Baudouin Charles
Charles Baudouin (Nancy, 1893 - Saconnex d'Arve, Genève, 1963), est un psychanalyste « hybride » disciple de Jung tout en restant très attaché à l'héritage freudien. Il s'est distingué par son
souci de garder le lien que Freud recherchait dans l'Esquisse, entre psychanalyse et neurophysiologie ou psychophysiologie. À l'autre extrémité du psychique, il s'est montré ouvert à l'étude
sérieuse des approches exhibées par les écrits ascético-mystiques, qu'ils soient monothéistes au sens strict ou hindouisto-bouddhistes et taoïstes.
En 1913, Charles Baudouin, alors jeune licencié en philosophie, s’intéresse aux travaux d'Émile Coué et contribue à le rendre célèbre, s'associant à lui pour fonder l’École lorraine de
psychologie appliquée. Comme nous l'apprend le Dictionnaire International de Psychanalyse d'Alain de Mijolla, Baudouin fait une première analyse avec le docteur Carl Picht, de formation
jungienne, c'est-à-dire formé en et par la psychologie analytique. Après avoir rencontré Freud à Vienne, en 1926, il entreprend une seconde analyse, « didactique » de 1926 à 1928, avec le docteur
Charles Odier, un des excellents freudiens de l'époque (parfaitement bilingue, Baudouin s'était familiarisé très tôt avec l'œuvre du fondateur de la psychanalyse).
Il n'a pas non plus négligé les fondements historiques de la psychanalyse, notamment la suggestion et l’hypnose, dont aucun praticien ne peut négliger l'impact choisi ou implicite et non voulu
dans toutes les pratiques thérapeutiques, qu'elles soient verbales, non verbales ou chimiothérapiques.
Il s'est illustré aussi, dans la thérapie des enfants et l'éducation, voir L’Âme enfantine et la psychanalyse (1931). Il fonde en 1924 l'institut qui deviendra l'Institut International de
psychanalyse et de psychologie à Genève. On lui doit le terme très intéressant de « psychagogie (de) » (psychê, âme et ago, je conduis), qui a ressurgi sous la forme moderne,
économico-pragmatique et simplifiée de « coaching ». Il crée une revue de haute tenue et une collection éditoriale qu'il intitule Action et Pensée.
Il publie une revue pacifiste, Le Carmel, et publie divers articles politiques et/ou philosophiques surtout de 1933 à 1935. C'est un vrai Européen en quête d’une paix mondiale basée sur une
restructuration des relations entre nations. La rencontre entre la littérature et la science est essentielle à son œuvre écrite.