Haddad Fernando

Publié le par Mémoires de Guerre

Fernando Haddad, né le 25 janvier 1963, est un universitaire et homme politique brésilien, membre du Parti des travailleurs (PT), candidat à l'élection présidentielle brésilienne de 2018. Soutenu par Lula, rendu inéligible, il termine en deuxième position à l'issue du premier tour, se qualifiant contre Jair Bolsonaro

Haddad Fernando
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Fernando Haddad est le fils de Khalil Haddad, un Libanais arrivé au Brésil en 1947. Sa mère, Norma Teresa Goussain, descend de Libanais nés au Brésil. Ses parents développent un lucratif commerce de textile en gros. Il est le deuxième d'une famille de trois enfants. La famille est chrétienne orthodoxe. Étudiant à la faculté de droit à l’université de São Paulo, il connaît ses premiers engagements politiques en participant à des mouvements étudiants contre la dictature militaire. Il devient ensuite professeur de sciences politiques et d'économie à l'université de São Paulo. En 1983, il adhère au Parti des travailleurs (PT). Il est ministre de l'Éducation de 2005 à 2012, sous la présidence de Lula puis de Dilma Roussef. Il met en œuvre une politique de démocratisation des universités, dont l'accès était auparavant largement réservées aux classes aisées. L’attribution massive de bourses aux étudiants permet aux enfants des classes moyennes inférieures et, dans une moindre mesure, à ceux des classes très pauvres, d’entamer des études supérieures.

Son « plan de développement de l’éducation » se traduit en outre par une augmentation significative du budget, l’instauration d’un salaire minimum national pour les professeurs et l’élargissement de l’éducation préscolaire rendant l’école obligatoire dès quatre ans. En 2012, soutenu par le Parti des travailleurs, il devient maire de São Paulo. Durant son mandat, il parvient à réduire la dette de la ville. Le 2 octobre 2016, il perd la mairie dès le premier tour en obtenant seulement 16,7 % des voix, contre 53,3 % pour le candidat de droite João Doria Júnior. En vue de l'élection présidentielle de 2018, son nom est régulièrement évoqué pour devenir candidat du Parti des travailleurs en cas d'inéligibilité de Lula, condamné pour corruption. Aux côtés de celui-ci, le 4 août 2018, il est désigné candidat à la vice-présidence de la République. Le 11 septembre 2018, il est désigné candidat par le Parti des travailleurs, le Tribunal supérieur électoral ayant rejeté la candidature de Lula. Selon La Nación, il est réputé orgueilleux et n’avait pas les faveurs initiales de l’ancien président. Il déclare que s'il était élu, il ne gracierait pas Lula, arguant que celui-ci, ne voulant pas faire l'objet de « faveurs », préfère prouver qu'il a été victime d'une erreur judiciaire devant les tribunaux et les forums internationaux. Manuela d'Ávila (Parti communiste du Brésil) devient sa colistière.

Durant la campagne, il souffre du rejet du PT au sein des classes aisées et moyennes, d'un manque de charisme par rapport à Lula, dont il s’affiche comme le candidat de substitution, ainsi que d'un manque de notoriété dans les bastions traditionnels du PT, notamment la région du Nordeste. S’il est confronté à l’hostilité de la majorité des médias brésiliens, il bénéficie du deuxième temps d’antenne le plus important, derrière Geraldo Alckmin mais devant son principal concurrent, Jair Bolsonaro. Le 7 octobre 2018, Bolsonaro arrive en tête du premier tour avec 46,03 % (49 millions de voix), contre 29,28 % (31 millions de voix) pour Haddad, qu'il affrontera au second tour le 28 octobre. Largement devancé par son adversaire auprès des classes moyennes et aisées, il obtient le soutien des classes les plus pauvres. Dans l’entre-deux tours, il cesse de rendre visite à Lula en prison et abandonne toute référence au PT afin de séduire l'électorat centriste. Mais face à son adversaire d’extrême droite, qui refuse de débattre avec lui lors d'un débat télévisé, il ne parvient pas à rallier le soutien de l’ensemble des candidats éliminés au premier tour. Le 4 septembre 2018, il est mis en accusation pour des faits présumés de corruption liés à sa campagne pour les élections municipales de 2012 : il est soupçonné d'avoir reçu 2,6 millions de réais (soit un million d'euros au taux de change de l'époque) de la part d'une entreprise du bâtiment, UTC Engenharia, qui aurait espéré en retour des faveurs dans l'obtention de marchés publics. Son service de presse dénonce une accusation « sans preuve », fondée sur la délation d'un cadre de l'entreprise, qui est d'ailleurs entrée en litige avec la municipalité sur le projet en question. Déjà condamné pour corruption, ce dernier a noué un accord de collaboration avec la justice pour obtenir une remise de peine. Il est marié à Ana Estela Haddad. 

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