Bolsonaro Eduardo
Eduardo Nantes Bolsonaro, né à Rio de Janeiro le 10 juillet 1984, est un homme politique brésilien, avocat et député fédéral. Il est le troisième fils de la première union du Président de la République du Brésil, Jair Bolsonaro avec Rogéria Nantes Nunes Braga. Deux de ses frères nés de la même union sont également des personnalités politiques : Flávio Bolsonaro, sénateur pour l’État de Rio de Janeiro depuis le 1er février 2019 et Carlos Bolsonaro, conseiller municipal de la ville de Rio de Janeiro depuis le 1er janvier 2001. Eduardo Bolsonaro est député fédéral pour l’État de São Paulo depuis le 1er février 2015. En 2018, il est réélu à ce mandat sous la bannière du PSL avec 1 843 745 voix, un record absolu dans les élections législatives brésiliennes. En 2008, il obtient une licence en droit à l'Université Fédérale de Rio de Janeiro. Par ailleurs, il réussit en 2010 un concours pour être rédacteur d’actes à la police fédérale. Dès 2014, Eduardo Bolsonaro se positionne sur la même ligne politique que son père.
Il est opposé au mariage homosexuel et aux politiques d'inclusion des minorités. Il est favorable à la peine capitale, à la prison à vie, au travail forcé des détenus, à la réduction de la majorité pénale à 16 ans, au planning familial et à l’abrogation de la loi de contrôle des armes à feu (« qui n’a désarmé que les gens bien »). Il souhaite tout particulièrement la peine de mort pour les condamnés pour viols. À la Chambre des députés, il prend systématiquement la défense de l’agro-industrie et des propriétaires terriens contre les invasions de leurs domaines par les paysans sans terre du MST. Il combat les allocations aux familles des détenus sans ressources, prône la valorisation des Forces Armées et le libre-échange. Il est représentant de l’Amérique latine pour « The Movement », organisation lancée par Steve Bannon. Son père envisage en 2019 de le nommer ambassadeur du Brésil aux États-Unis mais doit finalement y renoncer devant les réticences du Parlement. Il devient alors le président du groupe parlementaire du Parti social-libéral à la Chambre des députés, en proie à de vives tensions sur fond de corruption.
Révocation de la loi 213/15
Le 27 avril 2016, il s’est farouchement battu pour révoquer la loi 213/15 qui fixait une limite de 24 heures à la police pour qu’elle présente un détenu pris en flagrant délit devant un juge. Le but de cette loi était de désengorger les prisons.
Criminalisation du communisme
Le 24 mai 2016, il propose une loi visant à criminaliser le communisme, qu’il assimile au nazisme. Elle se propose de sanctionner « la fabrication, la commercialisation, la distribution et le transport de symboles, d’emblèmes, d’ornements distinctifs ou de propagande utilisant la croix gammée, la faucille et le marteau ou n’importe quel autre moyen de diffusion favorable au nazisme ou au communisme ». Il s'engage en juin 2020 pour faire reconnaître les mouvements antifascistes comme organisations terroristes.
Lutte contre la corruption
Le 30 novembre 2016, il vote favorablement au projet de loi original des Dix mesures contre la corruption. Le 5 décembre 2016, dans un contexte polémique concernant l'ajout d'amendements, notamment d'amnistie aux caisses noires de campagne électorale, appuyés par des députés de parti politiques impliqués dans l'Opération Lava Jato, Eduardo Bolsonaro fait une demande d'injonction au STF pour annuler le vote de la loi. L'objectif est ainsi de revenir au projet original du plan en dix mesures présenté par le Procureur de la République, et inspiré d’une pétition signée par 2 millions de personnes. Eduardo Bolsonaro obtient gain de cause du STF le 14 décembre 2016.
Destitution de Dilma Roussef
En août 2016, Eduardo Bolsonaro s’est prononcé pour la destitution de Dilma Roussef.
