Gainsbourg Serge
Lucien Ginsburg, dit Serge Gainsbourg, né le 2 avril 1928 à Paris et mort le 2 mars 1991 dans la même ville, est un auteur-compositeur-interprète français, également artiste peintre, scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste. Il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaie également au cinéma et à la littérature, réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films. Au milieu des années 1950, il utilise les pseudonymes Julien Gris puis Julien Grix avant de choisir Serge Gainsbourg comme nom d'artiste. Dans les années 1980, il s'invente aussi un alter ego appelé Gainsbarre. Ses débuts sur scène sont difficiles en raison de son physique. Toute sa vie, Serge Gainsbourg souffre de la peur d'être rejeté et de sa conviction qu'il est laid. Au fil des années, il se crée une image de poète maudit et provocateur, mais pas pour autant en marge du système. Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens, et illustrent son goût pour la provocation (Nazi Rock, Aux armes et cætera, Lemon Incest) et l'érotisme (Les Sucettes, Je t'aime… moi non plus, Love on the Beat), voire la scatologie (Vu de l'extérieur, La poupée qui fait, Des vents des pets des poums, Evguénie Sokolov), ce qui lui vaut nombre de polémiques. Serge Gainsbourg aime également jouer avec les références littéraires, comme Verlaine (Je suis venu te dire que je m'en vais), et recycler des thèmes de musique classique (Initials B.B., Lemon Incest).
Cependant, il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur », puisque ne nécessitant, contrairement à la peinture par exemple, aucune initiation pour être apprécié. Il travaille cependant, parfois jusqu'à l'obsession, la forme poétique de ses textes, les parsemant de rimes sophistiquées, de jeux de mots, d'allitérations et autres figures de style peu communes dans la musique populaire à son époque. Auteur prolifique de chansons pour d'autres artistes, en particulier des femmes, Gainsbourg traverse la vie de chanteuses et actrices renommées, dont Brigitte Bardot, avec qui il a une brève liaison, et Jane Birkin, qui est sa compagne pendant plus de douze ans (et reste sa principale muse même après leur séparation) et avec qui il a son troisième enfant, Charlotte Gainsbourg. Il influence considérablement certains artistes français, comme le groupe Taxi Girl, Renaud ou encore Étienne Daho, mais aussi des artistes non francophones tels que Beck Hansen, Mike Patton, le groupe Portishead ou le compositeur David Holmes. Si sa notoriété à l'extérieur du monde francophone se limite aux professionnels de la musique, il réussit à classer deux de ses albums dans les meilleures ventes de disques aux États-Unis : Bonnie and Clyde (avec Brigitte Bardot) se classe 12e au Billboard 200 au cours de l'année 1968, et Jane Birkin - Serge Gainsbourg se classe 196e au cours de l'année 1970. Sa chanson Je t'aime… moi non plus se classe 58e au Billboard Hot 100, malgré des diffusions à la radio limitées en raison de la censure, mais rencontre un plus grand succès encore au Royaume-Uni où elle se classe numéro 1 des ventes. Avec celles de la chanteuse belge Sœur Sourire et les albums francophones de Céline Dion, ces performances sont inégalées pour des chansons en langue française aux États-Unis.
La biographie de Serge Gainsbourg est ponctuée de sombres périodes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lucien porte l’étoile jaune et est contraint de se cacher dans un internat. La famille échappe heureusement à la déportation. Après la guerre, le jeune homme est en échec scolaire. Il s’inscrit cependant en école d’architecture mais abandonne définitivement sa formation deux ans plus tard. A cette époque, il peint des femmes nues et rencontre Elisabeth Levitsky, une fille d’aristocrate russe qu’il commence à fréquenter. Parallèlement, il s’inscrit dans une école de musique pour apprendre le solfège. Il effectue ensuite son service militaire au cours duquel il développe un tempérament solitaire et mélancolique. A son retour, il trouve un emploi d’éducateur pour les enfants juifs et les jeunes rescapés des camps nazis au Centre de Champsfleur. Pédagogue né, il s’entend merveilleusement bien avec ces enfants et leur fait découvrir le dessin et la peinture. Là-bas, il compose ses premières chansons qu’il interprète à la guitare lors de veillées.
