Léautaud Paul
Né d'un père comédien et souffleur à la Comédie-Française, Paul Léautaud est abandonné à cinq jours par sa mère, comédienne, qui lui préfère ses amies des Folies-Bergères. Marie
Pezé, la bonne de son père, s'occupe de l'enfant, l'emmenant souvent avec elle dans sa mansarde où le petit Paul est plus heureux qu'au domicile paternel. Adolescent, il se passionne pour la
poésie et à vingt ans, il découvre Stendhal. Comme son père, souvent violent, refuse de dépenser pour lui, Paul Léautaud exerce divers petits boulots dès après l'école élémentaire, avant d'entrer
en 1889 à La République française.
En 1893, il commence son journal, qu'il tiendra jusqu'en 1956 et dont le premier volume sera publié en 1954. 'Le Petit Ami' paraît en 1903 et, en 1908, il entre comme secrétaire au Mercure de
France, y assurant une rubrique théâtrale qu'il assure également à la NRF et aux Nouvelles Littéraires. Solitaire et reclus, préférant la compagnie des animaux grands et petits, Paul fréquente
néanmoins les milieux littéraires et intellectuels parisiens.
Détestant les histoires de fiction, pour l'écrivain, vie et écriture se rejoignent, et il ne cesse d'observer ses contemporains transformant ce qu'il vit en matière littéraire, transcrivant ses
convictions dans un style direct et souvent acerbe. Son journal, divisé en deux parties 'Journal Littéraire' et 'Journal Particulier', est publié en dix-neuf volumes, de 1954 jusqu'en 1966,
quelques jours avant sa mort.