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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Présent

Présent est un quotidien français du soir, proche des catholiques traditionalistes, souvent qualifié d'extrême droite mais se déclarant d'inspiration nationale et catholique. 
Présent
Fondé en janvier 1982 à l'initiative du Centre Henri et André Charlier et de Chrétienté-Solidarité, établissement et association catholiques traditionalistes, il entend être en opposition au système politique, culturel et social actuel. Sa principale devise est « Dieu, Famille, Patrie ». Le courant national-catholique du journal Présent est classé à l'extrême droite par des historiens et des politologues comme Jean-Yves Camus, Michel Winock ou Pierre Milza. Cette classification est de même utilisée par Laurent de Boissieu, journaliste politique à La Croix, sur son site personnel. Depuis sa création, Présent a toujours récusé la classification de quotidien d'« extrême droite », une appellation d'ailleurs systématiquement rejetée par les différents médias et organisations de ce courant de pensée et d'action. Le journal revendique une inspiration « intégralement catholique », représentant dans la presse écrite le courant traditionaliste, proche des positions de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X sans pour autant la suivre dans toute sa logique ; au plus fort de la crise lefebvriste, en 1988, Présent s'est refusé d'émettre un jugement au sujet du sacre de quatre évêques par Mgr Lefebvre à Écône.
 
Aux plans politique et international, Présent se fait l'avocat des thèses du catholicisme traditionaliste : militant pour la « culture de vie » — et par là contre l'avortement — et une politique favorisant les familles nombreuses, partisan d'une politique intérieure plus répressive — retour à la peine de mort, plus grande lutte contre l'immigration — comme remède aux « troubles sociaux », et, au plan international, à la fois souverainiste et souvent proche des positions américaines, Présent se montre depuis sa création un adversaire résolu de la classe politique parlementaire française, accusée de « dilapider » l'héritage spirituel et moral de la France. Présent est coutumier des attaques ad hominem et son ton polémique : ainsi, dans son édition du 23 juin 1983, peut-on lire à propos de Robert Badinter, alors ministre de la Justice et artisan de l'abolition de la peine de mort, abolition à laquelle le journal s'était vivement opposé :

    « Par héritage, il est pour le migrant contre le sédentaire. Pour le cosmopolite contre l'indigène. […] Pour le marginal contre la société qui rejeta longtemps les Badinter. Pour l'assassin contre l'assassiné. »

Présent se réfère dans son argumentation aux figures de la contre-révolution et du nationalisme contre-révolutionnaire français : Louis de Bonald, Edmund Burke, Joseph de Maistre, le cardinal Pie, Mgr Freppel (évêque violemment opposé à la Révolution française, notamment à l'occasion des célébrations de son centenaire, en 1889), Charles Maurras et son école de l'Action française, le maréchal Pétain, les partisans de l'Algérie française… La politique soutenue par le journal se retrouve ainsi dans le mouvement de Révolution nationale lancée par le maréchal Pétain — dont l'œuvre restauratrice est explicitement glorifiée — en 1940, ou les régimes autoritaires du général Francisco Franco en Espagne ou celui de Salazar au Portugal. Les amitiés littéraires de Présent, souvent fondées sur la fidélité à un combat d'idées ou une même vision de l'Histoire, émanent également d'une admiration pour l'œuvre d'écrivains de courants politiques différents mais dont Présent salue la rigueur d'analyse ou la profondeur religieuse : elles vont ainsi à des figures aussi différentes que Léon Bloy, Charles Péguy et Georges Bernanos, Robert BrasillachPierre Drieu La Rochelle, ou plus récemment, Maurice G. Dantec…
 
Par ailleurs, Présent se reconnaît « proche » du Front national et de Jean-Marie Le Pen, sans toutefois en être l'émanation. Sous la forme d'un mensuel éponyme l'ayant précédé plusieurs années, il est par ailleurs antérieur à l'émergence de ce parti sur la scène politique française dans la première moitié des années 1980. Les liens existent toutefois : Pierre Durand, fondateur et directeur du journal, fut aussi un des fondateurs du FN, dont il fut, dès 1972, le premier trésorier national. De même, Georges-Paul Wagner, contributeur régulier du journal, fut député du Front national de 1986 à 1988. Les différences d'appréciation entre le journal et cette formation politique sont cependant apparues au cours des deux dernières décennies, la plus flagrante ayant concerné leurs positions sur la guerre en Irak en 2003. Elles peuvent cependant apparaître comme le reflet de la coexistence, au sein du FN de courants divers de l'extrême droite française. Lors de la scission de Bruno Mégret en 1998, le journal a refusé de prendre parti, entraînant un appel au boycott de la part de Jean-Marie Le Pen.
 
