Maquis des Glières
Situé sur le plateau des Glières dans le massif des Bornes en Haute-Savoie, créé par l'Armée secrète le 31 janvier 1944, le Maquis des Glières est commandé par l'ex-officier d'active Tom Morel et encadré notamment par des anciens du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy. Encerclé et pourchassé par la Milice et la Wehrmacht, le maquis n'existait plus le 26 mars 1944. e récit où près de 500 maquisards auraient été opposés à 12 000 soldats allemands (les maquisards auraient tué 400 Allemands et en auraient blessé 300 ; les soldats allemands auraient tué 100 résistants et en auraient blessé 150) est cependant un mythe (celui de la « première bataille de la Résistance ») forgé par le gaulliste Maurice Schumann pour contrebalancer la propagande de Philippe Henriot sur Radio-Paris, le premier omettant de mentionner que le plateau avait été évacué la veille de l'attaque générale allemande, après un baroud d'honneur, et le second prétendant que la confrontation avait eu lieu uniquement entre miliciens et maquisards. Ce récit a été démythifié en 1975 par l'historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac qui a écrit : « Les chiffres de 400 morts et 300 blessés […] sont sans commune mesure avec la réalité des pertes allemandes. […] ils sont empruntés à un télégramme envoyé de France par [le représentant de la France libre, le capitaine Rosenthal, dit Cantinier] »
La fonction de refuge du plateau des Glières s'impose vite lors de la Seconde Guerre mondiale à cause de la proximité de la Suisse où peuvent s'abriter des militaires en débandade, des juifs ou des résistants. En fait, le plateau est occupé épisodiquement seulement depuis l’arrivée des premiers réfractaires au STO en février 1943 (janvier sur Champlaitier), et, grâce à l'agent secret britannique Peter Churchill, un premier parachutage a lieu le 21 mars 1943 (un avion et quinze conteneurs largués). Le plateau des Glières ayant, plus tard, été homologué comme zone de parachutage d'armes par une mission franco-britannique composée d'un officier anglais du SOE (le lieutenant-colonel Heslop, dit Xavier) et d'un officier français (le capitaine Rosenthal, dit Cantinier), ce dernier, représentant de la France libre, convainc, début février 1944, les chefs départementaux de l'Armée secrète (AS) (capitaines Clair et Anjot) d'y établir une base d'opérations en vue de harceler les Allemands lors du débarquement attendu des Alliés et de montrer à ceux-ci que la Résistance française, sous la direction du général de Gaulle, est capable d'actions de grande envergure. Rosenthal laisse croire aux résistants de Haute-Savoie qu'ils seront soutenus par des hommes parachutés, alors que dans le même temps, le BCRA lui précise qu'un tel soutien lui est refusé. C'est une version qu'il ne confirmera vraiment ni n'infirmera après guerre.
Pourchassés par les forces de l'ordre du gouvernement de Vichy qui a mis la Haute-Savoie en état de siège fin janvier 1944, de nombreux combattants de l'Armée secrète se rassemblent sur le plateau des Glières sous le commandement d'anciens cadres du 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy et de chefs aguerris de l'Armée Secrète haut-savoyarde. ls sont bientôt rejoints par deux groupes de Francs-tireurs et partisans (FTP) (environ quatre-vingts, d'obédience communiste), qui veulent aussi des armes, par une cinquantaine de républicains espagnols réfugiés et d'autres hommes qui intégreront le groupe du maquis des Glières. partir de la mi-février 1944, ils sont assiégés par des gardes mobiles (de la Garde, ex-garde républicaine mobile dissoute en 1940, future garde républicaine en 1944 et gendarmerie mobile en 1954), des GMR (Groupe mobile de réserve de la police de Vichy) et des miliciens français qui veulent mener une opération de maintien de l'ordre strictement française.
À ce moment, l'intendant de police Lelong dispose, pour toute la Haute-Savoie, de 1125 gendarmes, de 906 gardes mobiles, de 790 GMR et de 250 miliciens. Les forces vichystes effectuent une reconnaissance en force sur le plateau des Glières le 12 février, mais tombent dans une embuscade qui fait deux morts et six blessés dans leurs rangs. Les résistants réceptionnent trois parachutages d'armes légères d'infanterie, dont le plus important a lieu le 10 mars 1944. Mais la nuit précédente, le chef des Glières, le lieutenant Tom Morel, est tué au cours d'une attaque du maquis contre un village tenu par un GMR. En effet, le 9 mars 1944, Tom Morel décide de mener une opération contre le commandement du GMR Aquitaine basé à Entremont au pied du plateau des Glières. Dans la nuit du 9 au 10 mars, environ 150 maquisards encerclent le village où cantonnent une soixantaine de GMR. L'un des groupes, commandé directement par Tom Morel, réussit à s'emparer de l'Hôtel de France, siège de l'état-major du GMR Aquitaine.
