La Nuit de l'iguane
La Nuit de l'Iguane (The Night of the Iguana) est un film américain sorti en 1964, adapté de la pièce du même nom de Tennessee Williams. Réalisé par John Huston, il met en vedette Richard Burton, Ava Gardner et Deborah Kerr. Le Révérend Shannon a été suspendu de ses fonctions de pasteur pour cause de "fornication". Il est maintenant guide d'une agence de tourisme et accompagne un groupe de femmes seules, en autocar à travers le Mexique. Miss Fellowes, qui dirige le groupe, a à sa charge une très jeune fille, Charlotte, qui fait une cour sans équivoque à l'ancien pasteur. Miss Fellowes en rejette sur lui la responsabilité. Excédé, Shannon prend l'initiative d'emmener le groupe dans un hôtel surplombant la mer et tenu par Maxine, une femme libre et impétueuse. Tous ces personnages vont s'affronter, s'humilier, se confier, et pour certains d'entre eux, au terme d'une nuit bouleversante, choisir comment ils vont continuer à vivre.
La Nuit de l'iguane de John Huston
Fiche technique
- Titre original : The Night of the Iguana
- Titre français : La Nuit de l'iguane
- Réalisation : John Huston
- Scénario : Anthony Veiller et John Huston d'après l'œuvre de Tennessee Williams
- Direction artistique : Stephen B. Grimes
- Costumes : Dorothy Jeakins
- Maquillages : Eric Allwright, Jack Obringer
- Coiffures : Agnes Flanagan, Sydney Guilaroff
- Photographie : Gabriel Figueroa
- Son : Basil Fenton-Smith
- Montage : Ralph Kemplen
- Musique : Benjamin Frankel
- Production : John Huston, Ray Stark ; Alexander Whitelaw, Emilio Fernández (associés)
- Sociétés de production : Metro Goldwyn Mayer (MGM) (États-Unis), Seven Arts Pictures (États-Unis)
- Société de distribution : Metro-Goldwyn-Mayer
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue : anglais
- Format : noir et blanc – 35 mm – 1.85:1 – son monophonique (Westrex Recording System)
- Genre : comédie dramatique
- Durée : 125 minutes
- Date de sortie : États-Unis : 6 août 1964 ; France
Distribution
- Richard Burton : le Révérend Dr. T. Lawrence Shannon
- Ava Gardner : Maxine Faulk
- Deborah Kerr : Hannah Jelkes
- Sue Lyon : Charlotte Goodall
- Grayson Hall : Judith Fellowes
- Cyril Delevanti : Nonno Jelkes
- James Ward : Hank Prosner
- Mary Boylan : Miss Peebles
- Skip Ward : Hank Prosner
- Gladys Hill : Mlle Dexter
Film de John Huston (Night of the iguana, USA, 1964). Scénario : Anthony Veiller et J. Huston, d'après la pièce de Tennessee Williams. Image : Gabriel Figueroa. Musique : Benjamin Frankel. 125 mn. NB. VM. Avec Richard Burton : Lawrence Shannon. Ava Gardner : Maxine Faulk. Deborah Kerr : Hannah Jelkes. Sue Lyon : Charlotte Goodall.
Inspiré de Tennessee Williams. Dans cet hôtel au fin fond d'un Mexique qu'il aimait tant, John Huston réunit une horde de femmes hystériques et frustrées, dont l'une, très amoureuse de la « lolita » qu'elle est chargée de surveiller. Et les paumés excentriques qu'il a toujours peints dans ses films : ici, la patronne du lieu, flanquée de ses deux boys, toujours à la satisfaire, agitant perpétuellement des maracas ; un poète de 97 ans et sa petite-fille quadragénaire ; et, surtout, ce pasteur tiraillé par le doute, par la chair, qui s'accroche à son habit et à sa croix comme un noyé, se doutant que cette halte bienvenue risque d'être la dernière...
C'est un film magnifique qui, à l'inverse de tant d'autres - tous ! -, dénonce la cruauté de l'homme envers Dieu. Et affirme le besoin de « croire en quelqu'un, en quelque chose, en n'importe qui, en n'importe quoi ». Trouver l'amour, le seul, le vrai - c'est l'espoir d'Ava Gardner. Ou alors, finir un poème, un seul, amélioré tout au long de sa vie - comme y parvient, en définitive, le vieux grand-père de Deborah Kerr, avant de rendre le dernier souffle. Le tout - et pour le coup, Tennessee Williams et John Huston se rejoignent -, c'est de continuer à poursuivre les marchands du Temple. Dès le prégénérique, où il chasse des chrétiens coupables d'avoir substitué leur Dieu vengeur à Celui qui n'était qu'amour et pitié, Richard Burton est prodigieux. C'était l'un des plus grands acteurs de cinéma. On a tendance à l'oublier. Ce film en est la preuve éblouissante.