Filliol Jean

Publié le par Mémoires de Guerre

Jean Filiol (parfois orthographié erronément Filliol malgré la graphie de l'acte d'état civil) (12 mai 1909 à Bergerac - avant 1975 ?) est un militant nationaliste français, militant de l'Action française et cofondateur avec Eugène Deloncle de la Cagoule en 1935. 

Filliol Jean
Parcours politique

Militant de l'Action française, où il dirigeait la 17e équipe des Camelots du roi dans le quartier de La Muette à Paris, il est très actif durant la manifestation des Ligues, le 6 février 1934. De cet événement, naît une opposition farouche entre les dirigeants de l'Action française, lui et son équipe de camelots. Celle-ci débute par une accusation d'immobilisme lancée à l'encontre de Georges Calzant et Maurice Pujo, qui auraient été introuvables pendant l'émeute. Puis en 1935 dans un long mémoire signé par 97 camelots appuyés par Jean Filiol, une argumentation tend à accuser Calzant, Pujo et Maxime Real del Sarte de laisser dépérir le mouvement. Jean Filiol et ses 97 camelots sont alors exclus de l'Action française.

C'est dans ces circonstances que se développe dès le mois de décembre un groupuscule, le Parti national révolutionnaire (PNR ou PNRS) qu'il fonde avec son ami Eugène Deloncle. Mais ses adhérents ne peuvent échapper à la police. C'est à cette fin qu'ils décident de dissoudre leur association aussi légale soit-elle, et de créer une organisation non plus légale mais secrète, l'Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale (OSARN). Lors de son démantèlement, cette organisation sera dénommée le « Comité secret d'action révolutionnaire » (CSAR) et surnommée la « Cagoule » dans la presse.

Ce groupe d'extrême droite s'oriente alors dans des actions de plus en plus violentes dans le but de renverser le régime républicain. En 1937, Jean Filiol est soupçonné de participation à l'assassinat des frères Carlo et Nello Rosselli à Bagnoles-de-l'Orne pour le compte de Mussolini, à la suite duquel il se réfugie en Italie puis en Espagne. En 1941, il revient en France et rejoint l'équipe dirigeante du Mouvement social révolutionnaire (MSR) de Deloncle où il est chargé du renseignement. Le 14 mai 1942, il organise un "putsch" pour évincer Deloncle. Mais Laval, échaudé depuis la tentative d'assassinat dont il a été victime de la part de Collette en août 1941, voit en lui un assassin en puissance et le fait interner en novembre 1942 au camp de Saint-Paul-d'Eyjeaux. Joseph Darnand, secrétaire d'État au maintien de l'ordre et chef de la Milice, le fait libérer début 1944 et l'affecte à la Franc-garde de la Milice dans le Limousin, en le chargeant, encore, du renseignement. Jean Filiol y torture pendant trois mois des Résistants, comme Victor Renaud, et laisse dans la région un souvenir épouvantable.

Il se réfugie en Allemagne en compagnie de Jean de Vaugelas et participe à la création de « maquis blancs » pour reconquérir la France. Jean Filiol, réfugié en Espagne franquiste, est condamné par contumace à la peine capitale. Pour l'historien Robert O. Paxton, il est évident que Jean Filiol fait partie de ces Français marginaux qui « ont émargé aux fonds secrets de l'Allemagne et de l'Italie à la fin des années 1930 ». C'est à ce titre qu'il devient le personnage clé de la tragédie d'Oradour-sur-Glane car c'est lui qui indique le nom de ce village aux Allemands comme hébergeant un maquis. Jean Filliol, réfugié en Espagne, est condamné par contumace à la peine capitale. Il travaille pour la branche espagnole de L'Oréal. L'Espagne franquiste ayant refusé son extradition en 1945, Jean Filiol devient employé, puis responsable de la filiale espagnole de L'Oréal créée juste après la guerre. Il décédera de mort naturelle sans avoir jamais été inquiété. La date exacte de sa mort est inconnue, mais antérieure à celle du général Franco décédé fin 1975. 

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