Les débuts en chanson de Gainsbourg
Après son mariage avec Lise, le 3 novembre 1951, il s’éloigne de la peinture. Il détruit ses toiles pour définitivement arrêter de peindre. Il court alors les cachets en tant que pianiste et guitariste dans les bals et cabarets. Mais c’est vers une toute autre carrière qu’il se destine, celle d’auteur-compositeur-interprète. Le 1er juillet 1954, il est admis à l’examen de la SACEM et dépose ses six premières chansons (dont "Défense d’afficher" et "Les amours perdus") sous le pseudonyme de Julien Grix. Pendant deux ans, il est pianiste et chef d’orchestre de Madame Arthur, un cabaret transformiste parisien. Il décroche ensuite un contrat au cabaret Milord l’Arsouille. Michèle Arnaud, qu’il accompagne régulièrement au piano, est la première à l’interpréter. Bientôt, d’autres artistes, tels que Philippe Clay et les Frères Jacques, l’ajouteront à leur répertoire. Il abandonne son prénom qu’il déteste, pour devenir Serge Gainsbourg. Malgré un physique ingrat, l’homme est un séducteur qui plait aux femmes. Il s’éloigne de son épouse pour divorcer un an plus tard.
À partir de mars 1957, il commence à chanter tous les soirs au cabaret Milord l’Arsouille. Repéré par un directeur artistique, il signe sur le label Philips. Le 3 septembre 1958, Serge Gainsbourg sort son premier album, "Du chant à la une", dont sont extraits "Le poinçonneur des lilas" et "Ronsard 58". Ce premier essai est récompensé du prix de l’académie Charles Cros. En 1959, Serge Gainsbourg obtient son premier rôle au cinéma dans "Voulez-vous danser avec moi ?" Pendant toute sa vie, il gardera un lien étroit avec le cinéma, composant de nombreuses bandes originales. Il lui faut cependant attendre 1960 pour qu’il obtienne son premier succès avec "L’eau à la bouche". Juliette Gréco, de son côté, fait connaître sa chanson "La Javanaise". Mais Serge Gainsbourg a toujours du mal à émerger en tant qu’interprète. Nous sommes dans la période Yéyé symbolisant l’insouciance et la liberté. Lui, chante des thèmes beaucoup plus sombres et contestataires. Il prend conscience du phénomène et décide de s’adapter. En 1965, il écrit "Poupée de cire, poupée de son" pour France Gall. Le titre gagne l’Eurovision et le place sur le devant de la scène.
Gainsbourg devient Gainsbarre
En 1968, il fait la rencontre de Jane Birkin sur le tournage d'un film. Elle deviendra sa muse et sa compagne. Le 21 juillet 1971, la chanteuse donne naissance à Londres à une petite fille prénommée Charlotte. Dans le même temps, Serge compose le premier album de sa compagne "Di doo dah". En 1973, pendant l'enregistrement de "Vu de l'extérieur" sur lequel on retrouve "Je suis venu te dire que je m'en vais", Serge Gainsbourg est victime d'une première attaque cardiaque. Les médecins lui déconseillent désormais de fumer et de boire. Mais le personnage provocateur de Gainsbarre, fumeur et buveur invétéré, prend forme et ne le quittera plus jusqu'à sa mort. Deux ans après l'incident, il sors "Rock around the bunker", un album boycotté par les critiques pour ses propos dérangeant. La même année, il tourne "Je t'aime moi non plus", son premier film en tant que réalisateur.
En novembre 1976, il retrouve l'approbation des critiques en sortant "L'homme à la tête de chou", un album conceptuel. Il délaisse temporairement ses artistes féminines pour s'occuper d'Alain Chamfort. Il lui écrit l'album "Rock'n rose" puis l'hommage au navigateur Alain Colas "Manureva". En 1978, son actualité se partage entre la sortie du tube de l'été "Sea, sex and sun", bande originale des Bronzés, et "Ex fan des sixties", le nouvel album de Jane Birkin. Il clôt la décennie en enregistrant son nouvel album à Kingson en Jamaïque. Il s'attire une nouvelle fois les foudres des critiques, avec le titre "Aux armes et caetera". Sur une rythmique reggae, il interprète une version personnelle de "La Marseillaise".
Gainsbourg enchaîne les albums
Au début des années 80, fatigué des excès de Serge, Jane Birkin le quitte. Le personnage de Gainsbarre, frappé par le désespoir, poursuit sa déchéance et boit sans s'arrêter. Il continue pourtant à être un auteur-compositeur prolifique. Il retrouve le cinéma au côté de Catherine Deneuve dans le film "Je vous aime", dont il écrit également la musique. Catherine Deneuve devient une de ses innombrables interprètes. Avec elle, il chante en duo "Dieu est un fumeur de Havane". Il lui écrit un album "Souviens toi de m'oublier". En 1983, il transforme Isabelle Adjani en chanteuse le temps d'un titre, "Pull Marine", et d'un album. Un an plus tard, il délivre un nouvel album à Jane Birkin, "Baby alone in Babylone". En avril 1984, Serge Gainsbourg enregistre un album aux sonorités funk aux Etats-Unis. "Love on the beat" est la meilleure vente de sa carrière. Sur la pochette, il apparaît maquillé en travesti. Le temps d'un titre "Lemon incest", il chante en duo avec Charlotte Gainsbourg, sa fille. Deux ans plus tard, il la mettra en scène dans le film "Charlotte for Ever" et lui écrit son premier album. Son dernier disque s'intitule "You're under arrest". Celui-ci sonne comme un hommage. Il inclut une reprise modernisé de "Mon légionnaire" d'Edith Piaf. Durant les dernières années de sa vie, Serge Gainsbourg renoue avec ses origines. Il écrit un album pour la jeune chanteuse Vanessa Paradis sur lequel on peut écouter "Tandem" et "Dis lui toi que je t'aime" et offre le titre "White and Black blues" pour Joelle Ursulle et le concours de l'Eurovision. En 1990, il réalise son dernier film "Stan Flasher".
