La Gestapo française de la rue Lauriston

Publié le par Mémoires de Guerre

La Gestapo française de la rue Lauriston, ou la Carlingue, est le nom donné à l'une des officines de la Gestapo française, installée au 93, rue Lauriston dans le 16e arrondissement de Paris entre 1941 et 1944, durant l'occupation du pays par les forces armées du IIIe Reich, et responsable de nombreux sévices sous la direction d'Henri Lafont et de Pierre Bonny

Procès de Henri Lafont, Pierre Bonny et Paul Clavie

Procès de Henri Lafont, Pierre Bonny et Paul Clavie

Historique

Parcours

Ce groupe rassemble des membres du milieu, comme les truands Henri Chamberlin dit Lafont (leur chef) ainsi qu'Abel Danos et quelques anciens policiers révoqués, en premier lieu Pierre Bonny. Les liens avec l’occupant leur permettent de nombreux trafics, avec des personnages louches comme Joseph Joanovici. Ils sont à l’origine de la Légion nord-africaine, engagée dans la répression contre les maquis à Tulle (voir répression contre les maquis de Corrèze).

Selon le policier à la retraite Henri Longuechaud, « On peut être scandalisé par le chiffre de 30 000 à 32 000 souvent avancé [comme effectifs de la Carlingue]… À Paris, lorsque l’occupant lance un avis de recrutement pour 2 000 policiers auxiliaires à son service, il aurait reçu pas moins de 6 000 candidatures. » Les principaux membres ont été jugés et condamnés à mort à la Libération. 

Quelques membres de la Gestapo française
  • Jo Attia, chargé de la distribution de faux tickets d'alimentation. Déporté en 1943 à Mauthausen. Décoré de la Légion d'honneur par Charles de Gaulle. Fera partie du Gang des Tractions Avant. Meurt en 1972 d'un cancer de la gorge.
  • Maurice Bay, exécuté le 5 mai 1950.
  • Pierre Bonny, condamné à mort et fusillé au fort de Montrouge le 27 décembre 1944.
  • Marcel Buat, condamné à mort en juin 1946 et exécuté à Versailles le 12 août 1946.
  • Paul Carbone, mort en 1943 dans un sabotage de la Résistance.
  • Paul Clavié, neveu de Lafont, fusillé au fort de Montrouge le 27 décembre 1944,
  • Abel Danos fera partie du Gang des Tractions Avant, fusillé pour collaboration le 13 mars 1952.
  • Georges-Henri Delfanne dit Christian Masuy, responsable du démantèlement de plusieurs réseaux et auteur de nombreuses tortures ; il est arrêté en Allemagne en 1945, ramené en France, condamné à mort et fusillé le 1er octobre 1947 au fort de Montrouge.
  • Charles Delval, exécuté dans la cour de la prison de Fresnes en février 1945 ; c'est le « Monsieur X. dit ici Pierre Rabier » de La Douleur de Marguerite Duras.
  • André Engel, fusillé au fort de Montrouge le 27 décembre 1944.
  • Bernard Fallot, fusillé au fort de Montrouge le 1er octobre 1947.
  • ? Ganioles, fusillé au fort de Montrouge le 24 juin 1946.
  • Louis Haré, fusillé au fort de Montrouge le 27 décembre 1944.
  • ? Jourdan, fusillé au fort de Montrouge le 13 juillet 1946.
  • Henri Chamberlin, dit Henri Lafont, fusillé au fort de Montrouge le 26 décembre 1944.
  • Pierre Loutrel dit Pierrot le fou. Rejoint en 1941 la Gestapo française de l'Avenue Foch dans l'équipe de René Launay avec la mission de repérer les agents français travaillant pour les services britanniques. Il est plutôt franc-tireur.
  • Violette Morris, abattue par la Résistance, le 26 avril 1944.
  • Raymond Monange, également officier de la Légion nord-africaine en Corrèze, condamné à mort et fusillé le 13 mars 1952 au fort de Montrouge.
  • Louis Pagnon dit « Eddy », également membre de la Légion nord-africaine, fusillé au fort de Montrouge le 27 décembre 1944 ; présent dans les romans de Patrick Modiano dès La Place de l'Étoile.
  • Georges Pujol, résistant retourné, membre des commandos d'exécution et d'élimination du KDS de Toulouse ; arrêté en août 1944, fusillé avec 2 gestapistes de Toulouse, Dedieu et Carrera.
  • Jean Sartol (ou Sartore), dit Jean « le chauve », spécialiste du « maquillage » des victimes pour rendre impossible leur identification. Il aurait pillé 1000 appartements en trois ans et aurait collecté 100 000 000 d'anciens francs.
  • François Spirito.
  • Alexandre Villaplane, fusillé au fort de Montrouge le 27 décembre 1944.

Article Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gestapo_fran%C3%A7aise_de_la_rue_Lauriston

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