Pellé Maurice

Publié le par Mémoires de Guerre

Maurice César Joseph Pellé (né le 18 avril 1863 à Douai – mort le 16 mars 1924 à Toulon est un officier général français qui commence sa carrière militaire à Madagascar puis comme attaché militaire en Allemagne. Il se trouve au Maroc au début de la première guerre mondiale. Il rejoint rapidement le général Joffre en qualité de major-général au GQG jusqu'en décembre 1916. Il dirige ensuite une division puis un corps d'armée jusqu'à la fin de la guerre. Il est par la suite envoyé en Tchécoslosvaquie où il est connu pour être le créateur de l'armée tchécoslovaque après 1919.

Pellé Maurice
Pellé Maurice
Pellé Maurice
Pellé Maurice

Il entre à l’École polytechnique en 1882, puis comme sous-lieutenant à l’École d’application de l’artillerie en 1886. Lieutenant en premier en octobre 1889 il est muté dans divers régiments d’artillerie avant d’être instructeur à l’école d’artillerie décembre 1889 à novembre 1891. Capitaine en second le 9 avril 1892 adjoint à la direction de l’artillerie à Nice, il suit les cours de l’École supérieure de guerre en 1893, puis stagiaire à l’EM en 1895, il est officier d’ordonnance du ministre de la Guerre Billot en juin 1896. De 1900 à 1903, il est chef d'état-major du colonel Joffre à Madagascar. Le colonel Pellé est attaché militaire à Berlin auprès de l'ambassadeur Jules Cambon de 1909 à 1912. Il rédige au cours de cette période de nombreux rapports sur la société allemande et rencontre de nombreuses personnalités allemandes notamment le Kaiser Guillaume lors des chasses. Il est un des officiers français les plus connaisseurs de l’Empire allemand. En 1913, il est muté au Maroc comme chef d'état-major du Résident général Lyautey. Il commande les Troupes auxiliaires marocaines.

Le général Maurice Pellé commence la guerre en dirigeant la 2e brigade de tirailleurs de la division de marche marocaine. Très vite il est appelé auprès du général Joffre au Haut-commandement, où il exercera les fonctions de major général à la Direction supérieure de la Guerre et des Théâtres d'opérations extérieurs au Grand Quartier Général (GQG) jusqu’en décembre 1916. Il retrouve un commandement opérationnel et dirige la 153e D.I et se distingue particulièrement à la bataille du Chemin des Dames. Général de division le 2 mai 1917, il prend la tête du 5e Corps d'Armée qu'il dirige jusqu'en janvier 1919. Avec ce corps, il participe aux batailles de Noyon, de la Marne et en Argonne. Il est le chef de la mission militaire française en Bohême de janvier 1919 à décembre 1920 et devient le premier chef d'état-major de l'armée tchécoslovaque. En 1921, il est Haut-commissaire de la République française en Orient, ambassadeur de France à Constantinople lors de l’avènement de Mustafa Kemal Atatürk. Il est cosignataire de l'armistice de Moudania. Il est le représentant militaire et commande la délégation française, il est un des signataires du traité de Lausanne qui définit les nouvelles frontières de la Turquie et les droits de passage des différents détroits.

À la suite de l'accord du 26 janvier 1919 entre la France et la nouvelle république de Tchécoslovaquie (après le démantèlement de l'empire austro-hongrois), le général Pellé est nommé à la tête de la mission militaire française à Prague en 1919 afin de permettre la construction de la nouvelle armée tchécoslovaque. Au cours de cette période marquée par des tensions diplomatiques entre la Tchécoslovaquie, la Pologne et surtout la Hongrie. Le général Pellé devient le premier chef d'état-major des armées, puis de juin à novembre 1919, il est nommé généralissime. Lors de cette période, il réussit à bloquer l'avance des troupes hongroises et contre-attaque. Il réorganise le ministère de la défense nationale et met en place des écoles militaires et des centres d'instruction pour le développement de l'armée tchécoslovaque. En janvier 1921, jeune marié de 59 ans et bientôt père, Maurice Pellé est envoyé à Constantinople comme haut–commissaire de la République française en Orient, avec rang d’ambassadeur. Une dernière fois il sert son pays en le représentant aux négociations et à la signature du Traité de Lausanne en juillet 1923. Il s’éteint prématurément en mars 1924, en laissant derrière lui son épouse Jára Braunerova et leur fille unique Maryška. L'état français lui organise des obsèques solennelles aux Invalides. Il est inhumé à Paris dans le cimetière des Batignolles (25e division). "Je n’ai jamais vu d’homme moins ambitieux, moins attaché aux questions de vanité, aussi peu soucieux de son avancement. Il se donnait à sa tâche de toute son ardeur, mais c’était par goût et non par devoir ou par intérêt. Le jeu le passionnait, il y déployait des ressources d’intelligence et de finesse hors de pair ; c’était un artiste de l’action plus qu’un homme d’action". Jean de Pierrefeu, mars 1924.

Publié dans Militaires

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article