Abdelwaheb Hassan Hosni
Hassan Hosni Abdelwaheb, de son nom complet Hassan Hosni Ben Salah Ben Abdelwaheb Ben Youssef Smadhi, né le 21 juin 1884 à Tunis et décédé le 9 novembre 1968, est un historien tunisien.
Abdelwaheb est issu d'une famille de dignitaires : son grand-père paternel Abdelwaheb faisait partie de la direction de la gendarmerie civile et du protocole sous les règnes de Mahmoud Bey puis
Ahmed I Bey ; son père Salah Ben Abdelwaheb, formé à la Zitouna et à l'école religieuse française de la médina, accompagnait le général Husseïn comme traducteur ; son grand-père maternel était
l'un des bras droits du ministre Kheireddine Pacha.
Après avoir étudié la médersa de la rue Sidi Almouahad à Tunis, Abdelwaheb rejoint une école primaire à Mahdia puis l'école française de la rue de Suède, à Tunis, où il obtient un certificat
d'études primaires en 1899. Il poursuit ensuite ses études secondaires au Lycée Sadiki, où il apprend l'arabe et la traduction, et achève ses études à l'École libre des sciences politiques à
Paris. Après son retour, il travaille comme fonctionnaire à la direction de l'agriculture et du commerce, puis à la tête de la direction des forêts (1910) et de la direction des archives
nationales ; ceci lui permet d'approfondir ses connaissances de l'histoire de la Tunisie à l'époque ottomane ainsi que d'archiver et de répertorier les documents qui y sont relatifs.
Entre 1905 et 1924, il enseigne l'histoire à la Khaldounia. En 1928, il est nommé gouverneur de Mahdia puis, en 1935, caïd du cap Bon. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est nommé le 3
mai 1947 comme ministre de la plume chargé des affaires internes et des correspondances officielles de l'État sous le règne de Lamine Bey, un poste qu'il abondonne en juillet 1947.
Après l'indépendance, il est nommé en 1957 à la tête du service des antiquités ; il fonde plusieurs musées dont celui d'Ali Bourguiba à Monastir, de Assad ibn al-Furat à Sousse, de Ibrahim ibn
al-Aghlab à Kairouan et du musée islamique de Dar Hussein à Tunis. Pour cela, il est parfois surnommé le « baron de l'histoire tunisienne ». Mort en 1968, il est inhumé au cimetière du
Djellaz.
Parmi ses œuvres figurent Bissat al aàkik (Tapis de perles) publié en 1912, Koulassat tarikh tounes (Résumé de l'histoire de Tunisie) publié en 1918, Chahirat tounoussiyat (Tunisiennes célèbres)
publié en 1934, Kitab al omr (Livre de la vie) publié en 1947, Al Imame El Mezri publié en 1955, Warakat (Feuilles) publié en 1965-1966 et Moujmal tarikh al adab attounoussi (Receuil de
l'histoire littéraire tunisienne) ; la Dernière soirée à Grenade, première nouvelle tunisienne rédigée en français.
Cet éminent lettré possédait une riche bibliothèque de manuscrits arabes, qu'il a légué à la Bibliothèque nationale de Tunisie, et une collection de monnaies exposée au Musée de la monnaie de
Tunis.