Louis Victor de Habsbourg-Lorraine
Louis-Victor Joseph Antoine de Habsbourg-Lorraine, né le 15 mai 1842 à Vienne et mort le 18 janvier 1919 dans la même ville, est un archiduc d'Autriche et le plus jeune des frères de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche.
Plus jeune enfant de l'archiduc François-Charles d'Autriche et de l'archiduchesse née Sophie de Bavière. Il vient au monde après le décès prématuré de sa sœur Marie-Anne et la naissance d'un frère mort à la naissance en 1840; Il est alors le cinquième dans l'ordre de succession au trône. Ayant déjà trois garçons survivants et la succession au trône semblant assurée, le couple archiducal espérait une seconde fille ; Louis-Victor, de dix ans le cadet de ses frères, n'eut guère d'intimité avec eux, qui en revanche formait un trio uni. Il fut l'enfant préféré de sa mère l'archiduchesse Sophie, que le chancelior Metternich surnommait « le seul homme de la famille ». Louis-Victor fut affectivement surnommé « Bubby » par sa famille, plus tard « Luziwuzi » par ses amis, voire « l'archiduc des Bains » par le peuple.
À l'âge de 6 ans, il fut confronté à la révolution, à la fuite de la famille impériale vers Innsbruck puis Olmütz. Jeune homme, il est redouté à la cour pour sa langue acérée, son goût pour les ragots et son cynisme dont sa belle-sœur, la jeune impératriche Elisabeth (Sissi) fut entre autres la victime. Il fut nommé général d'infanterie par son frère l'empereur François-Joseph mais préférait ouvertement les arts à la vie militaire et se désintéressait complètement de la politique. Aussi déconseilla-t-il à son frère Maximilien l'aventure mexicaine, refusera d'être son héritier ainsi que les projets de mariage le concernant avec l'infante Isabelle, héritière du Brésil.
En 1866, sur les instance de sa mère, l'impérieuse archiduchesse Sophie, Louis-Victor demande la main de sa cousine, sœur de l'impératrice, la charmante Sophie-Charlotte ; mais celle-ci refuse ce parti brillant au grand dam de sa famille. Peu à peu s'affirme le penchant de l'archiduc pour les jeunes hommes. Il aime à se déguiser en femme : plusieurs clichés seront pris par des photographes où il apparaît travesti en femme. L'une des photos le représente vêtu d'un tutu, d'un collant blanc et chaussé de ballerines. Il parcourt Vienne à la recherche d'aventures amoureuses. En 1877, il est mêlé à un « scandale » dans un bain viennois. Cela causera sa disgrâce et son « exil » au château de Klessheim près de Salzbourg1 où il n'aura à son service que des femmes. Il y acquerra cependant la réputation d'un prince philanthrope et mécène. Il meurt deux mois après la chute de la monarchie, et est inhumé au cimetière de Wals-Siezenheim.