Maillot Henri
Alias : Henri Mariani. Henri Maillot est né à Chambéry (Haute-Savoie) le 30 mars 1899. Son père est colonel d'infanterie. Bachelier, après avoir effectué son service militaire
dans l'artillerie, de 1917 à 1921, il devient entrepreneur en travaux publics et bâtiments en Corse. En 1939 il est mobilisé à Corte dans un régiment d'artillerie.
L'armistice le trouve à Marseille. Refusant la défaite, il entend alors parler d'un général français qui, depuis Londres, a lancé un appel visant à continuer la lutte. Il tente alors d'embarquer
sur l'un des navires évacuant les troupes polonaises vers la Grande Bretagne, mais l'accès lui en est refusé.
Il essaie une seconde fois de monter à bord, déguisé en officier polonais, sans succès. Il décide alors de rejoindre la Corse où il est démobilisé. Là, il rencontre en 1941 plusieurs résistants -
et notamment Fred Scamaroni - venus du continent à la recherche de contacts.
Sentant qu'une action peut être menée sur le terrain, Henri Maillot organise la lutte clandestine et sape la propagande de Vichy, trouvant un appui solide dans la population corse qui ne lui
refuse ni soutien, ni abri. En novembre 1942 les Italiens occupent la Corse. Au sein du Front National de la Corse, Henri Maillot fédère autour de lui les dirigeants de l'île qui refusent cette
situation.
D'abord seul, il est ensuite aidé en cela par Arthur Giovoni. Il s'occupe également de la propagande et assure la diffusion de tracts et de journaux clandestins sur le territoire, de la réception
d'armes par parachutage ou par sous-marin et le transfert de ces équipements au cœur même d'Ajaccio, courant en cela des risques énormes.
Par la diffusion de tracts en italien, au sein même des casernes, il sème le trouble chez l'occupant. Il maintient également les liaisons radio entre la Corse et l'Algérie pendant l'absence du
commandant Colonna d'Istria, chargé de mission débarqué clandestinement sur la côte orientale Corse en avril 1943.
Le 8 septembre 1943 la population se soulève en Corse. Au moment de la prise de pouvoir par la résistance puis de l'occupation de la mairie et de la préfecture d'Ajaccio, l'action d'Henri Maillot
est déterminante. Il réussit à maintenir l'ordre malgré l'attaque allemande. Il prend également une part active dans la préparation de la libération de l'île. Le lendemain les troupes italiennes
se rendent sans condition. Henri Maillot et ses hommes les repoussent dans leurs campements et en entrent alors en contact avec Alger pour mettre en place l'arrivée des premières troupes
françaises.
Il assiste à l'arrivée du sous-marin Casabianca qui débarque ses 109 hommes, commandés par le commandant l'Herminier, le 11 septembre 1943. Il offre ensuite son aide au général Mollard et ses
troupes, et entreprend de débarrasser l'île de tous ses occupants allemands. A la libération de l'île Henri Maillot est élu membre du conseil de la préfecture.
Lieutenant-colonel FFI, il est ensuite appelé en janvier 1944 comme délégué à l'Assemblée consultative d'Alger où il intervient auprès du général de Gaulle, dont il est le cousin, en la faveur de
résistants venus de Corse désireux de s'engager dans 2e Division blindée du général Leclerc. Elu à l'Assemblée consultative de Paris il est ensuite conseiller municipal d'Ajaccio et poursuit sa
carrière d'entrepreneur.
En mai 1958, il anime le comité de salut public d'Ajaccio au lendemain des événements d'Alger. Henri Maillot est décédé le 2 juillet 1987 à Ajaccio où il est inhumé.