Ouverture d’investigation pour corruption contre Michel Temer
En avril 2017, il s’est prononcé pour l’ouverture d’une enquête contre le président alors en exercice, Michel Temer. Mais cette proposition échoue, n'ayant pas la majorité requise.
Dictature militaire
Dans un entretien donné en octobre 2019, il justifie l'instauration de la dictature militaire brésilienne et la suspension des libertés individuelles par celle-ci. Selon lui, il pourrait être nécessaire de reproduire ces dispositions si la gauche se radicalisait. Le député Rodrigo Maia, dont le père a été assassiné pendant la dictature, qualifie les déclarations d'Eduardo Bolsonaro de « répugnantes » et affirme que « l'apologie réitérée des instruments de la dictature est passible de sanctions ».
Manifestation armée
Le 3 novembre 2014, Eduardo Bolsonaro exhibe ostensiblement un revolver à la ceinture lors d’une manifestation pour la destitution de Dilma Roussef. Devant l’étonnement d’un journaliste d’El País, il répond: “Je suis un policier fédéral... C’est mon habitude, c’est normal, j’ai un port d’arme… Je ne vois pas pourquoi je viendrais désarmé, alors que je suis toujours armé ».
Dénonciation du Procureur de la République
En avril 2018, la Procureure de la République, Raquel Dodge, présente une dénonciation contre Jair Bolsonaro et Eduardo Bolsonaro, tous les deux sont alors des députés fédéraux. Elle reproche à Jair Bolsonaro des propos racistes envers la population afro-brésilienne des Quilombolas, qu’il disait vivre d’aumônes par paresse. Alors qu’Eduardo Bolsonaro est dénoncé pour avoir injurié une journaliste. Ces accusations ne prospèreront pas car Jair Bolsonaro deviendra bientôt président de la République.
Fermeture de la Cour suprême
En juillet 2018, peu avant l’élection qui allait porter son père à la présidence, Eduardo Bolsonaro est interrogé par des étudiants lors d’une conférence sur sa réaction si le STF (la Cour suprême) invalidait la candidature de son père. Il répond : « Il suffirait d’un caporal et d’un soldat pour fermer le STF… Si vous voulez le fermer, vous n’avez même pas besoin d’une jeep. Vous envoyez un soldat et un caporal… Si vous arrêtez un ministre du STF, vous croyez qu’il y aura une manifestation en faveur des ministres du STF ? ». Ces propos soulèvent des réactions indignées, tant des juges de la Cour Suprême que de la classe politique. Pour sa défense, Eduardo Bolsonaro assure qu’il a été mal compris : il présente des excuses à ceux qu’il aurait pu offenser. Même son père le condamne avec ces termes : « celui qui parle de fermer la Cour Suprême doit consulter un psychiatre ».
Fermeture du Congrès national
En octobre 2019, dans le contexte d'une interview YouTube au sujet des manifestations chiliennes, il propose, en cas de manifestations de gauche au Brésil, de fermer le Congrès par le biais du rétablissement de l'emblématique décret de l'ex-dictature militaire AI-5. Désavoué par son père et devant une forte polémique, il présente ses excuses.
Implication dans l'affaire des Fake-News
En mai 2020, Eduardo Bolsonaro est, avec son frère Carlos et plusieurs de leurs conseillers, cité dans le cadre de l'enquête sur les infox, par plusieurs personnalités actuelles ou passées du PSL. Ces accusations portent sur leur participation à la création et diffusion d'infox sur les juges du STF et leurs familles ainsi que plus généralement sur les opposants au gouvernement de Jair Bolsonaro.
Enquête préliminaire sur l'achat de biens immobiliers
Après les révélations d'acquisitions suspectes de biens immobiliers par son frère Flávio Bolsonaro, c'est en décembre 2020 au tour d'Eduardo Bolsonaro d'être l'objet d'une enquête préliminaire du STF sur l'achat, en partie en argent liquide, d'appartements dans les quartiers sud de Rio de Janeiro.