Adinolfi Gabriele
Gabriele Adinolfi, né à Rome le 3 janvier 1954, est un théoricien nationaliste-révolutionnaire italien et ancien activiste de la mouvance néofasciste et extraparlementaire durant les Années de plomb.
Étudiant en lettres, section histoire romaine, Gabriele Adinolfi a débuté ses activités politiques durant les mouvements étudiants de la fin des années 1960. En 1968, il rejoint le Mouvement social italien (MSI), dans sa section « Filippo Anfuso » de Rome. En 1970, il commence à fréquenter divers groupes activistes d'extrême droite, notamment Fronte Studentesco, Avanguardia Nazionale, Lotta di Popolo, puis enfin Alternativa Studentesca. En 1976, il est, avec Giuseppe Dimitri et Roberto Fiore (qui sera plus tard eurodéputé du MSI), l'un des fondateurs du mouvement Lotta Studentesca, rebaptisée un an après Terza Posizione. D'obédience nationaliste-révolutionnaire, païenne et inspirée par Julius Evola, TP regroupait en partie d'anciens membres du Centro Studi Ordine Nuovo de Pino Rauti et sera la plus importante organisation néofasciste extraparlementaire. Le mouvement s'inscrira d'ailleurs en faux contre les tentations atlantistes de certains néofascistes.
À la suite de l'attentat de la gare de Bologne, en 1980, Terza Posizione est rapidement accusée, puis déclarée illégale (la plupart de ses militants rejoindront les Nuclei Armati Rivoluzionari), tandis que Gabriele Adinolfi et d'autres dirigeants de TP font l'objet d'un mandat d'arrêt. Ne pouvant donc soutenir sa thèse de doctorat, il s'exile à l'étranger, notamment à Paris, en fondant le « Centro Studi Orientamenti e Ricerca » (Centre d'études pour l'orientation et la recherche), publiant la revue Orientamenti & Ricerca et diffusant divers bulletins théoriques. Adinolfi revient en Italie en 2000, grâce à une prescription. Il s'est dès lors fait connaître comme un important théoricien d'extrême droite, promouvant des idées notamment antimondialistes et « grécistes ». S'opposant à une certaine frange « réactionnaire » de sa mouvance politique, il a ainsi proposé Che Guevara comme référence révolutionnaire.
Il a également lancé divers projets journalistiques, militants et métapolitiques, comme le journal Orion, le site internet d'information NoReporter, la restauration de la garde d'honneur devant la crypte de Benito Mussolini, la création du « Centro Studi Polaris », un think-tank d'ultra-droite dont il est l'animateur, mais aussi, et surtout, des occupations illégales d'immobiliers (occupazioni a scopo abitativo, OSA), dont la plus connue en Italie est la « Casapound » (dont le nom fait référence à l'écrivain Ezra Pound). Deux de ses ouvrages ont été traduits en français : ses mémoires militantes (Nos belles années de plomb en 2004), qui fournissent de façon inédite un éclairage sur les Années de plomb vue par l'extrême droite (et dans lequel il s'en prend aux orientations atlantistes de certains de ses camarades), ainsi qu'un ouvrage théorique (Pensées corsaires en 2008), présenté sous forme d'abécédaire et qui a été apprécié au sein de la mouvance identitaire française.