Gainsbourg, les femmes de sa vie
De 1951 à 1957, Serge Gainsbourg est marié à une fille d'aristocrates russes émigrés du nom d'Elisabeth Levitsky. Il se marie ensuite avec Françoise-Antoinette Pancrazzi dite Beatrice en 1964, ils ont une fille, Natacha, née le 8 août 1964. Ils divorcent en 1966 et se réconcilient en 1967, ils ont un fils nommé Paul, dit Vania. En 1966, avec "Qui est in ? Qui est out", il inaugure une série de 45 tours rock. Il tourne dans la comédie musicale "Anna" pour la télévision aux côtés de Jean-Claude Brialy et d'Anna Karina. Il en signe également la bande originale. Il collabore ensuite avec Brigitte Bardot et lui offre coup sur coup deux succès "Harley Davidson" et le duo "Bonny and Clyde". Les deux artistes ont une brève liaison qui conduira à l'enregistrement de la première version du duo "Je t'aime moi non plus". Mais Brigitte Bardot est mariée et décide de rompre. La rupture anéantit Serge et le plonge dans une dépression. En souvenir de cet amour perdu, il écrit l'album "Initiales B.B". La même année, il écrit pour Françoise Hardy les paroles de "Comment te dire adieu".
Serge Gainsbourg trouve sa rédemption dans sa rencontre avec Jane Birkin sur le plateau du film "Slogan". Cette dernière est âgée de vingt ans et parviendra à apprivoiser le poète. Ils chantent ensemble pour la première fois sur la bande originale du film. Elle devient sa muse et enregistre avec lui "69, année érotique" et une nouvelle version de "Je t'aime moi non plus", qui cette fois-ci sera commercialisée. Ce tube, interdit dans de nombreux pays, est l'occasion pour Serge Gainsbourg de scandaliser, une nouvelle fois après "Les sucettes", contre les mœurs bien pensantes de l'époque. Grâce à Jane Birkin, il stabilise sa vie personnelle. Elle lui inspire un de ses albums majeurs, l'album conceptuel "L'histoire de Mélodie Nelson", que la presse encense et qualifie de "premier poème symphonique de l'âge pop". En 1981, il a une relation avec une mannequin du nom de Bambou et ont un fils, Lucien, dit Lulu Gainsbourg, né le 5 janvier 1986. De plus, il rencontre Constance Meyer, une jeune fille de 16 ans, qui devient son amante jusqu'à sa mort.
Charlotte Gainsbourg, tel père telle fille
Née le 21 juillet 1971, Charlotte Gainsbourg marche rapidement dans les pas de son père. Très tôt, elle débute au cinéma, poussée par sa mère Jane Birkin. Après quelques premiers films, notamment dans "L’effrontée", pour lequel elle reçoit le César du meilleur espoir féminin en 1986, elle fait ses débuts dans la musique, aux côtés de son père Serge Gainsbourg, sur l'album "Charlotte for Ever", en 1986. Elle enchaîne ensuite les rôles, devient l'égérie de la marque Gérard Darel, reçoit le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes en 2009 pour son rôle dans l'"Antichrist" de Lars Von Trier et devient parallèlement l'une des artistes les plus incontournables de sa génération. Elle intègre dès 1994 la troupe des Enfoirés, chante avec Madonna sur l'album "Music" en 2000 ou avec Étienne Daho en 2003 sur le disque "Réévolution". Côté vie privée, Charlotte Gainsbourg est en couple depuis 1991 avec le comédien et réalisateur Yvan Attal. Ensemble, ils ont trois enfants, Ben, né en 1997, Alice, née en 2002 et Jo, né en 2011. "J'avais 19 ans quand mon père est mort. Je pensais que je ne m'en remettrais pas (...) J'ai fait comme s'il était encore là. Pendant des années, j'étais une loque. Yvan m'a récupérée très peu de temps après et il a eu la patience d'attendre, je ne sais pas… dix ans… que, petit à petit, j'émerge. Il y avait aussi une complaisance dans le malheur", confiait Charlotte Gainsbourg dans les colonnes de Vanity Fair en 2013.
