La Belle Équipe
La Belle Équipe est un film français de Julien Duvivier sorti en salles le 15 septembre 1936. Jean, Charles, Raymond, Mario et Jacques, cinq copains au chômage, vivent dans le même hôtel sordide. Ils se retrouvent, un beau jour, heureux propriétaires d'un billet de loterie gagnant. Ils s'associent et décident de monter une guinguette au bord de la Marne. A l'enthousiasme des débuts succèdent bientôt les épreuves. Jacques ne supporte plus d'aimer silencieusement Huguette, la fiancée de Mario, et préfère s'en aller. Mario, réfugié catalan, sous le coup d'une interdiction de séjour, est rattrapé par la police française. Gina, l'ancienne femme de Charles, réclame sa part et provoque une rivalité amoureuse entre Charles et Jean...
La Belle Équipe de Julien Duvivier
- Titre : La Belle Équipe
- Titre original : Jour de Pâques
- Réalisation : Julien Duvivier
- Scénario : Julien Duvivier, Charles Spaak
- Dialogue : Charles Spaak
- Assistant réalisateur : Robert Vernay
- Images : Jules Krüger, Marc Fossard
- Son : Antoine Archimbaud
- Décors : Jacques Krauss
- Maquillage : Paule Déan
- Montage : Marthe Poncin
- Musique : Maurice Yvain
- Chanson : Julien Duvivier, Maurice Yvain, Louis Poterat - Quand on s'promène au bord de l'eau chantée par Jean Gabin
- Tournage : Studios de Joinville (intérieurs) et à Chennevières, sur une île de la Marne (extérieurs)
- Régisseur général : Lucien Pinoteau
- Administrateur général : Palat et Darwis
- Production : Ciné Arys Production
- Directeur de production : Arys Nissoti
- Pays d'origine : France
- Format : noir et blanc - 1.37:1 - 35mm - son mono
- Genre : Comédie dramatique
- Durée : 101 minutes
- Sortie : 1er septembre 1936
- Jean Gabin : Jean dit Jeannot
- Charles Vanel : Charles Billot dit Charlot
- Raymond Aimos : Raymond dit Tintin
- Charles Dorat : Jacques
- Raphaël Médina : Mario
- Micheline Cheirel : Huguette, la fiancée de Mario
- Viviane Romance : Gina, la femme de Charles
- Marcelle Géniat : La grand-mère d'Huguette
- Fernand Charpin : Le gendarme Antomarchi
- Raymond Cordy : Un ivrogne
- Charles Granval : Le père Guilard
- Jacques Baumer : Gaston Jubette, le propriétaire
- Robert Ozanne : Le patron du bistrot
- Robert Lynen : René, le frère de Raymond
- Vincent Hyspa : Le photographe
- Roger Legris : Le garçon d'hôtel
- Michèle Verly : L'amie d'Huguette
- Marcelle Yrven : L'amie de Jubette
- Palmyre Levasseur : Une locataire de l'hôtel
- Teddy Dargy : Un locataire de l'hôtel
- Marcel Maupi : Un copain
- Franck Maurice : Un locataire de l'hôtel
- Paul Demange : Un locataire de l'hôtel
- Robert Moor : Un voisin
- Jean Marconi : Le maquereau
- Robert Ralphy : Un locataire
- Jacques Beauvais : L'extra de la guinguette
- V. Marceau : L'accordéoniste
- Georges Bever : Un voisin
- Geneviève Soria : L'ouvrière blonde
- Edith Galia
- Andrée Servilanges
- Viola Vareyne
- Catherine Carrey
- Claire Gérard
Pour son allant, son utopie réalisée (même si elle ne dure que le temps d'une saison) et son vin gai, cette Belle Equipe procure une griserie intacte. Cinq camarades, des ouvriers au chômage et un réfugié espagnol, partagent un pactole gagné à la Loterie nationale pour rénover un lavoir en ruine au bord de la Marne et le transformer en guinguette. Chacun retrousse ses manches, tous se serrent les coudes. Belle union, sans défection.
Le film respire à pleins poumons l'esprit du Front populaire. Rêve collectiviste, solidarité, fraternité, il n'est question que de ça. Dans l'allégresse, puis la désillusion. Le film est peu amène avec les femmes — soit garces dangereuses, soit ménagères nourricières. Duvivier n'est pas Grémillon. Mais ce que l'auteur de Panique montre de l'amitié amoureuse a peu d'équivalent. C'est plus qu'une bande de copains, d'abord : une communauté joyeuse et conquérante, batailleuse, presque guerrière — le drapeau planté sur la guinguette l'atteste. Aimos, plus titi tu meurs, cabotine avec génie. Gabin, lui, est immense. Chaleureux, fiévreux, fédérateur. Entraînant comme la valse musette de légende Quand on s'promène au bord de l'eau. Le film est, cette fois, montré avec sa fin unique, tragique, fataliste, voulue par Duvivier, et non, comme ce fut longtemps le cas, avec une autre fin, d'un optimisme forcé. — Jacques Morice