Erwin von Lahousen
Le Generalmajor Erwin Heinrich René Lahousen Edler von Vivremont (25 octobre 1897 à Vienne - 24 février 1955 à Innsbruck) était un officier supérieur de l’Abwehr au cours de la Seconde Guerre mondiale et un membre de la résistance allemande au nazisme. Il a joué un rôle clé dans les tentatives d’attentat contre Adolf Hitler, le 13 mars 1943 et le 20 juillet 1944. Il fut également un important témoin de l’accusation, lors du procès de Nuremberg. Après la guerre, il est un important témoin de l’accusation au procès de Nuremberg et sera libéré grâce à l'entremise de son amie Madeleine Richou.
Carrière
Il a joué un rôle clé dans les tentatives d’attentat contre Adolf Hitler, le 13 mars 1943 et le 20 juillet 1944. Il fut également un important témoin de l’accusation lors du procès de Nuremberg. Issu d’une famille de l’aristocratie autrichienne, Lahousen pend part à la première guerre mondiale au sein de l’armée austro-hongroise. Après la fin du conflit, il devient l chef du contre-espionnage autrichien. Après l’Anschluss, les services secrets autrichiens sont absorbés par l’Allemagne et Lahousen rejoint l’Abwehr, dirigé par l’amiral Wilhelm Canaris. Partageant des sentiments anti-nazis, les deux hommes sympathisent ; Lahousen fait partie d’un cercle d’officiers triés sur le volet, qui s’opposent à la manière selon laquelle Hitler dirige l’agence de renseignement. Canaris le nomme à la tête de la section II de l’Abwehr, qui s’occupe principalement de sabotage.
A ce poste, Lahousen s’acquitte avec succès des opérations de sabotage lors de l’invasion de la Pologne ; par la suite, Canaris donnant la priorité à l’espionnage sur le sabotage, c’est à l’espionnage que sont essentiellement formés les agents envoyés au Royaume-Uni, avec des résultats désastreux, nombre d’entre eux étant retournés. Les opérations de l’Abwehr aux États-Unis, lancées en juin 1942, se soldent aussi par un échec : livrés au FBI par l’un d’entre eux, six des huit hommes de Canaris sont arrêtés, jugés par un tribunal militaire, condamnés à mort et exécutés. En 1943, Lahousen est envoyé sur le front de l’Est.
Cette affectation lui permet d’échapper à la disgrâce de l’Abwehr en février 1944 et à celle de l’amiral Canaris, déporté puis exécuté après l’échec du complot du 20 juillet 1944, complot pour lequel Lahousen affirme qu’il est l’un de ceux qui fournirent les explosifs aux conjurés. Bien qu’il ait été établi que la bombe utilisée, de fabrication britannique, était du type des engins saisi par l’Abwehr, Lahousen n’éveille aucun soupçon. Après la guerre, Lahousen témoigne volontairement, comme premier témoin de l’accusation, lors du procès de Nuremberg, ce rôle proéminent lui étant confié en tant que seul survivant de la résistance à Hitler au sein de l’Abwehr. Son témoignage permet notamment de donner des preuves de l’assassinat de centaines de milliers de prisonniers de guerre soviétiques et du massacre de plus d’un million de Juifs perpétré par les Einsatzgruppen en Pologne et en Union-Soviétique.