Gainsbourg, mort d'excès
À partir de 1973, Gainsbourg subit plusieurs crises cardiaques. Le 2 mars 1991, en fin d'après-midi, Lucien Ginzburg, alias Serge Gainsbourg, succombe à sa cinquième crise cardiaque, épuisé par de nombreux excès, à son domicile parisien, rue de Verneuil. Personnage cynique et souvent décrié pour ses propos provocateurs "L'Homme à la tête de chou", comme il se qualifiait lui-même, considérait la musique comme un art mineur. La grande frustration de sa vie sera de n'avoir jamais été un grand peintre. Compositeur pour lui mais aussi pour les autres (Adjani, Bardot, Birkin, Gall ou Gréco), il laisse à sa mort un répertoire d'une richesse incroyable. Lors de son enterrement au cimetière Montparnasse à Paris le 7 mars 1991, Catherine Deneuve lira les paroles de la chanson "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve". Il venait de composer un album de blues et prévoyait de l'enregistrer.
Gainsbourg en cinq chansons polémiques
Peut-on encore écouter les chansons de Serge Gainsbourg la conscience tranquille ? Génie incontesté et incontestable de la musique, certaines de ses paroles sont aujourd'hui plus sensibles que de son vivant. "Mon père serait condamné, pour chaque chose qu'il a faite. Tout est si politiquement correct aujourd'hui. Si ennuyeux. Si prévisible. Et tout le monde a peur de ce qui se passerait s'il allait trop loin", confiait sa fille, Charlotte Gainsbourg, à propos des polémiques que pourrait soulever l'œuvre de son père aujourd'hui, dans les colonnes du site britannique The Guardian. Provocateur, Serge Gainsbourg l'a toujours été. Déjà, durant son vivant, le chanteur de Lemon Incest, ses textes et quasiment toutes ses apparitions publiques ont fait couler bien de l'encre. Alors en 2021, à l'heure de la libération de la parole, du #Metoo et #Balancetonporc, puis de l'affaire Olivier Duhamel et le flot de témoignages d'inceste, quelles sont les chansons de Serge Gainsbourg qui continuent de faire débat ?
C'est la chanson polémique par excellence du répertoire de Serge Gainsbourg : Lemon Incest. Sorti en 1984, le titre, qui est selon lui une déclaration d'amour platonique à son enfant de 12 ans, créé un tollé. Serge Gainsbourg devra se défendre des accusations de pédophilie. Son clip est même censuré par MTV et reste toujours aujourd'hui, sujet à débats. "Bien sûr, il joue avec la provocation. Mais il est excessivement sincère et honnête dans son propos. Cette chanson, Lemon Incest, je voudrais la chanter à nouveau et en même temps, c'est vrai aujourd'hui, je comprends que ça soulève..... C'est un sujet tellement choquant que c'est délicat en fait, c'est très délicat", explique en ce sens Charlotte Gainsbourg, sa fille, face à Augustin Trapernard dans Boomerang sur France Inter ce mardi 2 mars. Et d'ajouter : "Je l'aime beaucoup parce que de mon côté, elle est tellement innocente, ça s'entend."
Parmi les autres tubes de Serge Gainsbourg à avoir fait polémique à l'époque et qui reposent question aujourd'hui, la chanson écrite en 1966 Les Sucettes, chantée par une France Gall âgée à l'époque de 18 ans. "Annie aime les sucettes, les sucettes à l'anis...", chantait la jeune femme, qui assure à l'époque ne pas avoir saisi le double sens des paroles de cette chanson qui deviendra pourtant l'une de ses plus connues. "Quand il a écrit la petite chanson, je me voyais. C'était l'histoire d'une petite fille qui allait chercher ses sucettes à l'anis. Mais en même temps, je sentais que ce n'était pas clair. C'était Gainsbourg quand même", confiait l'artiste au Parisien en 2015. Et de renchérir : "Je n'en comprenais pas le double sens et je peux vous certifier qu'à l'époque, personne ne comprenait le double sens."
Outre ses amours pour des femmes très jeunes, Serge Gainsbourg a également été accusé de racisme après la chanson Aux armes et cætera, sortie en mars 1979. Une réinterprétation de l'hymne français, La Marseillaise, version reggae. A l'époque, le titre est taxé d'antimilitariste et l'homme à la tête de choux taxé d'antisémitisme par Michel Droit, journaliste au Figaro magazine. Une chanson et un scandale national pour le chanteur, qui se défend en disant que "la Marseillaise est un chant révolutionnaire", comme "le reggae". La classe politique débat, les conservateurs et les militaires s'émeuvent : on ne touche pas à l'hymne national.
