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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Régnault Nicole

Nicole Régnault est une comédienne française de théâtre et de cinéma, née Nicole Sasserath à Paris, le 19 mai 1924. Très active du milieu des années 1940 à la fin des années 1950, elle effectue un retour discret à l'écran en 2004 dans la comédie blockbuster Brice de Nice.

Simone Logeart et Nicole Regnault Le gang des tractions-arrière

Simone Logeart et Nicole Regnault Le gang des tractions-arrière

Très active du milieu des années 1940 à la fin des années 1950, elle effectue un retour discret à l'écran en 2004 dans la comédie blockbuster Brice de Nice. Née dans le 20ème arrondissement de Paris, c’est à l’âge de huit ans que la petite Nicole Emma Sasserath effectue ses premiers pas sur les planches en interprétant une sorcière lors d’un spectacle scolaire : pour décrocher le rôle, elle va jusqu’à supplier son institutrice. Sa famille comprenant rapidement qu’il serait inutile de chercher à contrôler sa vocation, elle s’inscrit à la fin de l’Occupation aux cours alors très prisés d'alors d'Andrée Bauer-Thérond et de Maurice Escande. Elle y côtoie quelques débutants en devenir, dont Michel Piccoli, et adopte rapidement le pseudonyme de Régnault, effectuant dans la foulée ses premiers pas à l’écran via une apparition furtive dans l’une des séquences finales des Dames du bois de Boulogne (Robert Bresson, 1944).

Oscillant dès lors entre silhouettes et petits rôles de composition, par ailleurs comédienne mascotte du cinéaste Jean Loubignac, sous la direction duquel elle tourne six films entre 1950 et 1955 (dont quatre, tous de la série des Piédalu, aux côtés du comique Ded Rysel), elle est notamment la cliente « coiffée à la cracra » par Fernandel dans Coiffeur pour dames (Jean Boyer, 1952), la mère de famille nombreuse plaquée par son mari dans Crainquebille (Ralph Habib, 1953), la sèche geôlière des Compagnes de la Nuit (Ralph Habib, 1953), la Parisienne-au-long-nez provoquant les commentaires ironiques de Maurice Chevalier dans la séquence d’ouverture de Gigi (Vincente Minnelli, 1957) et, surtout, l’automobiliste binoclarde et revêche croisée au début de Mon Oncle (Jacques Tati, 1956).

Des raisons familiales l’obligeant à prendre un emploi plus stable, elle quitte la profession, à la fin des années 1950, s’installe dans la région cannoise, et la proximité de la Victorine aidant, effectue un premier come-back cinématographique en 1979, dans Drôles de gendarmes, aux côtés d'une sacrée équipe du cinéma Z : le brigadier, c’est Sim, les trois dégourdis de la Maréchaussée, Daniel Prévost, Jacques Balutin et Robert Castel, le curé, Henri Génès, l’épicière, Jeannette Batti, la postière, Florence Blot... Puis, c’est silence radio durant plus de vingt ans : la Victorine met de moins en moins de films en chantier, et oublie peu à peu Nicole. Début 2001, elle se voit cependant proposer la tête d’affiche d’un court métrage de fin d’études, Chambres d’hôte, qui, en dépit d’une diffusion confidentielle, lui offre ce qui est probablement le rôle de sa vie. Dans cette variation sur un thème similaire de L’Auberge rouge, elle campe avec brio une hôtelière sanglante dégommant un à un ses pensionnaires, dans l’impunité la plus totale.

