Rigoulot Charles
Charles Rigoulot est un haltérophile et coureur automobile français, né au Vésinet le 3 novembre 1903 et mort d'un cancer le 22
août 1962 à Paris. Il repose au cimetière de Saint-Mandé sud. Il est le benjamin d'une fratrie de huit enfants dont le père est boucher et devient l'« Homme le plus fort du Monde », « titre » mis
en jeu lors de sa première rencontre face à Cadine. Il est licencié au Pons Amical Club, au Club Athlétique des Gobelins et enfin au Stade français, et son entraîneur est Jean Dame, un futur
président de la Fédération française d'haltérophilie. Il pèse de 81,3 kg (à 20 ans) à 103 kg (période catch) et mesure 1,73 m. Il commence sa carrière sportive par l'athlétisme, sur 100 mètres.
Il remporte aux Jeux olympiques de 1924 se tenant à Paris la médaille d'or olympique.
Le 6 octobre 1925, à l'âge de 22 ans, il bat son compatriote Ernest Cadine, le champion olympique d'haltérophilie catégorie mi-lourds de 1920, au cirque de Paris, à la demande de l'ex-champion en
titre, ne digérant pas la perte de son titre face à ce jeune « blanc-bec » (un film consacré à Rigoulot restituera pleinement cet affrontement de « gladiateurs » sur Grand Écran). Durant plus de
deux heures et demie, les deux sportifs se mesurèrent en dix mouvements. Rigoulot en sort vainqueur de justesse. Une revanche a lieu quelques mois plus tard, le 6 janvier 1926 au vélodrome
d'hiver. Le Français - passé professionnel entre-temps - en sort cette fois vainqueur sans contestation. Il affronte par la suite le Luxembourgeois de 147 kg Alfred Alzin au vélodrome Jean-Bouin
de Marseille, à la fin de l'année 1926 et remporte le match. Il parcourt alors la France entière et même l'Europe durant près de cinq ans, en quête perpétuelle de records.
Le lundi 4 mai 1931, lors d'une compétition à la salle Wagram, il se blesse gravement en tentant de battre le record du monde de l'épaulé-jeté à 185 kg (qu'il avait pourtant déjà réussi à jeter
officieusement). Il met alors fin à sa carrière, pour rebondir ensuite dans le catch et la compétition automobile. Il affronte ainsi entre autres le champion olympique français de lutte 1924
Henry Deglane (également champion du monde de catch), toujours devant de très grandes foules, avant de devenir promoteur de réunions. Il est aussi un homme de spectacle, tour à tour chanteur,
acteur de théâtre, puis brillant dans des numéros de main à main avec sa jeune épouse Magda Roche, gymnaste, et enfin acteur de cinéma. Sa fille Dany sera championne de France de patinage
artistique après la guerre, avant son entrée au Lido.
Charles Rigoulot est en fait le chef de file d'une prestigieuse école française d'haltérophilie d'entre-deux-guerres, animée par l'entraîneur Chaput. Durant la guerre, il est déporté dans le
cadre du Service du travail obligatoire. Il se trouve aussi prisonnier de guerre en Allemagne, au camp de Stargard, Stalag II-D (actuellement Stargard Szczeciński, en Poméranie - Pologne). Un de
ses camarades de captivité, Christian Thébault, raconte qu'il avait tordu de ses mains les barreaux de la fenêtre pour permettre une évasion. Le groupe avait malheureusement été repris le
lendemain. Il est inhumé au cimetière Sud de Saint-Mandé.
Le stade de la Porte Brancion a récemment été baptisé de son nom, suite à un vote sur le site de la mairie. Son nom est arrivé en tête à l'unanimité moins un, une personne proposant le nom de
Stade Brouche, du surnom d'un clochard ayant vécu sous la tribune pendant plus de 20 ans. Le stade municipal d'haltérophilie d'Orléans porte également son nom.
Palmarès
- Champion olympique d'haltérophilie des mi-lourds en 1924 (avec 322 kg 500 aux trois mouvements, et 502 kg 500 aux cinq mouvements)
- Champion de France mi-lourds en 1923
- Vice-champion de France mi-lourds en 1924
- Champion de la ville de Paris en 1923 (gymnase de la Bidassoa)
- Vainqueur du Bol d'Or automobile de Montlhéry en 1937 sur Chenard et Walcker. Il courut également les 24 heures du Mans
- 111 records du monde de force (affirmait-on à l'époque); en poids et haltères entre autres
- 56 records du monde d'haltérophilie proprement dite (sur 11 mouvements), de 1920 à 1925 en amateurs, et de 1925 à 1931 en professionnels
Meilleures performances haltérophiles
Amateurs :
- arraché du bras droit : 101 kg (1925)
- arraché à deux bras : 126 kg 500 (1925)
- épaulé et jeté à deux bras : 161 kg 500 (1930)
- Professionnels :
- arraché du bras droit : 116 kg (1930)
- arraché du bras gauche : 100 kg 500 (1929)
- arraché à deux bras : 143 kg (1931)
- épaulé et jeté à deux bras : 182 kg 500 (1929)
- Capable de courir le 100 mètres en 11"06
- Capable de sauter en hauteur sans élan 1 m 48
- Le seul homme au monde à pouvoir soulever le fameux essieu d'Apollon de 162 kg 400, jusqu'en 1950 (particulièrement difficile à saisir des deux mains, car constitué d'une imposante barre de cinq centimètres de diamètre aux extrémités de laquelle deux roues de wagons étaient soudées)
Filmographie
- Un soir de bombe en 1935
- L'aventure est au coin de la rue en 1944
- Cent francs par seconde en 1952 (avec Bourvil), dans son propre rôle
- Sur deux roues (Court métrage de René Lucot) en 1953, dans son propre rôle
- À la manière de Sherlock Holmes en 1956
Théâtre
- 1950 : M’sieur Nanar opérette de Jean-Jacques Vital, Pierre Ferrari et André Hornez, musique Bruno Coquatrix, mise en scène Fred Pasquali, Théâtre de l'Étoile