Les maquisards désarment leurs prisonniers. Une violente discussion s'engage entre Tom Morel et le commandant Lefèbvre, le chef du GMR. Sortant de sa poche un petit revolver, celui-ci tire alors à bout portant sur Tom Morel qui s'effondre, tué sur le coup d'une balle en plein cœur (selon les témoignages, entre autres, du maquisard René Dechamboux et de l'officier de paix Couret, tous deux présents). Lefèbvre est immédiatement abattu. Le lieutenant Louis Jourdan-Joubert, puis à partir du 14 mars le lieutenant Pierre Bastian, assurent le commandement par intérim du bataillon des Glières jusqu'au 18 mars, où le capitaine Maurice Anjot, adjoint du capitaine Clair, chef de l'Armée secrète en Haute-Savoie, succède à Tom Morel.
Devant l'échec des forces françaises de maintien de l'ordre, les Allemands qui leur avaient laissé les mains libres jusqu'au 12 mars décident de venir à la rescousse de leurs collaborateurs avec plus de 4000 hommes, de l'artillerie et de l'aviation. Le 12 mars, deux jours après le grand parachutage du 10 mars 1944, l'aviation allemande commence à bombarder les chalets et la Milice lance quelques assauts, mais sans succès. La Wehrmacht déclenche alors l'opération « Hoch-Savoyen » (Haute-Savoie). Pour le capitaine Anjot, la raison commanderait de se replier pendant qu'il est encore temps. Cependant, à l’initiative de Cantinier qui, au nom de la France libre, veut un combat exemplaire, un duel sur les ondes oppose Radio Londres à Radio Paris au sujet du maquis des Glières. Celui-ci acquiert une renommée internationale et devient un élément important de la guerre psychologique menée pour conquérir l'opinion. C'est pourquoi Anjot décide de se battre afin de sauvegarder l'honneur, mais en tentant d'épargner le plus possible la vie de ses hommes. Dès lors, le maquis des Glières est en passe de livrer la première bataille « rangée » de la Résistance contre l'ennemi vichyste et allemand, avant le Vercors.
Le dimanche 26 mars 1944, trois bataillons de chasseurs de montagne de la Wehrmacht (le quatrième demeurant en réserve), ainsi qu'un groupement formé de miliciens, de GMR, de gardes mobiles français et de grenadiers allemands, se préparent à attaquer le plateau. Tandis que l'aviation incendie une dizaine de chalets et que la Milice échoue de nouveau dans ses tentatives (col de l'Enclave), le commandement allemand envoie deux sections à l'attaque afin de tâter le dispositif de défense adverse : la première est aisément repoussée depuis les rochers (Lavouillon), mais la seconde, dans un secteur moins facile à surveiller (Monthiévret), parvient à tourner un avant-poste et à obliger les maquisards à se replier à la faveur de la nuit. Deux maquisards sont tués et plusieurs sont blessés, dont un grièvement. Apprenant que les Allemands ont ouvert une brèche, et ses hommes privés de tout approvisionnement, le capitaine Anjot, qui estime l'honneur sauf, ordonne l'exfiltration du bataillon des Glières le 26 mars 1944 à vingt-deux heures. Ainsi, quasiment dépourvus d’armes lourdes, bombardés par la Luftwaffe, pilonnés par l'artillerie allemande, les défenseurs, après avoir livré un baroud d'honneur contre la Milice et la Wehrmacht, évacuent le plateau dans la nuit du 26 au 27 mars 1944.
Le lendemain (27 mars), les Allemands, qui ont capturé quelques hommes, s'aperçoivent à la jumelle que des maquisards quittent le plateau de Glières. Ils donnent alors l'assaut général initialement prévu pour le 28 mars, mais n'obtiennent pas le résultat escompté, le plateau ayant été promptement évacué. Néanmoins, traqués et souvent dénoncés par des collaborateurs français, les maquisards subissent de lourdes pertes : sur environ 450 maquisards présents le 25 mars (cinq maquisards ayant fait défection le 24 mars et treize le 25 mars), les deux tiers sont faits prisonniers ; environ cent vingt (et vingt sédentaires) mourront (tués au combat, sous la torture, fusillés ou déportés comme francs-tireurs et « terroristes »), et les blessés trouvés sur place sont abattus. Pratiquement toutes les armes et les munitions parachutées sont détruites ou tombées aux mains de l'ennemi. De leur côté, les Allemands n'ont que sept blessés (dont quatre par accident) et trois tués sur le plateau ou son pourtour.
