Beauguitte André Emmanuel

Publié le par L'Histoire à la Loupe - LHL - Rodney42

Ayant voté, le 10 juillet 1940, la loi constitutionnelle accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, André Beauguitte est déclaré inéligible, en vertu de l'ordonnance du 21 avril 1944 portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération. Malgré son activité dans la Résistance (membre officiel de "France Libre", il est titulaire de la carte de combattant volontaire de la Résistance), il n'est pas relevé de son inéligibilité en 1945 : on lui attribue des articles économiques publiés dans Temps Nouveaux sous sa signature, dont on reconnaîtra par la suite qu'elle a été usurpée.

Bénéficiant de la loi d'amnistie de 1953, il est réélu conseiller général du canton de Montfaucon en avril 1955 et se présente aux élections générales du 2 janvier 1956 dans la Meuse où il est élu en tête de la liste de défense agricole, économique et sociale, qui obtient 17 582 suffrages sur 101 446 suffrages exprimés. Initialement non inscrit, il s'inscrit ensuite au groupe paysan qu'il quittera, le 24 juillet 1957, pour s'inscrire au groupe du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) le 14 novembre 1957, lorsque son président, Paul Antier, fera alliance avec Pierre Poujade et Henri Dorgères.

Le nombre important des propositions de loi qu'il dépose, ainsi que ses interventions révèlent ses principaux centres d'intrêts : il se préoccupe activement de la situation de l'agriculture ; il interpelle le gouvernement à ce sujet le 24 février 1956 et le 16 janvier 1957, et participe à la discussion des interpellations sur l'épidémie de fièvre aphteuse (26 février 1957). Il s'inquiète du malaise de l'armée ; il pose une question orale relative à l'arrestation de deux officiers français par la police tunisienne (25 janvier 1957), interpelle le gouvernement sur le malaise de l'armée (1958) et réclame une réorganisation de ses services à l'occasion de la discussion du budget de l'exercice 1958.

Il s'intéresse aussi à la politique fiscale (budget de 1956 : interpellations sur la politique économique et financière du Gouvernement du 19 mars 1957), à la réforme administrative (budget de 1956), à la politique européenne (son interpellation du 27 décembre 1956 ; ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom) et à la construction de logements (budgets de 1956 et 1957).

Son activité parlementaire se double d'une importante activité journalistique, puisqu'il dirige trois hebdomadaires, La Dépêche de Paris, La Dépêche meusienne, et La Dépêche industrielle, commerciale et agricole, et qu'il collabore à la presse économique parisienne. Il publie en outre, en 1957, Une Berline s'arrêta, ouvrage préfacé par Pierre Gaxotte, qui a obtenu le Prix d'histoire de l'Institut.

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