les analyses ADN, il a été trouvé des traces d'autres personnes qui restent à identifier. Ainsi, peut-être qu'il va y avoir des avancées dans d'autres dossiers. Ce qui veut dire que la méthode mise en place correspond exactement à celle pour laquelle nous nous battons depuis de nombreuses années, pour l'amélioration du dispositif d'enquête dans ces dossiers très particuliers".  

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