Henri Amouroux, né le 1er juillet 1920 à Périgueux et mort le 5 août 2007 au Mesnil-Mauger, dans l'ancienne commune de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados), est un journaliste et historien français, membre de l'Institut de France et président du prix Albert Londres pendant 21 ans. Après ses études à l’École supérieure de journalisme de Paris.
Après ses études à l’École supérieure de journalisme de Paris, Henri Amouroux entre en 1938 à l’agence de presse Opera Mundi à Paris, puis devient rédacteur à La Petite Gironde, journal favorable au régime de Vichy, interdit de reparution à la Libération. En 1943, il en part pour aller travailler en Allemagne au titre de la Relève, puis rentre après cinq mois. Il participe au groupe de résistance Jade Amicol. À la Libération, il poursuit son activité de journaliste au nouveau quotidien Sud-Ouest. Il occupe les postes successifs de secrétaire de rédaction, secrétaire général adjoint de la rédaction, secrétaire général de la rédaction, rédacteur en chef adjoint, rédacteur en chef (1966), avant de venir directeur général adjoint, puis directeur général entre 1968 et 1974. Il quitte alors le journal pour prendre la direction du quotidien national France Soir jusqu'en 1975. De 1977 à 1982, il est co-directeur et éditorialiste du quotidien régional Rhône-Alpes.
Président du jury du prix Albert Londres de 1984 à 2006, il avait souhaité démissionner et avait été alors élu président honoraire à l'unanimité des membres de l'association. Il était membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1978. Il réalise également de grands reportages de politique étrangère, sur le Viêtnam, l'Union soviétique et Israël et réalise des émissions de radio pour France-Inter : Les Rendez-vous de l'histoire et de télévision (pour TF1). Parallèlement à son métier de journaliste, Henri Amouroux a mené une carrière littéraire qui, d'abord discrète, lui a conféré une notoriété certaine, et a provoqué une polémique avec certains historiens lorsqu'il a entrepris de raconter la Grande histoire des Français sous l'Occupation, jugée comme étant, sinon une plaidoirie, du moins bien indulgente envers le régime de Vichy.
Les premiers volumes de cette fresque, Le Peuple du désastre (1976), Quarante millions de pétainistes (1977), sont des succès de librairie. Les neuf premiers tomes ont été vendus à plus de deux millions d'exemplaires, lorsque paraît le dernier en 1993, La Page n'est pas encore tournée. Il a également publié Monsieur Barre (1986), première biographie de l'ancien Premier ministre de Valéry Giscard-d'Estaing, De Gaulle raconté aux enfants (1990) et Pour en finir avec Vichy - tome I : Les Oublis de la mémoire 1940 (1997) – tome II (2005). Henri Amouroux laisse après sa mort une très importante documentation inédite (« [...] 100 mètres linéaires de documentation ») sur la Seconde Guerre mondiale, dont de multiples témoignages recueillis parmi la population. Le contenu de ces archives, dans lesquelles figurent souvent des faits de résistance isolés, constitue pour les chercheurs une source nouvelle et importante, relativement négligée jusqu'ici par les historiens.
Lors du procès de Maurice Papon à Bordeaux en 1997, Henri Amouroux témoigne à décharge du régime vichyste et en faveur de Maurice Papon. Il s'oppose notamment à l'historien américain Robert Paxton. Un des avocats des parties civiles, Gérard Boulanger, interroge alors le propre passé du journaliste, lui rappelant qu'il était resté rédacteur à La Petite Gironde à l'époque où celle-ci fut soupçonnée par la suite d'être un journal ultra-collaborationniste. « Si vous avez écrit 40 millions de pétainistes, c'est sans doute pour vous sentir moins seul », lui avait-il lancé. Amouroux intente un procès en diffamation et, après diverses péripéties judiciaires, il gagne en appel. Henri Amouroux était membre du Réseau Jade-Amicol, important groupe de résistants bordelais. Cependant, Pierre Moniot, l'un des principaux responsables de l'organisation portait sur le cas Amouroux un regard dubitatif, portant après le nom d'Amouroux, dans une liste d'agents de Bordeaux, l'indication « renseignements trois derniers mois ». Henri Amouroux avait également été inscrit, selon les mêmes sources, dans la « liste des agents dont nous ne connaissons pas assez l'activité pour estimer s'ils méritent une récompense ».
Publications
- Israël, Israël – Vallée de larmes ou « Amérique » du Moyen-Orient, éd. Domat, 1951.
- Croix sur l'Indochine, éd. Domat, 1955.
- Le Monde de long en large, éd. Domat, 1956.
- Une fille de Tel-Aviv. Roman, éd. del Duca, 1957.
- J'ai vu vivre Israël, éd. Fayard, 1958.
- Le 18 juin 1940, éd. Fayard, 1964 et éditions J'ai lu leur aventure no A174.
- Pétain avant Vichy, éd. Fayard, 1967.
- La Grande Histoire des Français sous l'occupation, dix volumes, éd. Robert Laffont, 1976-1993.
- Le Peuple du désastre
- Quarante millions de pétainistes
- Les Beaux jours des collabos
- Le Peuple réveillé
- Les Passions et les haines
- L'Impitoyable guerre civile
- Un Printemps de mort et d'espoir
- Joies et douleurs du peuple libéré
- Les Règlements de comptes
- La Page n'est pas encore tournée
- Monsieur Barre, éd. Robert Laffont, 1986.
- Pour en finir avec Vichy, éd. Robert Laffont, deux volumes parus depuis 1997.
- De Gaulle raconté par Henri Amouroux, éd. Perrin, 1999.
- Trois fins de règne, éd. Jean-Claude Lattès, 2007.
- La Vie des Français sous l’Occupation, éd. Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », Paris, 1961, 577 p. ; version en 2 tomes, parue aux éditions J'ai lu leur aventure, no A102/103 & A104/105.