Sinwar Yahya

Publié le par Mémoires de Guerre

Yahya Sinwar ou Yahya Sinouar, né le 29 octobre 1962 à Khan Younès, est le leader du Hamas dans la bande de Gaza. Surnommé Abu Ibrahim, il dirige dans les années 80 le service de renseignement du Hamas. Arrêté en 1989, il est condamné par la justice israélienne pour l'assassinat d'une douzaine de personnes. Libéré en 2011 dans le cadre d'un échange de prisonniers, il réintègre le mouvement islamiste et en est promu chef de la bande de Gaza en 2017. Parfois décrit comme un faucon, il est considéré comme faisant partie de l'aile la plus dure du Hamas. La direction politique vivant au Qatar, Sinwar dirige de facto la bande de Gaza.

Sinwar Yahya

Carrière

Jeunesse

Yahya Ibrahim Hassan Sinwar est né en 1962, dans un camp de réfugiés de Khan Yunès, où il a passé ses premières années. Il est diplômé de l'école secondaire de garçons de Khan Younès puis il est allé à l'université islamique de Gaza, où il a obtenu une licence en études arabes (bachelor in Arabic studies).

Activités subversives et prison

Sinwar a été arrêté une première fois en 1982 pour des activités subversives et il a passé plusieurs mois en prison, où il a rencontré d'autres militants palestiniens, y compris Salah Shehade. Il se consacre à la cause palestinienne. Il est arrêté de nouveau en 1985, puis lors de sa libération, à la demande de cheikh Ahmed Yassine4, il cofonde avec Rawhi Mushtaha le Munazzamat al Jihad w al-Dawa (Majd) l'organisation de la sécurité, qui vise à identifier les espions israéliens dans le mouvement palestinien, et qui, en 1987, est devenu la « police » du Hamas. Les « unités du djihad et de la prédication » qu'il dirige brûlent débits de boissons et stocks de revues pornographiques et sont aussi accusés de torturer et d'éliminer les traîtres. En 1989, il est arrêté par le Shabak soupçonné de l'exécution de douze « collaborateurs palestiniens », il est reconnu coupable de quatre meurtres et condamné à 30 ans de réclusion. 

En 2005, après avoir survécu à un grave accident cardiaque et surmonté avec succès une tumeur cérébrale grâce à des médecins israéliens, il utilise sa période de convalescence pour apprendre l'hébreu, la langue de l'ennemi, et a même obtenu un diplôme en histoire. En raison de sa longue détention, il gagne le surnom de « général » parmi ses pairs. Pendant sa captivité, l'Autorité palestinienne verse à sa famille une pension mensuelle de 12 000 shekels, soit 3 000 euros. En 2011, au bout de vingt-deux années de détention, Sinouar fait partie des mille prisonniers relâchés par Israël en échange du caporal Gilad Shalit, capturé par le Hamas. Il est alors accueilli en héros à Gaza et appelle aussitôt les brigades Izz al-Din al-Qassam à commettre d'autres enlèvements d'Israéliens pour obtenir d'autres libérations de prisonniers. 

Chef du Hamas à Gaza

En septembre 2015, Sinwar a été déclaré « terroriste » par le gouvernement des États-Unis. En février 2017, Yahya Sinwar, qui selon le Guardian « rejette toute réconciliation avec Israël », est élu à la tête du bureau politique du Hamas, et devient dirigeant de facto de la bande de Gaza. Dès le premier jour de la Marche du retour, le 30 mars 2018, Yahya Sinwar se rend sur le lieu des manifestations et y annonce que des manifestations similaires se dérouleront chaque vendredi « jusqu’à ce que les Palestiniens reviennent sur ces terres dont ils ont été expulsés il y a 70 ans » et « jusqu'à ce que la frontière disparaisse ». Le 10 mai, il annonce être prêt à mourir avec d'autres chefs du Hamas pour mettre fin au blocage de la frontière et le lendemain, il déclare : « Mais dites-moi, quel est le problème si des centaines de milliers de personnes franchissent ces barbelés qui ne sont même pas une frontière reconnue ? Cette clôture, ce n’est pas une vache sacrée ou un tabou qu’on n’a pas le droit de toucher ». 

Plus d'un mois après le début de la Marche du retour, il accorde une interview à une journaliste italienne travaillant pour le quotidien israélien Yediot Aharonot — il affirmera plus tard qu'il ne savait pas que son interlocutrice travaillait pour un journal israélien — dans laquelle il déclare « Une nouvelle guerre n’est dans l’intérêt de personne, certainement pas dans notre intérêt. Qui voudrait se confronter à une puissance nucléaire avec seulement quatre frondes ? La guerre ne mène à rien ». En mars 2021, il est réélu pour un mandat de quatre ans à la tête du bureau politique du Hamas à Gaza.  Lors de la vague terroriste de 2022, Yahya Sinwar, déclare après l'attentat d'El'ad qui a fait trois morts et trois blessés graves : « Que chacun prépare chez lui son fusil ! Et s’il n’en a pas, qu’il prépare sa hache ou son couteau ! ». Le 7 octobre 2023, il est toujours à la tête du Hamas dans la bande de Gaza lors de l’attaque contre Israël. Le 28 octobre 2023, au début des incursions de Tsahal dans Gaza, il se dit, dans un communiqué diffusé par le Hamas, prêt à conclure « immédiatement » un échange des otages contre « tous les prisonniers » palestiniens incarcérés par Israël. 

Article Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Yahya_Sinwar

Publié dans Terroristes

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