Delphine Jubillar : son mystérieux confident se livre pour la première fois
L’amoureux de l’infirmière s’est confié au « Parisien ». « Elle me manque terriblement », déclarait-il quelques jours avant l’accélération de l’enquête.
Les enquêteurs le surnomment « le confident de Montauban ». Quelques mois avant de se volatiliser, le 16 décembre 2020, Delphine Jubillar avait fait la connaissance d'un homme sur Internet. Dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui en France, l'amoureux de la jeune femme disparue à l'âge de 33 ans a accepté de se livrer pour la première fois. Cet homme résidant à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, est la dernière personne à avoir échangé avec Delphine Jubillar avant qu'elle ne disparaisse. Ils envisageaient de construire une vie à deux – un projet qu'elle devait révéler à son compagnon. Une question taraude les enquêteurs : Cédric Jubillar l'a-t-il appris cette nuit-là ?
La rencontre entre l'amoureux de Delphine Jubillar et nos confrères s'est déroulée quelques jours avant l'interpellation suivie de la mise en garde à vue de Cédric Jubillar, mercredi 16 juin 2021, dans le Tarn. Dans cet entretien publié jeudi 17 juin, le trentenaire et père d'un petit garçon déclare : « Ma vie est détruite. » Avant de poursuivre : « Mais je me dois d'avancer, pour mon fils… Et puis ma petite personne importe peu. Je pense surtout aux deux enfants de Delphine. C'est pour eux que la situation est la plus terrible. » Entre la jeune femme et lui, il décrit une grande complicité, « nouée sur Internet six mois avant sa disparition ». « Je lui disais souvent que notre relation était comme une évidence. Delphine me reprenait et disait : Non, c'est une providence », raconte-t-il.
L'amoureux de Delphine Jubillar dévoile aussi quelques détails sur leurs conversations : « Nous échangions des tonnes de messages écrits par le biais d'une messagerie et nous passions aussi des heures au téléphone », révèle-t-il, avant de développer : « Nos conversations portaient sur des sujets très personnels et profonds, et puis aussi sur des choses plus légères… Delphine était à la fois drôle et d'une grande sensibilité, d'une grande force de caractère. Elle refusait aussi de juger les gens sans les connaître. Elle était aussi passionnée par son travail d'infirmière au sein d'un service de gériatrie. Récemment, elle avait bénéficié d'une promotion et en était heureuse, bien sûr… »
À l'occasion de cet échange avec Le Parisien-Aujourd'hui en France, le confident de Delphine Jubillar évoque aussi leur projet de vie commune. « Nous avions clairement évoqué le projet de nous installer ensemble d'ici au printemps, mais sans brusquer les choses et sans faire de mal à nos partenaires respectifs », assure celui qui est désormais séparé de la mère de son fils. Et de confier : « Nous pensions vivre près d'Albi, idéalement dans une ferme avec un poulailler. Quitte à s'installer d'abord chacun de son côté pour y aller progressivement… Nous avions le sentiment, l'un comme l'autre, de toucher du doigt le bonheur et c'est ce que nous n'arrêtions pas de nous dire. »
Concernant leurs compagne et compagnon respectifs, l'individu précise qu'il était « en cours de séparation. Quant à Delphine, elle avait parlé à Cédric dès le mois de septembre de son envie de divorcer ». Et de préciser : « Mais sans en dire plus, je crois… Ils étaient convenus de vendre leur maison de Cagnac, mais encore fallait-il réaliser les travaux de finition. D'après ce que j'avais compris, Cédric avait accepté de se plier à cette idée et il s'était mis au boulot. »
Le quotidien précise que, le 11 décembre 2020, soit cinq jours avant sa disparition, Delphine Jubillar, en semaine de congé, s'était rendue à Agen, dans le Lot-et-Garonne, pour essayer une nouvelle voiture – une Citroën C4, conseillée par son amoureux. Tous les deux ont échangé la nuit du drame. « Le dernier message que Delphine m'a adressé, un peu avant 23 heures, est une photo sur laquelle elle apparaissait en tenue de nuit, douchée et prête à aller se coucher », indique-t-il. Cette photo est un élément clé pour les enquêteurs. « Dans les premiers jours, j'étais transi par cette histoire de fous dans laquelle je me retrouvais plongé, assure-t-il. Je lisais tout ce qui pouvait s'écrire sur le sujet dans l'espoir d'y lire une information décisive. » Ce correspondant a été mis hors de cause par les enquêteurs. « Cette nuit-là, j'étais à mon domicile près de Montauban et mon ex-compagne a pu le confirmer », rappelle-t-il. Avant de conclure : « Delphine me manque terriblement. »