D'Aubuisson Roberto
Roberto D'Aubuisson Arrieta (23 août 1944 – 20 février 1992), est une figure politique salvadorienne également connue sous les noms de Chele et major Bob ; il fut un politicien et un dirigeant militaire salvadorien qui fonda l'Alliance républicaine nationaliste (ARENA), parti politique d’extrême droite, qu'il dirigea de 1978 à 1985.
Pendant la guerre civile qui ravagea le Salvador de 1978 à 1982, il fut une figure centrale derrière les « escadrons de la mort » qui portent la responsabilité de nombreuses exécutions extra-judiciaires. Le major Roberto D'Aubuisson fut impliqué dans l'assassinat de monseigneur Oscar Romero selon la commission « de la verdad ». L'assassin de Mgr Romero ne fut officiellement jamais retrouvé. Se fondant sur un grand nombre d'interviews de militants du parti Arena et de responsables américains, ainsi que sur l'étude de télégrammes du département d'État, les journalistes Craig Pyes et Laurie Beclund affirmèrent dès 1983 que le major Roberto d'Aubuisson avait planifié le meurtre avec un groupe d'officiers d'active qui tirèrent même au sort à qui reviendrait l'honneur d'être chargé de l'exécution.
L'ex-ambassadeur américain Robert White, qui lorsqu'il était en poste au Salvador avait accès aux télégrammes du département d'État, entre autres informations internes, déclara en 1984 devant le Congrès des États-Unis qu'il ne faisait pas « l'ombre d'un doute » que d'Aubuisson avait lui-même « planifié et ordonné l'assassinat » d'Óscar Romero. Il expliqua ensuite en 1986 toujours devant le Congrès des États-Unis qu'il y a suffisamment d'éléments pour mettre en cause des escadrons de la mort menés par le major Roberto d'Aubuisson. Cette thèse est reprise en 1993 par un rapport officiel des Nations Unies, décrivant d'Aubuisson comme le maître d'œuvre de l'assassinat. Une enquête judiciaire conduite au Salvador par le juge Atilio Ramirez avait rapidement désigné d'Aubuisson et le général Medrano (protégé des États-Unis). Mais après des menaces et une tentative d'assassinat, Atilio Ramirez quitta subitement le pays et les poursuites judiciaires cessèrent.
En exil, le juge Ramirez expliqua que l'équipe d'enquêteurs de la police criminelle ne s'était présentée sur les lieux du crime que quatre jours après qu'il eut été commis et que ni la police ni le représentant du ministère de la justice ne présentèrent au procès aucune pièce à conviction. Sa conclusion était qu'il existait « indubitablement », depuis le début, une « sorte de conspiration pour couvrir le meurtre ». Quelques années plus tard, Roberto d'Aubuisson fut nommé président du Parlement salvadorien. Roberto D'Aubuisson a pu parfaire ses connaissances en guerre psychologique et méthodes de torture à l'École militaire des Amériques. Le major D'Aubuisson était également surnommé Blowtorch Bob, car sa méthode de torture favorite était de brûler ses « patients » avec un chalumeau. Il meurt à l'âge de 47 ans d'un cancer de l'œsophage.