A l'origine, la chanson Je t'aime... moi non plus aurait dû être chantée par Brigitte Bardot. Mais l'époux de la chanteuse refuse et déjà, le scandale entoure ce titre. C'est finalement à Jane Birkin, 20 ans, que Serge Gainsbourg offrira le morceau, en 1968, début de leur romance. Je t'aime... moi non plus, qui mêle les râles charnels des deux artistes, sera qualifiée d'obscène par le Vatican et boycotté par les radios italiennes, suédoises et espagnoles. Le label Philips refuse de commercialiser la chanson et les radios françaises ne la diffusent pas. "Je vais, je vais et je viens. Entre tes reins. Je vais et je viens. Entre tes reins. Et je me retiens" : le texte, à l'époque, ne passe pas. Qu'en serait-il aujourd'hui ?
Love and The Beat, sulfureux Gainsbourg
Si Serge Gainsbourg se plaisait à provoquer son auditoire en écrivant des chansons qui parlent de sexe explicitement, la plus sulfureuse serait peut être Love and The Beat. Après les gémissements de Jane Birkin dans Je t'aime... moi non plus, ce sont les cris de Bambou, sa dernière compagne, que l'on entend derrière la voix de Serge Gainsbourg, qui chante : "D'abord je veux avec ma langue (...) Ma belle enfant écartelée. Là j'ai touché le point sensible. Attends je vais m'y attarder (...) Il est temps de passer aux choses. Sérieuses ma poupée jolie. Tu as envie d'une overdose. De baise voilà je m'introduis."
Vie privée
En 1951, Serge Gainsbourg se marie à Élisabeth Levitsky (1926 - 2022), fille d'aristocrates russes émigrés, ils divorcent en 1957. Le 7 janvier 1964, il épouse Françoise-Antoinette-Michèle Pancrazi, née à Bône en Algérie, le 28 juillet 1931, dite Béatrice (appelée princesse Galitzine, depuis son premier mariage avec le prince Georges Galitzine). Leur fille Natacha est baptisée le 8 août 1964. En février 1966, le couple divorce. Serge Gainsbourg s'installe ensuite à la Cité internationale des Arts, dans une chambre d'étudiant. Il se réconcilie avec Béatrice en 1967, et auront un fils, Paul, dit Vania, qui n'a jamais réellement connu son père. Fin 1967, il vit une idylle passionnée avec Brigitte Bardot, qui ne dure que trois mois (quatre-vingt-six jours très précisément, faisait-il remarquer). Cette liaison attise l'intérêt des médias, français et internationaux, et devient très relayée par la presse, la radio et la télévision. Bardot est au faîte de sa gloire mondiale, Gainsbourg est un phénomène de la chanson en France, jouissant déjà d'une bonne renommée médiatique, même si dans l'ensemble ses ventes de disques sont encore assez faibles. Le fait que Gainsbourg compose pour son égérie (Harley Davidson notamment) renforce encore le sentiment que cette liaison est forte, d'autant que les chansons en question sont de gros succès. L'actrice participe également à des chansons interprétées par Gainsbourg (comme sur la version anglaise de Comic Strip) ou enregistrées en duo (comme Bonnie and Clyde). Leur lien artistique, couronné de succès, se confond avec leur liaison, dont beaucoup sont surpris d'apprendre qu'elle fut finalement brève. La version de : Je t'aime moi non plus, chantée par Bardot dont l'enregistrement en 1967, est demeuré secret, avant d'être reprise en 1969 par Birkin, n'est diffusée qu'en 1986. Gainsbourg gardera une affiche de Bardot sur ses murs toute sa vie.
En 1968, il rencontre l'actrice britannique Jane Birkin, sur le tournage du film Slogan. Elle aussi va participer à de nombreux enregistrements en tant que chanteuse, et Gainsbourg va lui composer plusieurs albums, dont de nombreuses chansons seront des succès commerciaux majeurs, que ce soit sur un mode léger (Ex-fan des sixties, Di doo dah) ou plus profond et mélancolique (Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, Baby alone in Babylone, Les dessous chics, Quoi), et sont généralement des réussites artistiques saluées par la critique. Leurs duos sont souvent provocants (69, année érotique, ou La Décadanse, sorte de prolongation de Je t'aime moi non plus). Le couple, très affiché dans les médias, coutumier de rumeurs et de provocations sulfureuses, devient emblématique, et Birkin est considérée comme la muse essentielle de Gainsbourg. Leur fille Charlotte Gainsbourg naît le 21 juillet 1971 à Londres. Ils se séparent en septembre 1980, mais Gainsbourg continuera de composer pour elle. Après sa mort, Jane Birkin reprend régulièrement ses chansons composées pour elle, ainsi que les chansons de son répertoire originellement interprétées par Gainsbourg, en tournées et sur disque. Le couple vient fréquemment se reposer dans leur presbytère de Cresseveuille (Calvados), près de la maison de l'acteur Yul Brynner qui devient leur ami. Celui-ci est d'ailleurs le parrain de Charlotte Gainsbourg. Serge, quant à lui, est le parrain de Melody, l'une des petites Asiatiques adoptées par l'acteur américain.
