Giuliani Rudolph

Publié le par Mémoires de Guerre

Rudolph William Louis Giuliani III dit Rudy Giuliani, né le 28 mai 1944 à New York, est une personnalité politique américaine, membre du Parti républicain, maire de New York du 1er janvier 1994 au 31 décembre 2001. Il est actuellement le président-directeur général de Giuliani Partners, LLC, société qu'il a fondée en 2002. Giuliani a été l'un des favoris pour l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2008 avant de se retirer et d'apporter son soutien au sénateur fédéral de l'Arizona, John McCain, candidat définitif du camp républicain. 

Giuliani Rudolph
Giuliani Rudolph
Giuliani Rudolph
Giuliani Rudolph

Giuliani est né dans une famille catholique de Brooklyn, l'un des cinq arrondissements de la ville de New York, et a grandi à Garden City, sur l'île de Long Island. Ses deux parents sont enfants d'immigrants italiens. Son père Harold Giuliani a été condamné pour vols et fait plusieurs séjours à la prison de Sing Sing. Après sa libération, il est engagé comme garde du corps de son beau-frère, Leo D'Avanzo, un petit caïd de la mafia new-yorkaise. Rudy Giuliani fait ses études de sciences politiques au Manhattan College avant de poursuivre en droit à l'université de New York. Diplômé en 1968, il épouse Regina Peruggi. Il commence sa carrière professionnelle comme clerc auprès du juge Lloyd Francis MacMahon, dans le district sud de New York. Politiquement, il s'enregistre chez les démocrates, puis rejoint les indépendants et enfin les républicains. En 1970, Giuliani entre au bureau du procureur fédéral. Âgé de 29 ans, il est nommé chef du bureau chargé des narcotiques. En 1975, Giuliani part à Washington, D.C. et est nommé durant la présidence de Gerald Ford procureur général adjoint des États-Unis (Associate Deputy Attorney General). À ce poste, il connaît ses premiers succès publics, notamment lors de la condamnation pour corruption du représentant Bertram L. Podell.

De 1977 à 1981, durant la présidence de Jimmy Carter, Giuliani rejoint le cabinet juridique Patterson, Belknap, Webb and Tyler. En 1981, quand les républicains reviennent à la Maison-Blanche, Giuliani est nommé procureur général associé des États-Unis (Associate Attorney General), numéro trois du département de Justice, où il supervise un grand nombre d'administrations fédérales comme le département des drogues, les marshals fédéraux. En 1982, il parvient à faire déclarer nul son mariage par l'église catholique (sa femme était sa cousine, ce qu'il dit avoir ignoré). En 1983, Giuliani est nommé U.S. Attorney (procureur fédéral) du district sud de New York. C'est à ce poste qu'il poursuit avec succès des personnalités financières de Wall Street. Ainsi, Marc Rich est poursuivi par Giuliani pour évasion fiscale et pour commerce illégal avec l'Iran. Rich fuit les États-Unis pour s'installer en Suisse et est finalement gracié par Bill Clinton au dernier jour de son mandat en 2001. Giuliani ne rencontre pas que des succès et il est accusé de faire de la justice spectacle et de procéder à des arrestations en dépit du manque d'éléments à charge. Cependant, les réussites de sa lutte contre la corruption, les trafiquants de drogue, le crime organisé et les criminels en col blanc sont vite reconnues et en peu de temps, 4 152 affaires sont jugées avec condamnations (contre 25 cas de relaxe).

Qualifié d'incorruptible, Giuliani fait poursuivre et condamner un ami et contributeur financier de son allié politique Alfonse D'Amato, sénateur de New York au Congrès des États-Unis, en dépit des pressions de ce dernier pour enterrer l'affaire. En 1984, Rudy Giuliani épouse Donna Hanover avec qui il a deux enfants (le couple divorce en 2002). Il se marie avec Judith Nathan en 2003. En 1989, Rudy Giuliani est le candidat républicain à la tête du Gouvernement de New York. Il est battu de 47 000 voix par le démocrate David Dinkins sur un total de près de 2 millions de bulletins exprimés (112 voix allèrent à un candidat indépendant). En 1993, Giuliani se présente de nouveau à la mairie de New York contre Dinkins. Son programme est axé sur la lutte contre la criminalité, le chômage (la ville a perdu plus de 330 000 emplois en 4 ans) et le contrôle budgétaire (la ville est très endettée). Dinkins reçoit le soutien affiché du président Bill Clinton mais accuse les électeurs de racisme (Dinkins est noir, la ville est plutôt démocrate, or en 1989, Dinkins a failli être battu et en 1993, doit affronter les critiques au sein même de son parti). Giuliani est finalement élu avec 82 000 voix d'avance sur 1 889 000 voix exprimées (dont 53 000 voix portées sur un candidat tiers). Comme dans le reste des États-Unis, la criminalité et la délinquance ont diminué durant les années 1990 à New York. Entre 1993 et 1998, le nombre de meurtres par an a été divisé par plus de trois alors que le taux de délinquance ordinaire s'effondrait et que la prostitution était éradiquée de Times Square. Ces résultats ont été vus comme la conséquence (non classé par ordre d'influence) :

