Van Miert Karel
Karel Van Miert, né à Oud-Turnhout le 17 janvier 1942 et mort à Beersel le 22 juin 2009, est un homme politique européen de nationalité belge, socialiste flamand et un conseiller pour de nombreuses multinationales. Il fut commissaire européen à la Concurrence de 1992 à 1999.
Karel van Miert est né dans la commune flamande de Oud-Turnhout. Il est l'aîné de neuf enfants dans une famille d'agriculteurs. Il quitte le système scolaire à l'âge de quatorze ans, et travaille comme apprenti électricien dans une entreprise de construction. « Les années passées à la ferme m’avaient donné une grande expérience sur le terrain. Et comme je travaillais aussi dans des entreprises, j’ai pu me rendre compte de la condition ouvrière. » — Karel van Miert, Interview au quotidien Le Soir, 1993. Karel van Miert décide ensuite de reprendre ses études. Il obtient en 1966 une licence en sciences diplomatiques à l'université de Gand. Il présente à cette occasion une thèse intitulée Le Caractère supranational de la Commission européenne, qui manifeste déjà son engagement européen.
En 1967, il obtient le diplôme d'études supérieures européennes du Centre européen universitaire à Nancy. Il y rencontre le secrétaire général de la Commission européenne Émile Noël, sous la direction duquel il effectue l'année suivante un stage à la Commission. En 1973, il entre au cabinet du commissaire européen à l'Énergie Henri Simonet. Militant socialiste très jeune, Karel van Miert est de 1970 à 1973 vice-président puis secrétaire politique national des Jeunes socialistes. En 1976, à l'âge de trente-cinq ans, il copréside le Parti socialiste belge, chargé des Affaires internationales. En 1978, le Parti socialiste belge se scinde entre un parti wallon et un parti flamand. Karel van Miert devient le premier président de ce dernier, le Socialistische Partij qui deviendra plus tard le Socialistische Partij Anders (SP.A).
Sa présidence est marquée par son refus dans les années 1980 de l'implantation des euromissiles américains en Belgique, et par la victoire du SP.A aux élections européennes de 1984. Karel van Miert est élu député européen en 1979, puis réélu en 1984. Entre 1985 et 1989, il est député de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) au Parlement fédéral belge. Entre 1989 et 1992, Karel van Miert est commissaire européen chargé des transports, des consommateurs, des crédits et des investissements, au sein de la Commission Delors II. De 1993 à 1999, il est commissaire à la Concurrence, au sein de la Commission Delors III puis de la Commission Santer. Ce portefeuille essentiel lui vaut d'être surnommé « l'homme le plus puissant d'Europe ». Il est remarqué dans ses fonctions pour son activisme et son indépendance. Les principaux dossiers dans lesquels il s'illustre sont :
- le sauvetage de la banque française Crédit Lyonnais ;
- la fusion des géants allemands des médias Kirch (de) et Bertelsmann ;
- le plan de fusion entre les constructeurs américains Boeing et McDonnell Douglas ;
- les poursuites contre Microsoft pour abus de position dominante6 ;
- les droits de retransmission télévisuels des compétitions de Formule 1 ;
- la restructuration industrielle des Länder de l'Est en Allemagne.
- le refus d'octroyer une aide européenne à la modernisation de la ligne ferroviaire 162 reliant Bruxelles à Luxembourg, ce qui devait permettre une réduction du trajet total entre Bruxelles et Strasbourg.
Après 1999, Karel Van Miert se retire de la vie politique. Il enseigne à la Nyenrode Business Universiteit aux Pays-Bas et siège dans les conseils d'administration de grandes entreprises. Avec Louis Michel, il continue à défendre la construction européenne. « Il est clair que l’Europe n’est pas à la hauteur. On paye le prix d’une évolution qui date de la fin des années 1990. On a sciemment affaibli la Commission européenne, qui représente l’intérêt commun. Les responsables sont nombreux, à commencer par l’Allemagne de Schröder et la France de Chirac, sans même parler des Britanniques. La Commission est très affaiblie" "Si on observe tout ce qui a été réalisé depuis les années 1950, le résultat est quand même impressionnant (…) Vous imaginez dans quel état serait l’Europe aujourd’hui, en pleine crise financière, si nous n’avions pas le marché unique et l’euro ? » — Karel van Miert, Interview au quotidien Le Vif, 2009, cité par le Cercle des Européens.