Antoine Pinay, né le 30 décembre 1891 à Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône) et mort le 13 décembre 1994 à Saint-Chamond, est un
homme politique français. Il fut Président du Conseil et plusieurs fois ministre sous la IVe République et ministre des Finances au début de la Ve République sous la présidence de Gaulle. Industriel, il a été maire de Saint-Chamond (Loire) de 1929 à 1977. Sa carrière nationale commence en 1936
quand il est élu député de la Loire de l'Alliance démocratique (droite modérée), jusqu'en 1938. Il est ensuite élu sénateur en 1938.
Il vote en 1940 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. En 1941, il est nommé au Conseil national de Vichy,
puis décoré de la francisque, faisant partie selon sa biographe Christiane Rimbaud des notables de province sur lesquels le régime voulait s’appuyer. Il refuse pourtant les propositions qui lui
sont faites de servir Vichy et démissionne dès 1942 du Conseil national. En 1943, il rejette la proposition qu’on lui fait de la préfecture de l’Hérault. Il contribue également à faire passer des
juifs et des résistants en Suisse et à Alger. Sylvie Guillaume, auteur d'une thèse sur Pinay, estime que la volonté d'associer Pinay à Vichy malgré la réalité est le fruit de la volonté de ses «
adversaires communistes ». De même, Christiane Rimbaud estime que les communistes lui firent un « mauvais procès » en l'associant au régime de Vichy alors qu'il a résisté.
Membre du Centre national des indépendants et paysans (CNIP, parti de droite libérale), il poursuit sa carrière politique pendant la IVe et la Ve République. Député de 1946 à 1958, il entre au
gouvernement comme secrétaire d'État en 1948, puis ministre en 1950. Président du Conseil des ministres du 8 mars au 23 décembre 1952, il lance un premier emprunt national, gagé sur l'or. Il
lutte efficacement contre l'inflation dans le contexte économique très favorable de la fin de la Guerre de Corée, et signe en mai 1952 le traité de Paris instituant la Communauté européenne de
défense (CED).
Il est candidat à la présidence de la République en 1953. En 1955, il est ministre des Affaires étrangères et permet l'indépendance du Maroc (accords de la Celle-Saint-Cloud) et ouvre la voie à
l'autonomie tunisienne. Charles de Gaulle, président de la République, le choisit pour le ministère des
Finances en juin 1958. Antoine Pinay lance un second emprunt national et préside au passage au nouveau franc. En désaccord avec la politique algérienne et extérieure du gouvernement, il remet sa
démission en janvier 1960. Il abandonne ensuite toute activité politique nationale. En 1973-1974, il est le premier médiateur de la République, fonction créée par le gouvernement Messmer sous le
président Pompidou. Il a laissé l'image d'un gestionnaire prudent et efficace. Jusqu'à la fin de sa longue vie
(presque 103 ans), celui que l'on surnomme « le sage de Saint-Chamond » est consulté par de nombreux hommes politiques.
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