Donnay Maurice
Charles Maurice Donnay, né à Paris le 12 octobre 1859 et mort le 31 mars 1945, est un auteur dramatique français. Fils d’un ingénieur au chemin de fer du Nord, il
entreprit de suivre la voie paternelle et entra à l’École centrale des arts et manufactures en 1882. Il travailla alors comme « dessinateur de charpentes métalliques ». Mais il abandonna
rapidement l'industrie pour se consacrer à la littérature. « Donnay, écrit Jules Renard, a été dessinateur chez les Duclos. Quand il a lâché le dessin, sa famille était désolée. Il s'est même
brouillé avec elle. Aujourd'hui, il lui donne des billets de théâtre... »
Avec Alphonse Allais, il composa d'abord des chansons pour le célèbre cabaret du Chat noir. Puis, il se tourna vers le théâtre. En 1892, sa première pièce, Lysistrata, s'inspirait de la comédie
éponyme d'Aristophane et fut créée par Réjane dans le rôle titre. Ce fut le début d'une longue carrière d'auteur de boulevard, au cours de laquelle Donnay remporta souvent de grands succès avec
des pièces comme Les Amants (1895), considérée comme sa meilleure pièce et que Jules Lemaître n'hésita pas à qualifier de Bérénice du théâtre moderne, La Douloureuse (1897) ou Le Torrent (1899).
Il eut pour interprètes des acteurs célèbres comme Cécile Sorel, Réjane et Lucien Guitry.
Les pièces de Maurice Donnay, par-delà leur légèreté, révèlent des idées progressistes en ce qui concerne les relations entre les deux sexes, et l'apparente insouciance avec laquelle les
dialogues sont composés permet à l'auteur de rendre de manière convaincante le langage parlé. L'auteur était aussi gai que ses comédies. « Une bouche lippue, faunesquement drôle, écrit Yvette
Guilbert ; l'œil riant, pétillant de malice, les cheveux crépus à l'africain. Il avait du diable, l'esprit qui brûle et flambe. On ne le rencontrait jamais sans entendre une fusée d'esprit joyeux
sortir de ses lèvres. C'était des pétarades de mots drôles plutôt que profonds ; il était gavroche, il était gamin, il était Boulevard, il était Montmartre, il était Paris ! Qu'il était charmant
! » « Donnay ingénu et charmant, écrit Jules Renard dans son Journal, il a toujours l'air de débuter. Il n'a pas l'arrogance du succès, ni même de l'insuccès. » Il fut élu à l’Académie française,
le 14 février 1907, au fauteuil d’Albert Sorel.
Œuvres
- Folle Entreprise (1894)
- Pension de famille (1894)
- La Vrille, comédie en 1 acte, La Bodinière, 26 mars 1895
- Complices (1895), en collaboration avec M. Groselande
- Amants (1895)
- La Douloureuse (1897)
- L'Affranchie (1898)
- Georgette Lemeunier (1898)
- Le Torrent, comédie en 4 actes, Comédie-Française, 5 mai 1899
- Éducation de prince (1900)
- La Clairière, avec Lucien Descaves, Théâtre Antoine, 1900
- Oiseaux de passage, avec Lucien Descaves, pièce en 4 actes, Théâtre Antoine, 1er mars 1904
- La Bascule (Igor)
- L'Autre danger, comédie en 4 actes, Comédie-Française, 22 décembre 1902
- Le Retour de Jerusalem (1903)
- L'Escalade, pièce en 4 actes, Théâtre de la Renaissance, 6 novembre 1905
- Paraître (1906)
- Les Éclaireuses, Comédie Marigny, 26 janvier 1913
- Le Roi Candaule, avec Alfred Bruneau, comédie lyrique en 4 actes, 1er décembre 1920, Opéra-Comique
- La Belle Angevine, avec André Rivoire, Théâtre des Variétés, 3 avril 1922
- Le Geste, avec Henri Duvernois, Théâtre de la Renaissance, 27 septembre 1924
- Une revue 1830-1930 revue en 2 actes et 30 tableaux de Maurice Donnay et Henri Duvernois, musique Reynaldo Hahn, Théâtre de la Porte Saint-Martin, 28 octobre 1926
- Autour du Chat noir, souvenirs (1926)
- L'Ascension de Virginie comédie en 3 actes de Maurice Donnay et Lucien Descaves, Théâtre de la Michodière, 28 septembre 1929
- Le lycée Louis-le-Grand, éditions Gallimard (NRF), collection Collèges et Lycées, 1939