Henriette de Belgique
La princesse Henriette, Marie, Charlotte, Antoinette de Belgique (« duchesse de Vendôme et Alençon ») est née le 30 novembre 1870 dans le palais que ses parents, le comte Philippe et la comtesse Marie de Flandres (frère et belle-sœur du roi Léopold II de Belgique) possédaient rue de la Régence à Bruxelles, non loin de la place Royale. La princesse Henriette est la sœur du roi Albert Ier et la tante du roi Léopold III, du régent Charles-Théodore et de la reine Marie-José d'Italie. Elle est également la nièce du roi Léopold II,de l'impératrice Charlotte du Mexique, du roi Charles Ier de Roumanie et la cousine germaine de la princesse Louise, de l'éphémère archiduchesse héritière d'Autriche Stéphanie et de la princesse Napoléon.
Sa mère, née Marie Hohenzollern-Sigmaringen, est un membre de la Maison de Hohenzollern (branche aînée catholique et cousine de l'empereur allemand (le célèbre Kaiser), tout comme son beau-frère, époux de sa sœur Joséphine. Le 12 février 1896, elle épouse à Bruxelles Emmanuel d'Orléans, « duc de Vendôme », fils du duc d'Alençon et de la duchesse née Sophie-Charlotte en Bavière, sœur de l'impératrice d'Autriche (la fameuse « Sissi ») et de l'ex-reine des Deux-Siciles. Les jeunes époux s'installent à Neuilly-sur-Seine. Ils seront des membres remarqués de la vie mondaine parisienne de la Belle Époque. Ils auront quatre enfants :
- Louise (1896-1973) ;
- Sophie (1898-1928) ;
- Geneviève (1901-1983) épouse le 2 juillet 1923 Antoine, marquis de Chaponnay (1893-1956);
- Charles-Philippe, « duc de Nemours » (1905-1970), épouse en 1928 sans l'accord de sa famille Marguerite Watson (1899-1993), sans postérité.
Le 4 mai 1897, la « duchesse de Vendôme » est présente lors de l'incendie du Bazar de la Charité dans lequel sa belle-mère, sœur de l'impératrice d'Autriche, trouve une mort aussi sainte qu'héroïque. Aux obsèques se rencontrent le frère de la « duchesse de Vendôme », Albert de Belgique et la nièce de la défunte Elsabeth de Bavière. Les jeunes gens s'épouseront trois ans plus tard puis régneront avec un courage qui leur vaudra le respect de tous sur le Royaume de Belgique.
Cependant la popularité du couple « Vendôme » inquiète la jeune république française. Indésirables comme l'étaient, sous la IIIe République, tous les membres de la famille d'Orléans, la « duchesse de Vendôme » obtint néanmoins l'autorisation de se fixer à Lugrin, en territoire français, proche de la frontière suisse, dans le château de Tourronde dominant le lac Léman. Elle y vivait simplement, formant autour d'elle un petit cercle composé de gentilshommes savoyards et de personnalités de passage dans la région. Parmi eux, le vicomte Clément de Maugny qui a inspiré le personnage de Robert de Saint-Loup dans La Recherche et, peut-être, Marcel Proust. Selon toute vraisemblance, la « duchesse de Vendôme » qui était une amie intime de Maugny, pourrait avoir été un des modèles de la marquise de Villeparisis. Aquarelliste de talent, elle a illustré plusieurs ouvrages :
- Fleurs des Alpes, cueillies dans mes excursions, Lausanne, Gonin et Cie, Libraires-Éditeurs, 1928
- Notre voyage en Afrique (Algérie, Tunisie, Maroc), Paris, Éditions de la "Gazette des Beaux-Arts", 1928, tiré à 300 exemplaires, 4 volumes in-8 carré; - T.I : Algérie : faux-titre, justification, v, 251 p. / T.II : Tunisie : 206 p. / T.III : Tunis, Carthage, Bizerte Dougga, Alger, Oranais, Sud-Oranais : 198 p. / T.IV : Maroc : 249 p.
- Les Croix des Alpes, Bruxelles, Éditions de la Société des bibliophiles et des iconophiles de Belgique, 1937
Elle a commenté le Journal de Marie-Amélie de Bourbon, duchesse d'Orléans, Paris, Plon, 1938-1943. Elle est aussi l'auteur de Madame Élisabeth de France, Paris, Flammarion, 1942, puis a publié Les Pensées de Marie-Amélie, reine de France, Paris, La Bonne Presse, 1946. Elle a préfacé quelques ouvrages. La princesse Henriette est décédée à Sierre (Valais, Suisse) le 28 mars 1948 et a été inhumée auprès de son époux dans la crypte de la chapelle royale de Dreux, le mausolée de la famille d'Orléans.