Trois ans plus tard, à peine sortie du tournage de Brice de Nice, les Films de Mon Oncle lui proposent, en même temps qu’à Nicolas Bataille et Betty Schneider-Raffaelli (seuls survivants avec Nicole – si l’on excepte Pierre Étaix – de l’équipe artistique de Mon Oncle) d’évoquer face à la caméra de Thomas Rio ses souvenirs liés au film de Tati. Des trois comédiens ainsi interviewés, elle est peut-être la plus touchante, dont le réalisateur parvient à saisir l’émotion alors même qu’elle se découvre à l’écran, pour la première fois, dans la version anglaise de Mon Oncle, alors invisible et qu’elle ne connaissait pas. Quelques mois plus tard, Pierre Étaix lui rend à son tour hommage lors d’une interview : "Elle a parfaitement compris dès le départ ce que Tati attendait d’elle, et lui a donné avec intelligence et précision exactement ce qu’il voulait. Par conséquent, il y a eu très peu de prises du plan dans lequel elle figurait. J’ai également été frappé par la poésie qui émanait de sa personne, et par l’humour avec lequel elle a abordé son rôle, humour qui lui a permis de transcender sans difficulté ni effort apparents un personnage à la fois ingrat et caricatural sur le papier. C’est probablement l’une des comédiennes les plus étonnamment justes qu’il m’ait jamais été donné de rencontrer".

Ces qualités mises en avant du burlesque à la française se retrouvent intactes dans le dernier rôle en date que Nicole Régnault ait interprété à ce jour, religieuse cocasse et malicieuse d’un spot publicitaire pour la marque Citroën tourné au printemps 2005 et multidiffusé sur les chaînes hertziennes en septembre de la même année : cornette nonnale au vent, regard perçant et lèvres pincées.

Filmographie
  • 1944 : Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson
  • 1945 : Le Père Serge de Lucien Ganier-Raymond
  • 1948 : Bonheur en location de Jean Wall
  • 1949 : L'Homme aux mains d'argile de Léon Mathot
  • 1950 : Le Gang des tractions arrières de Jean Loubignac
  • 1950 : Piedalu voyage de Jean Loubignac - court métrage -
  • 1950 : Le Roi des camelots de André Berthomieu
  • 1950 : La Ronde de Max Ophüls
  • 1950 : La Vie chantée de Noël Noël
  • 1951 : Le Crime du Bouif de André Cerf
  • 1951 : Les Neiges du Kilimandjaro - (The snows of Kilimanjaro) de Henry King
  • 1951 : Piedalu à Paris de Jean Loubignac
  • 1951 : Le Plaisir de Max Ophüls
  • 1951 : Les Sept Péchés capitaux de Georges Lacombe dans le sketch de liaison
  • 1952 : La Maison dans la dune de Georges Lampin
  • 1952 : L'amour n'est pas un péché de Claude Cariven
  • 1952 : Coiffeur pour dames de Jean Boyer
  • 1952 : Les Détectives du dimanche de Claude Orval
  • 1952 : Elle et moi de Guy Lefranc
  • 1952 : L'Île aux femmes nues de Henry Lepage
  • 1952 : Nous sommes tous des assassins d'André Cayatte
  • 1952 : Piedalu fait des miracles de Jean Loubignac
  • 1952 : Week-end à Paris - (Innocent in Paris) de Gordon Parry
  • 1953 : Les Compagnes de la nuit de Ralph Habib
  • 1954 : Crainquebille de Ralph Habib
  • 1954 : Piédalu député de Jean Loubignac
  • 1954 : La rafle est pour ce soir de Maurice Dekobra
  • 1954 : L'Air de Paris de Marcel Carné
  • 1954 : Fantaisie d'un jour de Pierre Cardinal
  • 1954 : Les Fruits de l'été de Raymond Bernard - Elle n'apparait pas dans les copies actuellement visibles -
  • 1955 : Coup dur chez les mous de Jean Loubignac
  • 1955 : Les Hommes en blanc de Ralph Habib
  • 1956 : Mon oncle de Jacques Tati
  • 1957 : Mission diabolique - (Der fuchs von Paris) de Paul May
  • 1957 : Vive les vacances de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault
  • 1958 : Les Motards de Jean Laviron
  • 1958 : Gigi, de Vincente Minnelli
  • 1979 : Drôles de gendarmes / Sacrés gendarmes de Bernard Launois
  • 2001 : Chambres d'hôte de Marc Garetto - court métrage -
  • 2001 : Trio - anonyme - court métrage -
  • 2004 : Brice de Nice de James Huth
Théâtre
  • 1956 : Comme avant, mieux qu'avant de Luigi Pirandello, mise en scène Jean Négroni, Théâtre de Paris
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