Que la fête commence… est un film historique français réalisé par Bertrand Tavernier, sorti en 1975, avec Philippe Noiret, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Le film se déroule au XVIIIe siècle durant la période de la régence et met notamment en scène l'histoire vraie de la conspiration de Pontcallec. En 1719, Philippe d'Orléans assure depuis quatre ans la régence du royaume de France. En Bretagne, où sévit la famine, une révolte éclate contre le pouvoir. Un nobliau ruiné, le marquis de Pontcallec, veut soulever la province. Il se rend à Paris, pour y rencontrer Philippe d'Orléans. Celui-ci est très occupé, la nuit, par de petits soupers galants et de fines débauches, mais gouverne le jour, en compagnie de l'abbé Dubois, son complice en parties fines. Dubois poursuit ses propres ambitions, un chapeau d'archevêque et l'alliance anglaise, quitte à écraser dans le sang une révolte bretonne balbutiante et peu dangereuse. Pontcallec est donc arrêté à son arrivée à Paris et condamné à la déportation vers la Louisiane...
Que la fête commence de Bertrand Tavernier
- Titre : Que la fête commence…
- Réalisation : Bertrand Tavernier
- Assistant réalisateur : Laurent Heynemann
- Scénario : Jean Aurenche et Bertrand Tavernier
- Production : Michelle de Broca, Yves Robert
- Sociétés de production : Fildebroc, Les Productions de la Guéville, Universal Pictures
- Sociétés de distribution : Specialty Films (États-Unis), Kino Video (États-Unis DVD), CIC (France)
- Musique : Philippe d'Orléans, Régent de France, étudiée et restituée par Antoine Duhamel, d'après le manuscrit original de l'opéra Penthée
- Photographie : Pierre-William Glenn
- Montage : Armand Psenny
- Décors : Pierre Guffroy
- Ensemblier : Pierre Lefait
- Costumes : Jacqueline Moreau
- Pays d'origine : France
- Format : couleurs - 1,85:1 - mono - 35 mm
- Genre : comédie dramatique
- Durée : 114 minutes
- Date de sortie : France 23 mars 1975
- Philippe Noiret : Philippe d'Orléans, Régent pour son petit-neveu Louis XV
- Jean Rochefort : l’abbé Dubois
- Jean-Pierre Marielle : le marquis de Pontcallec
- Marina Vlady : Marie-Madeleine de la Vieuville, marquise de Parabère
- Christine Pascal : Émilie
- Alfred Adam : François de Neufville, duc de Villeroy
- Jean-Roger Caussimon : le cardinal
- Gérard Desarthe : le duc de Bourbon
- Michel Beaune : le capitaine La Griollais
- Monique Chaumette : la gouvernante de Pontcallec
- François Dyrek : Montlouis
- Jean-Paul Farré : le père Burdo
- Nicole Garcia : la Fillon
- Raymond Girard : Pierre Chirac, Premier médecin du Régent
- Jacques Hilling : l'abbé Gratellard
- Bernard La Jarrige : Amaury de Lambilly
- Monique Lejeune : Mme de Sabran
- Georges Riquier : Brunet d'Ivry
- Brigitte Roüan : la prostituée
- Andrée Tainsy : la religieuse
- Jean Amos : l'officier de police
- Roland Amstutz : le cocher du Régent
- Gilbert Bahon : le cocher du fiacre
- Bruno Balp : le valet Leblanc
- Michel Berto : l'aumonier du petit Louis XV
- Richard Bigotini : le voisin de l'auberge
- Michel Blanc : le valet de chambre de Louis XV
- Stéphane Bouy : Nocé
- Liza Braconnier : la servante de Louis XV
- Agnès Château : la paysanne de l'accident
- Philippe Chauveau : le témoin de l'auberge
- Christian Clavier : le valet de l'auberge
- Daniel Duval : le mirebalai
- Yves Elliot : le paysan breton
- Pierre Forget : le jésuite « iroquois »
- Claude Furlan : l'ouvrier de l'auberge
- Guy Gerbaud : le moine de la prison de Nantes
- Gilles Guillot : le diacre de l'hospice
- Maurice Jacquemont : le prêtre qui initie Dubois
- Yvon Lec : le curé de la procession
- Jacques Lelut : le premier bandouilier
- Bernadette Le Saché : Hélène de Lambilly
- Thierry Lhermitte : le comte de Horne
- Eric Lorvoire : un complice de Horne
Bertrand Migeat : le second bandoulier - Pierre Moncorbier : l’abbé Fleury
- René Morard : le colporteur
- Jean-Jacques Moreau : un paysan
- Jacqueline Parent : Séverine, la filleule du Régent
- Gérard Pichon : le boulanger
- Bernard Pierrot : le chef musicien
- Jean-Paul Poirer : le dormeur
- Jacky Pratoussy (crédité Jacques Pratoussi) : un laquais
- Colette Proust : la voyante
- Patrick Raynal : un laquais
- Blanche Rayne : l'épouse de Pontcallec
- Jean Rougerie : Talhoüet
- Marie-Jo Simenon : la novice
- Anthony Stuart : l'ambassadeur Stairs
- Hélène Vincent : la duchesse d'Orléans
- Marcel Dalio (non crédité) : le noble suffocant au repas
- Gérard Jugnot (non crédité) : l'homme à pied
- Jean-Luc Moreau
Genre : fresque truculente.