L'événement connaît un grand retentissement dans le cadre de la guerre des ondes qui fait rage entre les Français de Vichy et ceux de Londres. Tandis que Radio Paris tait l'intervention allemande et glorifie la victoire des forces de l'ordre sur un « ramassis de lâches terroristes communistes et étrangers » qui se seraient rendus sans se battre, Maurice Schumann déclare à la BBC le 6 avril 1944 : « Héros des Glières, quelle est votre plus belle victoire ? [...] Pour tout dire, d’avoir déjà ramené Bir-Hakeim en France. » « Défaite des armes, mais victoire des âmes » (Henri Romans-Petit), l'épopée des Glières prend vite naissance et persuade les Alliés que la Résistance française est capable de combattre à visage découvert. Ainsi reçoit-elle une aide accrue : en particulier, le grand parachutage anglo-américain du 1er août 1944 sur le plateau des Glières permet aux résistants, malgré une attaque allemande arrêtée au col de Bluffy et un bombardement de Thônes, d'empêcher la plus grande partie des Allemands (un millier de combattants potentiels : environ 500 policiers, environ 400 douaniers et une centaine de soldats en armes, auxquels il faut ajouter environ 2000 soldats hospitalisés, venus de tous les fronts, notamment environ 800 à Evian, 700 à Annecy et 400 à Thonon-les-Bains), contraints au repli par l'avance alliée, de quitter le département qui sera libéré par la Résistance le 19 août. Selon l'historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac : « une défaite des armes peut être une victoire d'opinion. [...] les combattants de Haute-Savoie ont défini et comme projeté vers l'extérieur l'image qu'ils souhaitaient donner d'eux-mêmes ; ils ont pu, à l'écoute de la BBC, suivre l'édification de leur propre légende. » Il ajoute : « cette légende, qui sait s'ils l'auraient vécue de la même façon et jusqu'au bout, comme ils l'ont fait, s'ils n'avaient su - ou cru - que la France entière les regardait ? »
Cette attaque a été dénommée par les Allemands, non pas, comme le mentionnent certains historiens locaux, Aktion Korporal (opération Caporal), laquelle désignait l'intervention allemande contre les maquis de l'Ain en février 1944, ni Aktion Frühling (opération Printemps), laquelle désignait l'intervention allemande contre les maquis de l'Ain en avril 1944, mais Aktion Hoch-Savoyen (opération Haute Savoie).
1. Un groupement tactique de la 157e division de réserve de la Wehrmacht :
- les quatre bataillons de chasseurs de montagne de réserve du Reserve-Gebirgsjäger-Regiment 1 : Btl. I./98 (Stöckel), Btl. II./98 (Geyer), Btl. 99 (Schneider) et, en réserve, Btl. 100 (Kunstmann), moins les forces assurant la sécurité immédiate des cols frontaliers et des casernements, soit, selon l'historien militaire anglais Peter Lieb28, pas plus de 600 hommes par bataillon (dotés chacun, en principe, de 12 mitrailleuses lourdes, 6 mortiers de 80 mm et 2 canons d'infanterie de montagne de 75 mm) ;
- une compagnie (deux sections et armes lourdes) du Reserve-Grenadier-Regiment 157 : sans doute la 3e compagnie du bataillon 179, présente dans l'Ain avec les autres forces en février et en avril 1944 ;
- deux batteries (10 ou 12 canons de 75 mm) et une section (2 obusiers de 150 mm) du groupe d'artillerie de montagne de réserve (Res.Geb.Art.Abt. 79 du Reserve-Artillerie-Regiment 7).
Cette force terrestre, appuyée par des avions de la Luftwaffe (au moins 3 Heinkel 111 et 4 Focke Wulf 190), est complétée au sol par une cohorte de la Milice française (avec une section de mitrailleuses et une de mortiers, autorisée pour la première fois par les Allemands), soit environ quatre cents miliciens. Cette unité se trouve renforcée par une section de mitrailleuses de la Garde mobile et deux sections des GMR. En retrait, environ trois cents francs-gardes bénévoles et des gardes mobiles qui se tiennent en réserve. Dans un rayon plus lointain, un bataillon du SS Polizei Regiment 19 et deux compagnies du Heeres-Flak-Abteilung 958 (mot.) (groupe antiaérien motorisé) sont chargés d'opérations de sécurité.
N.B. Cette 157e division de réserve (157. Reserve-Division), devenue 8e division de montagne (8. Gebirgs-Division) en mars 1945, était une unité d'instruction et d'occupation qui, issue de l'armée de remplacement en 1942, a été versée dans l'armée de campagne fin juillet 1944. Du début février à la fin septembre 1944, spécialisée dans les actions contre les maquis et partisans, la 157. Reserve-Division a principalement lutté contre les maquis de l'Ain (opération Korporal du 5 au 13 février 1944, opération Frühling du 7 au 18 avril 1944, opération Treffenfeld du 11 au 21 juillet 1944), des Glières (opération Hoch-Savoyen fin mars 1944) et du Vercors (opération Bettina fin juillet 1944), puis contre les troupes régulières américaines et françaises.
