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La bataille de Saint-Thierry est une bataille de la Première Guerre mondiale qui s'est déroulée dans la Marne du 30 septembre au 4 octobre 1918.
Le général Pétain avait prescrit à la Ve armée de préparer une opération visant à dégager Reims et à faire tomber la ligne des Monts de Champagne (massif de Moronvilliers), en les débordant par l'ouest, tandis que l'offensive de la IVe armée les déborderait par l'est. Le moment était venu de passer à l'exécution, en raison des progrès réalisés par cette dernière armée. Une autre considération devait déterminer à agir au plus vite. À la gauche de la Ve armée, la Xe armée avait fait, pendant les journées des 28 et 29 septembre, un bond de 5 à 6 kilomètres en avant, entre Aisne et Ailette, c'est-à-dire sur un front d'une quinzaine de kilomètres, au moment où les troupes allemandes allaient se replier. Il était à craindre qu'elles ne se dérobe également sur le front de la Ve armée et il importait de l'attaquer sans tarder si on voulait le surprendre dans ses préparatifs de retraite. Dans la journée du 29 septembre, le maréchal Foch et le général Pétain tombèrent d'accord pour que l'entrée en action de la Ve armée se produisît dès le lendemain 30.
Ve armée
L'opération, préparée avec le plus grand soin par le général Maistre, commandant le GAC et le général Berthelot, commandant de l'armée, devait comprendre deux actes successifs :
Cette attaque devait d'abord déborder par le nord le massif de Nogent-l'Abbesse, également attaqué de front ; elle devait ensuite s'ouvrir en éventail sur sa droite et se développer en direction générale de Saint-Masmes, contournant ainsi par le nord le massif de Nogent-l'Abbesse et de Moronvilliers.
Dans le même temps, la IVe armée devait atteindre par sa gauche la région de Bétheniville, la Neuville. Les défenseurs du massif de Moronvilliers étaient ainsi mis dans l'alternative ou de se replier ou d'être pris. L'attaque entre la Vesle et l'Aisne, sur le front de Villers-en-Prayères, Jonchery, mesurant une dizaine de kilomètres, devait être exécutée par trois corps d'armée :
30 septembre. - L'attaque fut déclenchée le 30, à 5 h.30, et en vue de réaliser une surprise plus complète, il n'y eut pas de préparation préalable d'artillerie.
Précédée d'un barrage roulant très dense, l'infanterie se porta en avant sur toute la ligne. Au 5e corps, le franchissement de la Vesle sous le feu fut exécuté de la façon la plus remarquable. Bien que surpris, les troupes allemandes opposèrent une très énergique résistance, surtout à Romain et à Montigny-sur-Vesle ; ses défenses furent néanmoins conquises, pied à pied, sur une profondeur de 2 000 mètres.
En quatre jours, la Ve armée avait capturé 2 500 prisonniers et 30 canons. La première partie de l'opération était terminée et l'armée s'apprêtait à exécuter la seconde lorsque l'ennemi commença à se dérober de Reims à l'Argonne. Les attaques de la IVe et de la Ve armée avaient donné au front de Champagne la forme d'une vaste poche dont le fond s'étendait du fort de la Pompelle à Auberive, et dont le cours de la Suippe prolongé par celui de l'Armes à partir de Bétheniville marquait l'entrée. Se rendant compte du danger que les pressions latérales des IVe et Ve armées faisaient courir aux défenseurs de Nogent-l'Abbesse et du massif de Moronvilliers, von Below, dont la situation générale s'aggravait de jour en jour, se décida à évacuer la poche et se replia d'abord sur la ligne Suippe-Arnes, puis derrière l'Aisne, sur la position Brunehild-Kriemhild. Le mouvement de retraite commença le 4 octobre devant la IVe armée et, le 5, il s'étendait sur le front de la Ve jusqu'à l'Aisne, à Berry-au-Bac. Saint-Thierry 1918 est inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.