C'est dans la veine d'un Saint-Simon que Bertrand Tavernier brosse cet allègre tableau des frasques intimes de Philippe d'Orléans, monarque qui passait l'essentiel de son temps à lutiner les duchesses et les filles vénales, lors de « petits soupers » aux allures de bacchanales.
Sa fresque est cocasse, pleine de verve, d'humour et de mots irrespectueux, dont la vérité historique est attestée par les études de Michelet ou de Philippe Erlanger. Les notables, hauts en couleur, sont incarnés par de prodigieux comédiens, dont Tavernier a encouragé la démence jubilatoire. Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle n'ont peut-être jamais été aussi grands. Le film prend en outre une couleur pathétique grâce au personnage d'Emilie, la jeune prostituée pleine de tendresse et de douceur meurtrie. La scène finale annonce les brasiers de 1789. — Nagel Miller
Film français de Bertrand Tavernier (1974). Précédente diffusion: avril 86.
Philippe d'Orléans: Philippe Noiret. L'abbé Dubois: Jean Rochefort. Pontcallec: Jean-Pierre Marielle. Emilie: Christine Pascal. Mme de Parabère: Marina Vlady. Mme de Sabran: Monique Lejeune. La Fillon: Nicole Garcia. Le duc de Bourbon: Gérard Desarthe. Villeroy: Alfred Adam.
Fiche technique. Scénario : Jean Aurenche et Bertrand Tavernier. Images : Pierre-William Glenn. Décors : Pierre Guffroy. Musique : Antoine Duhamel, d'après des manuscrits de Philippe d'Orléans. Critique parue dans Télérama 1314. Durée annoncée : 120 mn.
Le genre. Chronique historique.
L'histoire. En 1719, Philippe d'Orléans assure depuis quatre ans la régence du royaume de France, Louis XV étant trop jeune pour gouverner. En Bretagne, où sévit la famine, un nobliau, le marquis de Pontcallec, veut soulever la province. Il se rend à Paris pour rencontrer le Régent.
Ce que j'en pense. Le deuxième film de Bertrand Tavernier fut, à sa sortie, justement salué comme le modèle d'un cinéma historique français qui se serait inspiré des études, alors très prisées, de Claude Manceron. Il n'a pas fait école, mais il nous reste comme le témoignage d'une originalité dans le cinéma, dit de qualité, propre aux années 70. Dédaignant le romanesque, Tavernier a reconstitué, avec le concours du scénariste Jean Aurenche, une mosaïque de petits faits, de la cour du Régent aux rues de Paris, de la capitale à la province, pour nous faire saisir la vie quotidienne de ce temps-là. Dans la superbe interprétation de Philippe Noiret, le Régent apparaît ccomme un prince libéral renversant les moeurs austères de l'ancien règne, un grand seigneur de ce XVIIIe siècle à ses débuts, où couvait déjà (la scène finale, est à ce propos, un peu trop explicite) la Révolution. La crise économique (chute du système de Law) éclate dans un monde où le palais royal est le centre du libertinage. Les manoeuvres du paillard «abbé Dubois» sont également bien analysées. Les acteurs sont parfaitement dirigés.
Jacques Siclier