  • d'un travail concerté des diverses institutions municipales, en particulier des écoles ;
  • de la baisse du chômage ;
  • d'une répression plus forte, (notamment contre les trafiquants en tout genre, les réseaux de prostitution et le crime organisé) ;
  • de la réhabilitation des quartiers du nord de Manhattan, par exemple de Harlem ;
  • de la « tolérance zéro » (sanction au premier délit même mineur) ;
  • de l'omniprésence de la police (passant de 27 000 éléments en 1990 à 39 000 en 19993) et de l'intégration des minorités ethniques dans les forces de l'ordre ;
  • de la légalisation de l'avortement en 1973 suite à l'arrêt Roe v. Wade

Le sentiment d'insécurité a baissé. Ainsi, il est devenu tout à fait possible de se promener sans crainte dans tous les quartiers de Manhattan. Il est seulement conseillé aux touristes de faire plus attention la nuit et d'éviter alors Central Park, le Bronx et certains quartiers de Brooklyn. New York prospéra économiquement durant ce premier mandat et fut érigée en modèle pour les autres villes américaines après avoir longtemps été un contre-exemple. Les détracteurs de Giuliani lui reprochèrent son autoritarisme, sa politique brutale de tolérance zéro, au risque, selon eux, d'emprisonner des innocents, de menacer les libertés civiles dont celles des minorités ethniques (la ville fut poursuivie une douzaine de fois pour violation du premier amendement) ou encore d'aseptiser la cité. William Bratton, chef de la police de New York entre 1994 et 1996 porte en grande partie la réussite de la baisse de la criminalité. À son arrivée, la violence était endémique et une partie des forces de police étaient corrompues. Il a notamment imaginé et mis en pratique la théorie de la « vitrine cassée », selon laquelle, « tout crime, même le plus insignifiant, doit être sanctionné de la manière la plus sévère qui soit pour un effet dissuasif maximum » et créé un programme informatique qui identifie des points sensibles où les patrouilles de police se font plus présentes ; il a notamment aidé à ce que Manhattan redevienne fréquentable, permettant le retour au tourisme de masse.

Durant ses mandats, le maire décréta que les « sans-toit » ne pourraient plus trouver refuge gratuitement et exigea que les demandeurs d’abri fassent l’objet d’une évaluation obligatoire pour trouver du travail. Dans son livre Leadership, Giuliani écrivit que sa réforme du système d’assistance sociale a occasionné une réduction du budget pour les aides sociales d’environ 60 % et que la municipalité s’était efforcée de « faire des révisions et examens afin d’éviter toute fraude ». Giuliani imposa également des normes strictes en matière d'aménagement urbain. On lui doit la transformation de Times Square d'un quartier touristique de bas de gamme en un quartier plus chic, familial et en un haut lieu du monde des affaires et des spectacles. Dès son élection, Giuliani commença à effectuer des conférences de presse hebdomadaires depuis les marches du City Hall et à participer à des émissions télévisées new-yorkaises populaires comme le Late Show, animé par David Letterman. En 1999, il menaça de fermer les subventions au Brooklyn Museum s'il ne remplaçait pas un tableau qu'il jugeait insultant pour les chrétiens. Il reçut le soutien des groupes religieux avec qui il n'était pas toujours en bon termes. Giuliani fut cependant désavoué par les tribunaux.

