Jardillier Robert
Robert Jardillier, né le 31 mars 1890 à Caen et mort le 19 mai 1945 à Marseille, est un homme politique français. Membre de la
SFIO, il a été député de la Côte-d'Or, maire de Dijon (1935-1940) et ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones sous le Front populaire (1936-1937). Professeur agrégé d'histoire, il enseigne
au lycée Carnot ainsi qu'à la faculté de lettres et à l'école des Beaux-Arts de Dijon, en Côte-d'Or. Défenseur du patrimoine, musicologue de renom, il crée et dirige la chorale mixte
universitaire. Membre de la SFIO depuis 1921, il est député de 1932 à 1940. En 1934, il devient également conseiller général.
Lors des élections municipales de Dijon, en mai 1935, l'Union de la gauche se rallie à nouveau à la SFIO dont Jardillier est le secrétaire général. Ce front commun l'emporte face à la virulente
Entente républicaine qui n'hésite pas à présenter le socialiste comme le candidat de « l'épate et du bluff ». Sur 18 538 électeurs, 9 853 accordent leur suffrage à Jardillier. Ses adversaires,
par la voix de Noël Sauzey, porte-parole de l'Entente républicaine, prétendent alors que les Dijonnais ont simplement voulu rendre hommage au « musicien de talent et au conférencier », ajoutant :
« Que vient faire la musique dans cette galère ? » Mais lui veut avant tout être le « maire socialiste » de Dijon.
Face à la hausse du chômage (qui a doublé à Dijon en 1935), il développe des chantiers municipaux, crée des restaurants populaires à bon marché et sollicite les commerçants pour « aider les
chômeurs involontaires ayant perdu leur emploi ». En 1936, il soutient les 6 000 grévistes dijonnais (PLM, Terrot, magasin Pauvre Diable...), leur fournit pendant un mois repas et café et fait
distribuer aux écoliers lait et biscuits. Il s'élève contre « les fauteurs de vie chère ». Homme de conviction, « sensible et courtois », disciple de Blum et Jaurès, Robert Jardillier entre dans le gouvernement de Léon Blum en occupant le poste de ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones du 4 juin 1936 au 22 juin 1937. C'est que
l'une de ses premières mesures comme édile dijonnais a été de supprimer l'ouverture des bureaux de poste le dimanche pour cause d'« excès de travail pour les employés, d'une part, et excès de
dépenses, d'autre part ».
Lors de la débâcle en juin 1940, il donne l'ordre d'évacuation de la ville de Dijon. Lui-même part pour Autun avant de se replier ensuite dans le sud de la France. Le 10 juillet 1940, il vote les
pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il meurt à Marseille, le 19 mai 1945. Fonctions : Membre de la SFIO
(1921-1945), Député de la Côte-d'Or (1932-1940), Maire de Dijon (1935-1940), Ministre des PTT du Front populaire (4 juin 1936-22 juin 1937).