La rédaction du journal se considère comme une composante parmi d'autres de ce qu'elle appelle le « mouvement national », chacune avec sa spécificité. L'expression de désaccords sur certains points n'empêchant pas une opposition commune au système politique, social et culturel actuel. Cette position est proche de celle de Radio Courtoisie concernant la notion de « droite plurielle ». Mais Présent, à la différence de cette radio, suit une ligne résolument catholique. Présent a été condamné a plusieurs reprises pour des faits de diffamation ou d'incitation à la haine raciale.

Le 31 janvier 1990, Pierre Durand, directeur de Présent, et son collaborateur Alain Sanders, sont condamnés par la première chambre du tribunal civil de Paris à cinquante mille francs de dommages-intérêts, aux dépens et à la publication du jugement, pour « diffamation » envers Olivier Biffaud, journaliste au Monde. Sous le titre « Olivier Biffaud car il ment deux fois », Alain Sanders avait qualifié Olivier Biffaud « de sorte de sous-Rollat du pauvre […], de militant aigri, d'ex-trotskard (ou assimilé), reconverti dans le rapport flicard façon Plenel ». Le tribunal a estimé qu'il s'agissait là d'« accusations graves » portées contre Olivier Biffaud, « dont la probité et l'impartialité sont, dans l'article attaqué, sous un titre d'un mauvais goût particulièrement détestable, bassement mis en cause en des termes dont le caractère exempt de prudence et de mesure non seulement est exclusif de bonne foi, mais encore accroît le préjudice subi […] ».

Le 2 mai de ma même année, Pierre Durand, directeur de Présent, est condamné à huit mille francs d'amende pour « diffamation raciale », suite à un article de Jean-Yves Le Gallou. Celui-ci avait affirmé que « les jeunes beurs » bénéficient de « l'impunité lorsqu'ils voyagent gratuitement dans les transports en commun, lorsqu'ils font des bras d'honneur aux policiers, […] lorsqu'ils attaquent les mairies, les commissariats […], impunité parce que les lois antiracistes et l'application qui en est faite leur donnent des privilèges. » Pierre Durand a également été condamné à payer cinq mille francs de dommages-intérêts au MRAP, et à payer la publication du jugement dans deux journaux. Jean-Yves Le Gallou a été condamné aux mêmes peines.

Le 13 mai 1993, la XIe chambre de la cour d'appel de Paris infirme un arrêt de relaxe précédent (XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris, 30 octobre 1992) et condamne le quotidien, en la personne de son directeur de publication, Pierre Durand, à 20 000 francs d'amende, et au versement, à chacune des parties civiles (LICRA et MRAP), de 10 000 francs de dommages-intérêts et 5 000 francs au titre de l'article 475-1 du Code pénal. Le journal est reconnu coupable de « provocation à la haine raciale » suite à la publication d'un entretien avec Jean-Marie Le Pen, le 18 août 1989, dans lequel il parlait notamment de « prédateurs arabes ». Dans la même affaire, le Parlement européen s'était opposé à une levée de l'immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen, en arguant du « caractère imparfait et imprécis » de la requête qui lui était présentée.

Présent est diffusé par abonnement postal, mais également en kiosque (depuis 1988) et, depuis mars 2004, par « abonnement Internet ». Présent paraît cinq fois la semaine, du lundi au vendredi (Paris) ou du mardi au samedi (en Province), les numéros imprimés en début d'après-midi étant toujours datés du lendemain, selon l'usage des quotidiens vespéraux. Le format du quotidien est approximativement A3 (297 × 420 mm) ou tabloïd et sa pagination de quatre pages pour les quatre premiers numéros de la semaine, et de huit pages pour le numéro daté du samedi, le tout imprimé en caractères plus petits que ceux employés par la presse classique. Le quotidien vit des seuls apports financiers de ses lecteurs (principalement les abonnements) : pas de ressources publicitaires ni d'aide publique à la presse d'opinion, aide à laquelle il a théoriquement droit, mais qui lui est régulièrement refusée par le gouvernement depuis plusieurs années.

En janvier 2002, un hasard a fait coïncider à quelques jours près le numéro 5 000 et le 20e anniversaire de parution. Depuis sa fondation, la Une est chaque jour illustrée, en fonction de l'actualité, par la dessinatrice Chard, de son vrai nom Françoise Pichard, également dessinatrice attitrée de l'hebdomadaire Rivarol depuis la fin des années 1960.
Journalistes et chroniqueurs de Présent :
  • Jeanne Smits
  • Caroline Parmentier
  • Jean Madiran
  • Alain Sanders
  • Jean Cochet
  • Georges-Paul Wagner (décédé en juin 2006)
  • Olivier Figueras
  • Rémi Fontaine
  • Christian Daisug
  • Catherine Robinson
  • Danièle Masson
  • Yves Chiron
  • Yves Brunaud
  • Olivier Malentraide
  • Pierre Malpouge
  • Yves Daoudal (parti diriger la rédaction de National-Hebdo en janvier 1999)
  • Christian Langlois (décédé en août 2007)
  • Francis Bergeron

 

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