Réélu triomphalement en 1998 pour un second et dernier mandat, Giuliani songea à se présenter aux élections sénatoriales de 2000 pour succéder au sénateur démocrate Daniel Patrick Moynihan qui ne se représentait pas. Favori des sondages, son adversaire est Hillary Clinton mais le 19 mai 2000, il annonce qu'il est atteint d'un cancer de la prostate et doit renoncer pour se faire soigner. Parallèlement, l'annonce de sa liaison avec Judith Nathan alors qu'il est toujours marié est habilement exploité par ses détracteurs politiques de tous bords. Il est encore maire de la ville quand surviennent les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles du World Trade Center. Son action est très appréciée et glorifiée pour l'organisation des secours et son leadership reconnu. Surnommé « maire de l'Amérique », il est fait homme de l'année 2001 par le Time Magazine. Il contribue largement à la victoire de son successeur à la mairie de New York, le républicain Michael Bloomberg. Durant quatre ans après avoir quitté la mairie de New York, Giuliani se consacre essentiellement à sa carrière d'homme d'affaires. En 2004, après restructuration de son capital, sa société devient la Giuliani Capital Advisors LLC, société de conseil en fusion, acquisition, restructuration et stratégie. C'est alors qu'il mène activement campagne pour George W. Bush lors de l'élection présidentielle. Pressenti pour le poste de secrétaire à la Sécurité intérieure, il recommande à sa place son ancien chef de la police de New York, Bernard Kerik, lequel renonce finalement à ce poste.

En 2005, un sondage évalue sa popularité chez les républicains à 63 % d'opinions positives contre 17 % de négatives et en 2006, il est pressenti pour se présenter contre Hillary Clinton ou pour prendre la succession de George E. Pataki au poste de gouverneur de l'État. En 2008, il est l'un des prétendants républicains à l'élection présidentielle américaine. Sa position pro-choice — favorable au droit à l'avortement — qu'il a tentée de nuancer pour courtiser l'électorat chrétien évangélique, est l'un de ses handicaps. Il a également désavoué sa propre politique en matière de contrôle des armes. Il appuie les groupes pro-choix, ce qui pose problème chez les républicains conservateurs. Menant campagne pour la primaire de Floride, il fait l'impasse au début de l'année sur le caucus de l'Iowa et les premières primaires, notamment dans le New Hampshire et la Caroline du Sud où se détachent les candidatures de John McCain, Mitt Romney et Mike Huckabee. Il perçoit ces États comme trop conservateurs et peu sensibles à son positionnement plutôt progressiste sur les questions de société. Il parie aussi sur l'affaiblissement et l'effondrement réciproque de ses adversaires au cours de primaires, qu'il considère comme mineures, préférant se concentrer sur un État important, pourvoyeur de nombreux délégués à la Convention républicaine. Bien qu'ayant commencé la campagne en tant que favori du camp républicain, l'émergence de McCain et de Romney et sa relative discrétion finissent par lui faire perdre sa position de favori. 

Après avoir dominé les sondages lors des primaires de Floride, il n'arrive qu'en troisième place, avec seulement 15 % d'intentions de vote, à quelques jours du scrutin, et en quatrième place au niveau national. Sa stratégie est alors qualifiée de perdante, notamment par le tabloïd conservateur New York Post. Au lendemain de la primaire républicaine de Floride du 29 janvier, où il ne termine qu'à la troisième place avec 15 % des voix derrière McCain (36 %) et Romney (31 %), l'ancien maire de New York se retire et apporte son soutien à McCain. Après cet échec, Giuliani est un moment pressenti pour postuler au poste de gouverneur de New York mais il décide finalement de se consacrer essentiellement à ses activités commerciales et, en 2011, il annonce qu'il ne postulera pas à l'élection présidentielle de 2012. Il ne continue pas moins de prendre ouvertement position contre les démocrates, n'hésitant pas à fustiger le président Barack Obama. En 2016, il apporte officiellement son soutien à Donald Trump, se démarquant d'un certain nombre de représentants de son parti, qui dénoncent le populisme de celui-ci. Trump étant élu, Giuliani est pressenti comme ministre de la justice pour le prochain gouvernement républicain. Le 10 novembre 2016, l'ancien maire de New York affirme ne pas exclure l'éventualité de poursuites judiciaires contre l'adversaire défait par Trump à l'élection présidentielle américaine de 2016, Hillary Clinton, mettant en avant le fait qu'elle « n'a jamais fait l'objet d'une enquête pour des centaines de millions de dollars » qu'elle aurait selon lui détournés de la Fondation Clinton. En janvier 2017, il est nommé conseiller en sécurité informatique du président Donald Trump

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article