À partir de 1981, il vit avec une jeune mannequin, Bambou, pour qui il compose en 1989 l'album Made in China, lequel sera un échec commercial. Bambou a enregistré les chœurs, ou plutôt les cris orgasmiques paroxystiques du titre Love on the Beat, pour son compagnon, dont elle a un fils, Lucien, dit Lulu Gainsbourg, né le 5 janvier 1986. Lui aussi se lancera dans une carrière musicale. En 1985, il rencontre une jeune fille de seize ans, Constance Meyer, qui lui avait écrit une longue lettre glissée sous la porte de son domicile. Le soir même, il l'invite à dîner et trois mois plus tard, ils auraient été amants. Elle aurait entretenu une relation avec Serge durant cinq ans (il l'aurait fréquentée en semaine, tandis qu'il retrouvait Bambou le week-end). La nature de cette relation est révélée et décrite dans un récit autobiographique publié en 2010 par celle-ci. En 1986, parallèlement à sa relation avec Constance Meyer, il rencontre Aude Turpault, âgée de treize ans, avec laquelle il entretiendra une relation « platonique, filiale ». La même année, il fait la connaissance de celle qu'il surnomme « la p'tite Marie », une étudiante en lettres de dix-neuf ans. Cette liaison durera trois années selon une autofiction publiée par l'intéressée en 2021.
Mort et obsèques
Serge Gainsbourg meurt le 2 mars 1991 au 5 bis rue de Verneuil dans le 7e arrondissement à la suite de sa cinquième crise cardiaque, survenue dans sa chambre, où il est retrouvé gisant sur le sol, nu. Il avait composé un album de blues avant sa mort et avait prévu de partir l'enregistrer à La Nouvelle-Orléans quelques jours plus tard. Il est enterré avec ses parents au cimetière du Montparnasse (1re section) à Paris, où sa tombe est l'une des plus visitées avec celle de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir ainsi que celle de Charles Baudelaire qu'il mit en musique (Le Serpent qui danse pour le morceau Baudelaire, album Serge Gainsbourg no 4, 1962) et celle de Jacques Chirac, dont il est voisin. La tombe porte le nom de Serge Gainsbourg et de ses parents, Olga (1894-1985) et Joseph (1896-1971) Ginsburg. Lors de son enterrement, le 7 mars 1991, vinrent notamment parmi la foule, outre sa famille, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Françoise Hardy, Patrice Chéreau, Eddy Mitchell, Renaud, Johnny Hallyday, les ministres Jack Lang et Catherine Tasca, et les brigades de cuisiniers et serveurs du restaurant « l'Espérance » où il avait passé ses derniers jours. Catherine Deneuve lut devant la tombe le texte de la chanson Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve.
En 2011
Le 9 novembre 2011, une vente aux enchères de manuscrits et d'objets ayant appartenu à Serge Gainsbourg est organisée à Paris. Le manuscrit définitif de Sorry Angel (Love on the Beat) est vendu à 51 150 €. Le brouillon de Love on the Beat trouve acheteur à 39 150 €. Moins disputés mais vendus à des prix considérables : You're Under Arrest part pour 21 150 €, No Comment à 24 750 € et enfin, un billet de banque de 500 francs déchiré et signé par Serge Gainsbourg est vendu à 24 750 €. Le montant total s'élève à plus de 260 000 €. D'autres lots comme des photos, cartes postales, textes, poèmes, sont mis aux enchères. Par ailleurs, une photo est vendue 800 € à un enfant de treize ans.
En 2012
Le 25 octobre 2012, une nouvelle vente aux enchères de manuscrits préparatoires, photos et documents ayant appartenu à Serge Gainsbourg s'est déroulée à l'Hôtel des ventes Talma à Nantes. Suscitant toute la ferveur des inconditionnels de « l'homme à la tête de chou », c'est justement un manuscrit préparatoire pour la chanson du même nom qui s'envole à 18 500 €. D'autres objets plus anecdotiques mais ô combien intimes de la vie de l'artiste ont été présentés. Il s'agit notamment de certaines notes de courses à Elisa, sa femme de chambre, où Gainsbourg lui demande « d'acheter des Guinness, de l'huile d'olive » ou encore « tous les journaux sauf L'Aurore ». Ces petites fugacités de la vie quotidienne de l'artiste ont été adjugées à 8 600 €. Pour une dizaine d'objets mis en vente, le montant des adjudications s'est élevé à 62 350 €.
- Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1959 : pour son premier album, Du chant à la une !…, paru l'année précédente.
- Prix du Concours Eurovision de la chanson 1965 : compositeur et parolier du titre gagnant Poupée de cire poupée de son, interprété par France Gall, qui concourt pour le Luxembourg.
- 5e du Concours Eurovision de la chanson 1967 : compositeur et parolier du titre Boum badaboum interprété par Minouche Barelli qui concourt pour Monaco et termine cinquième de la compétition internationale.
- Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1984 : pour l'album, Baby Alone in Babylone de Jane Birkin, qu'il a entièrement écrit et composé. Cet album sera aussi disque d'or.
- Victoire de la musique : album de l'année pour Love on the beat en 1985.
- Ordre des Arts et des Lettres : Le 19 septembre 1985, Jack Lang lui remet la croix d'officier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Gainsbourg est particulièrement fier d’être directement élevé au grade d'officier, et non de chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood.
- Victoire de la musique d'honneur 199096 : pour l'ensemble de sa carrière.
- 2e du Concours Eurovision de la chanson 1990 : compositeur et parolier du titre White and Black Blues, interprété par Joëlle Ursull, qui concourt pour la France et termine deuxième ex-aequo.
- Césars 1977 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je t'aime moi non plus.
- Césars 1981 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je vous aime.
- Césars 1984 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Équateur.
- Césars 1987 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Tenue de soirée.
- Césars 1996 : César de la meilleure musique décerné à titre posthume pour le film Élisa de Jean Becker.
Albums
- 1958 : Du chant à la une !…
- 1959 : Serge Gainsbourg No 2
- 1961 : L'Étonnant Serge Gainsbourg
- 1962 : Serge Gainsbourg No 4
- 1963 : Gainsbourg Confidentiel
- 1964 : Gainsbourg Percussions
- 1968 : Bonnie and Clyde
- 1968 : Initials B.B.
- 1969 : Jane Birkin - Serge Gainsbourg
- 1971 : Histoire de Melody Nelson
- 1973 : Vu de l'extérieur
- 1975 : Rock Around the Bunker
- 1976 : L'Homme à tête de chou
- 1979 : Aux armes et cætera
- 1981 : Mauvaises nouvelles des étoiles
- 1984 : Love on the Beat
- 1987 : You're Under Arrest
Musiques de film
- 1959 : Les Loups dans la bergerie réalisé par Hervé Bromberger
- 1960 : L'Eau à la bouche réalisé par Jacques Doniol-Valcroze
- 1962 : Strip-tease réalisé par Jacques Poitrenaud
- 1963 : Comment trouvez-vous ma sœur ? réalisé par Michel Boisrond
- 1966 : Toutes folles de lui réalisé par Norbert Carbonnaux
- 1966 : Les Cœurs verts, la scène de bal, réalisé par Edouard Luntz
- 1967 : L'Horizon réalisé par Jacques Rouffio
- 1967 : Anna réalisé par Pierre Koralnik
- 1967 : Si j'étais un espion réalisé par Bertrand Blier
- 1967 : Manon 70 réalisé par Jean Aurel
- 1968 : Le Pacha réalisé par Georges Lautner
- 1968 : Ce sacré grand-père réalisé par Jacques Poitrenaud
- 1969 : Slogan réalisé Pierre Grimblat
- 1969 : Mister Freedom réalisé par William Klein
- 1969 : La Horse réalisé par Pierre Granier-Deferre
- 1970 : Cannabis réalisé par Pierre Koralnik
- 1972 : Sex-shop réalisé par Claude Berri
- 1972 : Trop jolies pour être honnêtes réalisé par Richard Balducci
- 1976 : Madame Claude réalisé par Just Jaeckin
- 1977 : Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine réalisé par Coluche
- 1978 : Les Bronzés réalisé par Patrice Leconte
- 1978 : Good-bye, Emmanuelle réalisé par François Leterrier
- 1979 : Tapage nocturne réalisé par Catherine Breillat
- 1980 : Je vous aime réalisé par Claude Berri
- 1986 : Tenue de soirée réalisé par Bertrand Blier
- 1986 : Charlotte for ever réalisé par Serge Gainsbourg
Acteur
- 1959 : Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond : Léon
- 1960 : La Révolte des esclaves (La rivolta degli schiavi) de Nunzio Malasomma : Corvinus
