Louise de Bade
Née le 5 juin 1811 à Schwetzingen et morte le 19 juillet 1854 à Karlsruhe, Louise Amélie Stéphanie de Bade est l'aînée des enfants du grand-duc Charles II de Bade et de Stéphanie de Beauharnais, fille adoptive de l'empereur des Français Napoléon Ier.
L'année suivante nait l'héritier attendu par ses parents, successeur au trône de Bade. L'enfant meurt subitement et dans des conditions étranges. Naîtront encore deux filles et un garçon qui mourut à l'âge de deux ans. Le grand-duc, initié très jeune à la débauche par son oncle et successeur Louis de Bade mourut prématurément de ses excès en 1818 laissant le trône à son oncle et mauvais génie. Quelques années plus tard surgira un adolescent, Kaspar Hauser, qui sera considéré le fils présumé mort du feu grand-duc et de la grande-duchesse. Il sera assassiné cinq ans plus tard dans des conditions aussi mystérieuses que sa naissance. La grande-duchesse douairière Stéphanie, veuve à 29 ans, se retire à Mannheim, loin de la cour de Karlsruhe et de son grand-duc débauché, à l'écart d'une cour protestante et conservatrice qui rejette la napoléonide catholique. En 1830, le grand-duc Louis meurt et la couronne Badoise revient au prince Léopold de Hochberg, demi-frère du grand-duc défunt.
Léopold est issu du mariage morganatique du grand-duc Charles Ier de Bade et de Louise de Geyer de Geyersberg créée pour l'occasion baronne puis comtesse de Hochberg. Mariage hors-norme entre un vieillard encore ardent et une jeune fille de 40 ans sa cadette mais dont la progéniture n'est pas légalement dynaste dans l'empire germanique. Décédée en 1820, La comtesse de Hochberg a laissé le souvenir d'une intrigante prête à tout pour donner la couronne à ses enfants. Les ragots prétendent qu'elle a été la maîtresse de son beau-fils le feu grand-duc Louis et qu'elle serait l'instigatrice de la disparition du petit prince né et mort en 1812, d'un de ses beaux-fils voire du grand-duc Charles II. Celui-ci, faute d'héritier avait reconnu peu avant sa mort les Hochberg aptes à accéder au trône. Pour consolider la légitimité de l'aîné d'entre-eux, Léopold, il avait été décidé de le marier à une princesse ayant du sang badois. Par facilité, la cour de Bade s'était alors tournée vers l'ex-reine de Suède Frédérique de Bade dont l'époux avait été détrôné en 1809 et qui vivait en exil dans le grand-duché. L'ex-reine n'avait pu que s'incliner devant cette union qui la rebutait et donna en mariage à Léopold sa fille aînée Sophie en dépit des liens familiaux très proches. Si Léopold n'avait qu'onze ans de plus que sa future épouse, il était quand même son grand-oncle. Les noces furent célébrées en 1819, quelques mois à peine après la mort du grand-duc Charles II.
Par sa conduite exemplaire, la grande-duchesse douairière Stéphanie avait acquis l'estime de ses contemporains. Catholique sincère, elle élevait avec conscience ses filles et commençait à leur chercher un époux tout en cherchant à se concilier la famille grand-ducale. Le prince Guillaume de Hochberg, frère du prince Léopold, jeune homme de grand talent en dépit de ses origines morganatiques, fut rejeté à cause de la différence d'âge. Mais le prince Gustave Wasa, fils de l'ex-reine Frédérique de Suède, frère de la grande-duchesse Sophie et cousin germain de Louise, était également un proche parent de la Maison de Bade. Il fut agréé. Le jeune homme, exclu comme son père du trône suédois, était devenu officier autrichien. Sur les conseils de l'empereur, il ne se présentait pas comme prétendant au trône de Suède et avait pris le titre de courtoisie de prince de Vasa, d'après le nom du premier roi de Suède. Il avait noué des relations très étroites avec leur cousine germaine, la fameuse archiduchesse Sophie, belle-fille de l'empereur qui avait sur lui une grande influence et avait été fiancé à la princesse Marianne des Pays-Bas mais les fiançailles avaient été rompues. Le mariage fut célébré à Karlsruhe le 9 novembre 1830 et le couple s'installa à Vienne auprès de la famille impériale dans le palais de Schönbrunn dont ils étaient de proches parents.
Le couple eut deux enfants : Louis (1832-1832) ; Carola (1833-1907) épouse en 1853 Albert Ier, roi de Saxe (1828-1902). Les projets pacifiques et de réconciliation de la grande-duchesse douairière Stéphanie firent long feu. Les époux ne s'entendirent pas, se trompèrent mutuellement et finirent même par divorcer en 1844. En 1852 la fille de la princesse Louise, la princesse Carola, réputée pour sa beauté, se convertit au catholicisme ce qui déplut à son père. Elle fut demandée en mariage par le nouvel empereur des Français Napoléon III, un cousin de sa grand-mère mais son père s'y refusa la France lui semblant avec raison un pays politiquement instable. La princesse fit cependant un mariage d'inclination brillant peu après en épousant l'héritier du trône de Saxe. La princesse Louise s'éteignit à Karlsruhe l'année suivante, assistée par sa mère. Sa dépouille fut inhumée à Sigmaringen où habitait sa sœur Joséphine, princesse de Hohenzollern dont la vie, certes provinciale, était aussi harmonieuse que celle de Louise fut instable.