Billotte Gaston
Général Gaston Henri Gustave Billotte, né le 10 février 1875 à Sommeval (Aube) et mort le 21 mai 1940 est un général français. Il commandait le chef du 1er groupe d'armées pendant la bataille de
France et la percée de Sedan en mai 1940. Il est mortellement blessé dans un accident de voiture le 19 mai 1940. Il est le père de Pierre Billotte (1906-1992), général et homme politique
français. Fils d'un directeur d'école publique, d'une famille d'origine bourguignonne, il nait en 1875 dans l'Aube.
Après être sorti de l'école militaire de Saint-Cyr en 1896, il rejoint l'infanterie de marine. Il va alors servir au Tonkin et en Chine, il revient en France et suit l'école de Guerre (promotion
1907-1909). Il repart au Tonkin comme chef de bataillon de 1911 à 1913, puis au Maroc jusqu'en 1915 au sein du Corps d'occupation. Lieutenant-colonel en 1915, il est affecté au grand quartier
général, chef de la section du Théâtre des opérations extérieures (TOE). Il est promu colonel en 1916 et nommé chef du 3e bureau du groupe de l'avant. En 1918, il commande un régiment
d'infanterie et est gazé à l'ypérite au mont Kemmel.
Après la guerre, d'avril 1919 à décembre 1920, il fait partie de la mission militaire française en Pologne durant la guerre russo-polonaise de 1920. Il est promu général de brigade en juillet
1920. De février à juin 1921, il est commandant de la 1ère brigade d'infanterie de Tunisie et de la subdivision de Tunis.
De juin 1921 à novembre 1924, il est le commandant de la 2e division du Levant. Il fait ensuite campagne au Maroc pendant près d'un an en 1925-1926 durant la guerre du Rif. Nommé général de
division en avril 1927, il est affecté à l'état-major des troupes coloniales. En décembre 1927, il prend le commandement de 10e division d'infanterie coloniale puis en mai 1929 de la 3e division
d'infanterie coloniale. En 1930, il prend la tête des forces de l'armée française en Indochine. A son retour, il est nommé général d'armée en 1933 et devient membre du Conseil supérieur de la
Guerre en novembre 1933, le restant jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. De février 1936 à décembre 1937, il est également président du Comité consultatif de défense des colonies. En
février 1937, il est placé officier hors cadre mais maintenu en activité. Le 17 novembre 1937, il est nommé gouverneur militaire de Paris.
Lors de l'entrée en guerre de la France en septembre 1939, il commande le 1er groupe d'armées qui s'étend de Montmédy, dans la Meuse, à la mer du Nord. En décembre 1939, après l'offensive
allemande victorieuse en Pologne, il écrit un rapport à ses supérieurs, les généraux Gamelin et Georges sur l'emploi de l'arme blindée, tirant les leçons de la campagne de Pologne. Il souligne
que côté polonais, la nature du terrain peu propice à la défense, la pauvreté des fortifications et le manque d'armes antichars ont entrainé la rapide victoire allemande. Il fait le rapprochement
avec la situation de la Belgique qu'il juge similaire. Dans son rapport il estime avec justesse le nombre de blindés allemands (environ 2 000) et il indique que « numériquement et techniquement,
notre supériorité sur les cinq divisions blindées allemandes ne fait pas de doute. Mais que tactiquement ce n'est pas vrai puisque nous n'avons que trois divisions mécanisées à leur opposer.
»
Pendant la bataille de France, il dirige la manœuvre Dyle-Breda le 10 mai 1940, menée par les 1re, 7e et 9e armées mais celle-ci est un échec, dû principalement à l'effondrement du front de la
Meuse et la percée allemande à Sedan. Il tente alors de réorganiser une défense, disloquée par la poussée des blindés allemands vers la mer. Le 19 mai, il participe à la conférence d'Ypres où le
général Maxime Weygand, qui vient de prendre le commandement, essaye de mettre au point une offensive pour couper les arrières des divisions blindées allemandes. En revenant de cette réunion,
dans la nuit du 21 mai 1940 au 22 mai, alors que sa voiture roule vite, elle percute un camion militaire dans le village de Locre (Belgique), près de Bailleul. Gravement blessé et plongé dans le
coma, le général Billotte meurt deux jours plus tard à l'hôpital, le 23 mai 1940 ("Mort pour la France").