Mirage de la vie
Mirage de la vie (Imitation of life) est un film américain réalisé par Douglas Sirk et sorti en 1959. C'est le remake du film Images de la vie (Imitation of life), réalisé par John M. Stahl et sorti en 1934. Lora Meredith est une comédienne sans travail qui, depuis la mort de son mari, vit seule avec sa fille Susie. Un beau jour de 1947, elle fait la connaissance d'une jeune femme noire, Annie. Maman elle aussi d'une petite fille, Sarah Jane, Annie peine également à subvenir à ses besoins. Lora décide de les accueillir. Mais la petite, métisse, nie ses origines et crée du souci à Annie. De son côté, Lora tente de faire reconnaître son talent d'actrice et est prête à tout pour y arriver, quitte à négliger l'éducation de Susie. Les années passent. Lora semble lasse d'incarner les personnages qu’on lui attribue et tente de se rapprocher de sa fille Susie. De son côté, Sarah Jane mène une carrière de danseuse de cabaret, ce qui désespère Annie...
Mirage de la vie de Douglas Sirk avec Lana Turner - John Gavin - Susan Kohner - Juanita Moore - Sandra Dee - Robert Alda - Mahalia Jackson - Troy Donahue - Dan O'Herlihy - Karen Dicker - Terry Burnham - Ann Robinson - Sandra Gould
Fiche technique
- Titre : Mirage de la vie
- Titre original : Imitation of life
- Réalisation : Douglas Sirk
- Scénario : Eleonor Griffin, Allan Scott, d'après le roman de Fannie Hurst
- Production : Ross Hunter
- Société de production et de distribution : Universal Pictures
- Photographie : Russell Metty
- Musique : Frank Skinner et Henry Mancini (non crédité)
- Chansons : Imitation of life, musique de Sammy Fain, paroles de Paul Francis Webster, interprétée par Earl Grant, Trouble of the world, interprétée par Mahalia Jackson
- Direction artistique : Alexander Golitzen
- Décors : Russell A. Gausman et Julia Heron
- Costumes : Bill Thomas et Jean Louis Berthauldt pour les costumes de Lana Turner
- Montage : Milton Carruth
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue : Anglais
- Format : Eastmancolor
- Genre : Mélodrame
- Durée : 125 minutes
- Date de sortie : 30 avril 1959 (USA)
Distribution
- Lana Turner (VF : Jacqueline Ferriere) : Lora Meredith
- John Gavin (VF : Raymond Loyer) : Steve Archer
- Sandra Dee (VF : Françoise Dorléac) : Susie Meredith
- Juanita Moore (VF : Morena Casamance) : Annie Johnson
- Susan Kohner (VF : Martine Sarcey) : Sarah Jane Johnson
- Dan O'Herlihy (VF : Pierre Gay) : David Edwards
- Terry Burnham : Susie enfant
- Karen Dicker : Sarah Jane enfant
- Robert Alda (VF : Roger Rudel) : Allen Loomis
- Troy Donahue : Frankie
- Maida Severn (VF : Cécile Didier) : L'institutrice
- Joel Fluellen (VF : Georges Aminel) : Le pasteur
- Billy House : Le gros homme sur la plage
- Mahalia Jackson (Chanteuse)
- Ann Robinson : Showgirl
- Sandra Gould : Annette
Genre : les couleurs de la tragédie.
C'est avec ce remake d'Images de la vie (1934), de John Stahl, que Douglas Sirk fit ses adieux à Hollywood. Des adieux bouleversants à travers quatre figures féminines : Lora, qui rêve d'être actrice ; Annie, sa servante noire si dévouée ; leurs deux filles, Susie et Sarah Jane, cette dernière si blanche de peau qu'elle renie ses origines. Les hommes ? Ils comptent si peu...
Encore plus que d'habitude chez Sirk, les femmes du Mirage de la vie sont des personnages bigger than life, excessives dans leurs joies, leurs peines, jusqu'à mourir de chagrin, comme Annie, dont la séquence de l'enterrement au son d'un gospel chanté par Mahalia Jackson est un monument de l'histoire du mélo. Des excès que Sirk traduit par une mise en scène volontiers théâtrale, dans des décors aux couleurs trop vives qui font du bonheur un artifice.
Le contraste frappant entre la blondeur platine de Lora (Lana Turner, tellement actrice) et le noir très noir d'Annie, son amie qui restera sa bonniche, est un message clairement ironique sur la question raciale dans l'Amérique des années 1950. Avant que Sirk ose une séquence d'une violence rare pour l'époque où un petit salaud raciste bat Sarah Jane, dont la blancheur de peau n'est qu'un mirage. « Sans amour, tu vis seulement une imitation de la vie », dit la chanson du générique. Le fond du film ne cesse de condamner cette imitation et sa forme, de la célébrer. Paradoxe éblouissant... — Guillemette Odicino