- 1961 : Samson contre Hercule (Sansone) de Gianfranco Parolini : Warkalla
- 1962 : Hercule se déchaîne (La furia di Ercole) de Gianfranco Parolini : Menistus
- 1963 : Strip-tease de Jacques Poitrenaud : le pianiste
- 1963 : L'Inconnue de Hong Kong de Jacques Poitrenaud : le pianiste
- 1966 : Carré de dames pour un as de Jacques Poitrenaud : l'homme qui demande du feu
- 1966 : Le Jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois : Patrick Gérard
- 1967 : L'Inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy : le chef des Chauves
- 1967 : Toutes folles de lui de Norbert Carbonnaux
- 1967 : Estouffade à la Caraïbe de Jacques Besnard : Clyde
- 1968 : Ce sacré grand-père de Jacques Poitrenaud : Rémy
- 1968 : Erotissimo de Gérard Pirès : l'homme louche
- 1968 : Vivre la nuit de Marcel Camus : Mathieu
- 1968 : Le Pacha de Georges Lautner : lui-même
- 1969 : Slogan de Pierre Grimblat : Serge
- 1969 : Les Chemins de Katmandou d'André Cayatte : Ted
- 1969 : Paris n'existe pas de Robert Benayoun : Laurent
- 1969 : Mister Freedom de William Klein : Mr Drugstore
- 1970 : Cannabis de Pierre Koralnik : Serge Morgan
- 1971 : 19 filles et un marin (19 djevojaka i mornar) de Milutin Kosovac : le marin
- 1971 : Le Roman d'un voleur de chevaux (Romance of a Horsethief) d'Abraham Polonsky : Sigmund
- 1972 : The Day the Clown Cried de Jerry Lewis (inachevé)
- 1972 : Trop jolies pour être honnêtes de Richard Balducci : Albert
- 1973 : Les Diablesses (La morte negli occhi del gatto) d'Antonio Margheriti : l'inspecteur de police
- 1974 : La Dernière Violette court métrage d'André Hardellet : le tueur
- 1975 : Sérieux comme le plaisir de Robert Benayoun : l'inconnu du lac
- 1980 : Je vous aime de Claude Berri : Simon
- 1982 : Le Grand Pardon d'Alexandre Arcady : simple apparition
- 1985 : Fumeurs de charme de Frédéric Sojcher : son propre rôle
- 1986 : Charlotte for Ever : Stan
- 1988 : Jane B. par Agnès V. d'Agnès Varda : lui-même en répétition
- 1990 : Stan the flasher : un ami de David
- 1992 : Requiem pour un fumeur de Frédéric Sojcher : son propre rôle (il s'agit d'un nouveau montage de Fumeurs de charme)
Réalisateur
- 1976 : Je t'aime moi non plus
- 1981 : Le Physique et le Figuré (court-métrage)
- 1983 : Équateur
- 1986 : Charlotte for Ever
- 1990 : Stan the flasher
Courts métrages et clips
- 1982 : Marianne Faithfull, Intrigue
- 1982 : Scarface, séquence de 5 minutes.
- 1984 : Renaud, Morgane de toi
- 1985 : Bubble Gum
- 1985 : Serge et Charlotte Gainsbourg, Lemon Incest
- 1986 : Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever
- 1986 : Indochine, Tes yeux noirs
- 1987 : Springtime in Bourges
- 1990 : Jane Birkin, Amours des feintes
Ouvrages écrits par Gainsbourg ou en collaboration avec lui
- 1968 : Chansons cruelles
- 1971 : Melody Nelson
- 1980 : Evguénie Sokolov (nouvelle ou court roman)
- 1980 : Au pays des malices
- 1980 : Des corps naturels, album de photos de nus féminins par Jacques Bourboulon, avec Trois variations pour un sonnet (Variation 1 – Variation 2 – Variation 3), trois poèmes érotiques de Serge Gainsbourg, Éditions Filipacchi / Union des Éditions Modernes, Paris, première édition 1980 (ISBN 2850181846)
- 1981 : Bambou et les poupées
- 1983 : Black out, avec Jacques Armand - Bande dessinée
- 1986, 1992 : Gainsbourg, avec Alain Coelho et Franck Lhomeau
- 1987, 1991 : Mon propre rôle 1 - Folio (ISBN 2070384454) - paroles de ses chansons
- 1987, 1991 : Mon propre rôle 2 - Folio (ISBN 2070384462) - paroles de ses chansons
- 1987 : Où es-tu Melody ?, avec Iusse - Bande dessinée (ISBN 2869670354)
Posthume
- 1991 et 1994 : Mauvaises nouvelles des étoiles - Éditions Points (ISBN 202022688X) - paroles de ses chansons
- 1994 : Dernières nouvelles des étoiles - Librairie Plon/Pocket (ISBN 2266067923) - paroles de ses chansons
- 2006 : Pensées, provocs et autres volutes - Éditions de poche LGF (ISBN 2749104971) - recueil d'extraits d'interviews ou de paroles de chansons