Maquisards | Sédentaires | |
Tués par les Allemands | 20 | 1 |
Tués par la Milice/MO* | 18 (9 FTP, 2 Espagnols) | 0 |
Fusillés par les Allemands | 50 | 4 |
Fusillés par la Milice/MO | 16 | 1 |
Morts en déportation | 16 | 14 |
* MO : Maintien de l’ordre (GMR, Garde mobile, SRMAN…)
Au total, sont morts vingt sédentaires et exactement cent vingt maquisards dont seize en déportation.
Unités | Tués | Blessés |
Res.Geb.Jäg.Btl. I./98 | 1 (27 mars, Notre-Dame-des-Neiges) | 2 (28 mars, La Balme-de-Thuy, accident) |
Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 | 2 (30 et 31 mars, Petit-Bornand) | 2 (28 et 30 mars, accidents) |
Res.Geb.Jäg.Btl. 99 | 0 | 0 |
Res.Geb.Jäg.Btl. 100 | 0 | 1 (28 mars, Thônes, accidentellement) |
3./Res.Gren.Btl. 179 | 0 | 0 |
Res.Geb.Art.Abt. 79 | 0 | 2 (24 mars, Petit-Bornand, 30 mars, plateau) |
Au total, les Allemands ont eu trois tués et sept blessés (dont cinq accidentellement). Selon Jean-Louis Crémieux-Brilhac, « les pertes allemandes [ont été] légères. Un tué [accidentellement] et quelques blessés [...], à en croire le rapport no 369 du 4 mai 1944 du préfet (AN, F1c3/1187), [...] qui concorde avec les conclusions de Henri Amouroux, fruit d'une scrupuleuse enquête ». D'après Henri Amouroux, « des treize soldats morts le 26 mars et ensevelis aujourd'hui à Dagneux [cimetière militaire allemand pour le sud-est de la France], un seul, Kurt Piler, né le 24 août 1914, a été primitivement enterré à Annecy, tous les autres ayant été enterrés dans des lieux [...] éloignés des Glières [...]. Des onze morts du 27 mars ensevelis à Dagneux, un seul, Karl Fisher, né le 26 juin 1913, appartenant au bataillon 100, [...] a été enterré primitivement [à] Aix-les-Bains ».
Dans les années de l'après-guerre, la France n'est plus aussi unie qu'auparavant ; son identité est remise en cause dans l'opinion. Il est devenu nécessaire de reconstruire l'identité nationale afin de reconstituer l'unité de la nation, ce qui explique la naissance du mythe d'une France résistante. Jusqu’à la fin des années soixante, la mémoire dominante de l’Occupation a été celle d’un mythe unificateur que l’historien Henry Rousso a appelé le mythe du « résistancialisme ». De 1945 aux années soixante, Charles de Gaulle a jugé nécessaire de raffermir le moral des Français en s'inspirant du mythe du maquis des Glières. Afin de persuader la population du courage des maquisards français, un roman national gaulliste a été créé et a suscité des récits épiques totalement imaginaires (tel celui de François Musard), récits qui font encore leur effet aujourd'hui dans l'esprit du grand public ignorant les mises au point des historiens Crémieux-Brilhac (1975) et Dalotel (1992).
Le 22 septembre 1944, deux semaines après qu'une cérémonie a eu lieu au cimetière de Morette, les anciens des Glières se réunissent sous la présidence de Louis Jourdan afin de créer l'Association des rescapés des Glières. Le 4 novembre 1944, c'est le général de Gaulle en personne qui se rend à Morette (il y reviendra pour les fêtes du centenaire de l'Annexion de la Savoie à la France en 1960), mais le cimetière sera officiellement inauguré le 25 mai 1947 par le président Vincent Auriol.
En 1966, quand le général de Gaulle était président de la République, est construit à Annemasse un lycée portant le nom de « Glières », ce qui contribue, entre autres, à pérenniser le mythe sur le plan local. Cependant, sur le plan national, c'est le fameux discours d'André Malraux sur le plateau, lors de l'inauguration du monument d'Emile Gilioli, le 1er septembre 1973, qui renforce considérablement le mythe des Glières. À partir des années 1970, le mythe de la résistance de la majorité du peuple français, avec celui d'une grande bataille aux Glières, est remis en question pour la première fois. Claude Barbier, s'inspirant, en 2014, de l'étude de Jean-Louis Crémieux-Brilhac (1975) et de l'enquête d'Alain Dalotel (1992), est revenu sur le sujet dans un livre publié aux éditions Perrin : Le maquis de Glières. Mythe et réalité. La réception de son étude a donné lieu à critiques et polémiques.