Böhm Franz

Publié le par Roger Cousin

Boehm FranzFranz Böhm (16 février 1895 à Constance - 27 septembre 1977 à Rockenberg) est un juriste et économiste allemand faisant partie de l'école de Fribourg en compagnie de Walter Eucken. Il passe son Abitur (baccalauréat) en 1913 et a dix-neuf ans quand éclate la Première Guerre mondiale. Il est alors enrôlé dans l'armée allemande pendant quatre ans. A l'issue de la guerre, il reprend des études de droit et d'économie à l'université de Fribourg. Il réussit brillamment ses études de droit, ce qui lui vaut d'être nommé procureur en décembre 1924 à Fribourg. Il quitte cependant rapidement ce poste et rejoint le ministère de l'économie fédéral à Berlin, pour s'occuper des monopoles.

En 1932, il rejoint à nouveau l'université de Fribourg et il est reçu docteur en économie de cette université, avec une thèse sur la concurrence et le monopole (Wettbewerb und Monopolkampf). Il enseigna en particulier à l'université de Fribourg à partir de 1933. Cette université, haut lieu de l'ordo-libéralisme, au point de donner son nom à l'école de Fribourg, fut aussi un foyer de la résistance au nazisme. Böhm en particulier joua un grand rôle dans la résistance aux nazis, ne survivant qu'à cause d'une confusion de noms. Ses idées sur l'économie sociale de marché sont déjà développées dans les années 1930 et il se rapproche d'auteurs comme Walter Eucken et Hans Großmann-Doerth. Il publie avec ces deux auteurs Ordnung der Wirtschaft, le manifeste de l'ordo-libéralisme.

A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, il se rapproche de la CDU, comme Wilhelm Röpke (qui conseilla Ludwig Erhard). Böhm devint en 1945 ministre de l'éducation et de la culture (Kultusministerium) du Land de Hesse, dans le cabinet Geiler sous l'étiquette CDU. Il ne resta que quelques mois à ce poste. De 1953 à 1965, il fut également député CDU au Bundestag. En cela, il illustre la spécificité de l'ordo-libéralisme qui, en plus d'une école de pensée, fut aussi une réelle force d'action et de proposition dans la reconstruction allemande, à l'origine du « miracle économique ».

A partir de 1948, il publie, avec Walter Eucken, la revue « ORDO - Jahrbuch für die Ordnung von Wirtschaft und Gesellschaft », qui est aujourd'hui encore continue à analyser le cadre institutionnel (l'ordre) des démocraties libérales contemporaines. Viktor Vanberg ou Christian Watrin siègent au comité éditorial de la revue aujourd'hui.

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