Pagan Jean-Roger
Jean-Roger Pagan a travaillé au CICR de mars 1941 à mars 1942 et l'a quitté pour aller s'installer en Afrique française. Le 14 octobre 1943, il a été arrêté à Alger, puis jugé et condamné à mort
par le Tribunal militaire permanent d'Alger pour fait d'espionnage au profit des services de renseignements allemands. Il a été exécuté le 2 décembre 1944.
Au cours de l'enquête, J.-R. Pagan aurait avoué qu'il avait été recruté à Genève par deux membres des services de renseignements allemands, Maximilian von Engelbrechten, chargé des affaires de la
Croix-Rouge auprès du consulat général d'Allemagne à Genève, et un certain von und zur Mühlen de la légation d'Allemagne à Berne. Sa mission, pour laquelle il aurait reçu entre 10 000 et 20 000
francs suisses, consistait à transmettre des renseignements de caractère économique et militaire sur les alliés en Afrique du Nord et en Afrique occidentale française.
Lors de son arrestation, J.-R. Pagan a mis en cause un délégué en mission temporaire à Alger, Georges Graz. Ce dernier a aussitôt été arrêté par les autorités françaises. En effet, dans les
semaines qui ont précédé cette arrestation, les deux hommes, anciens camarades d'école primaire, s'étaient rencontrés à Alger. G. Graz a été relâché le 18 octobre 1943 et aucune charge n'a été
retenue contre lui lors du procès de J.-R. Pagan. Le CICR en a reçu confirmation des Archives de la justice militaire française, sises à Le Blanc, le 7 novembre 1996.